Le bataillon Badenya 7 répond à l’appel

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Au nom de la fraternité (Badenya en langue bamana) et de la menace commune aux deux peuples, ils quitteront bientôt le Faso pour le Mali « pour (s’assurer) que d’autres puissent vivre sans peur ». Mais avant le déploiement, pour assurer la relève de leurs frères d’armes, les soldats du bataillon Badenya 7 seront projetés sur le front interne pour les besoins de la défense de l’intégrité territorial du Burkina.

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C’est au lieutenant-colonel Richard Abel Sougouri qu’incombe le commandement du bataillon, septième du genre en attente de déploiement au Mali dans la région de Tombouctou. Dix semaines durant, il a pris part avec les hommes placés sous son commandement à la formation de pré-déploiement pour l’acquisition de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être pour mener à bien leur mission dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA).

Le temps de leur séjour dans le centre d’instruction a servi d’occasion pour le renforcement de la cohésion au sein du bataillon. « Venant de diverses unités, les hommes ont appris à travailler en commun pour agir dans la complémentarité », se félicite le chef du bataillon. En plus de l’apport d’ACOTA (African contingency training and assistance), il a été procédé à la mise en valeur du retour d’expérience des instructeurs burkinabè ayant déjà pris part aux précédents déploiements sur le territoire malien lors de la formation du personnel de Badenya 7.

« Pourquoi le Burkina Faso continue à projeter autant de ses meilleurs éléments à l’étranger plutôt que de les affecter au renforcement des opérations anti-terroristes sur le territoire national ? ». L’interrogation viendra de l’attaché de défense près l’ambassade des Etats-Unis à Ouagadougou. Venu représenter l’ambassadeur Andrew Young,  le lieutenant-colonel Andrew Wisser, estime que cela va de soi. 

« La raison, dira-t-il, est simple ».  En ce sens que « le terrorisme est un phénomène mondial qui fait fi de toute frontière et qui exploite les zones frontalières dans les régions où les voisins n’agissent pas de concert les uns avec les autres mais essaient plutôt de résoudre leurs problèmes de manière individuelle ».

Le lieutenant-colonel Wisser est admiratif devant « l’engagement continu des soldats burkinabè au sein de la MINUSMA » de même qu’au sein des autres missions sur le continent

Les réponses individuelles apportées par les Etats du Sahel passent ainsi pour une faille dont raffolent les terroristes. Et pour cause, ils ont « toute la latitude pour mieux conquérir et tirer profit » du manque d’échanges des informations et donc de coordination des opérations aux frontières.

Ce qui leur permet de préserver leur liberté de mouvement. De ce fait, commente l’attaché de défense, « il n’en demeure pas moins important de continuer à aider ses voisins afin de trouver une solution collective à un problème qui affecte toute la région ».

Le Burkina Faso fait partie des tous premiers à déployer dès janvier 2013 ses troupes d’abord sous mandat de la CEDEAO et ensuite sous celui de la MINUSMA au Mali. Faut-il pour autant faire fi de la nécessité pour le Burkina d’augmenter ses efforts sur le territoire national ?

« Il y a des exigences sécuritaires nationales, relèvera le chef d’état-major général des armées burkinabè, Oumarou Sadou. Mais en amont, notre présence au Mali participe à attaquer le mal plus en avant ». Et la contribution du pays à la stabilisation du Mali « se fera toujours par rapport à nos réalités nationales » dont « on ne peut pas faire fi pour déployer à l’extérieur sans qu’à l’intérieur on ait les moyens pour le faire ».

Au regard des « réalités (qui) ont changé », le temps de répit de retour de missions des troupes n’excède pas plus de dix jours. De même, il a été décidé que « tous les bataillons qui seront déployés auront au moins fait un temps de séjour soit à l’Est, soit au Nord ».

En attendant de relever leurs frères d’armes, « objet d’agressions répétées » dans leur secteur d’intervention, le général Sadou a exhorté les soldats de la paix de Badenya 7, « ambassadeurs dès à présent », à être « des soldats de la paix irréprochables, exemplaires dont le sens du devoir et de la responsabilité fera l’honneur à la patrie ».

« Le commandement aussi ne vous abandonnera pas. Dans la limite de nos moyens, de nos capacités. Comme on le dit, personne ne peut envoyer son fils sur un arbre pour cueillir des fruits et se mettre à hacher le tronc. Nous n’avons jamais vu cela. On ne le verra pas avec nous aussi. Bon vent à tous », Gal Sadou, chef d’état-major général des armées

Le lieutenant-colonel est admiratif devant « l’engagement continu des soldats burkinabè au sein de la MINUSMA » de même qu’au sein des autres missions sur le continent. Cet engagement est selon lui « la preuve que le gouvernement du Faso possède une vision stratégique particulièrement éclairée » du contexte sécuritaire « préoccupant », voire « décourageant ».

Le choix de l’envoi des troupes à l’étranger pour « s’adresser au mal près de sa racine » est pour lui « un grand espoir ». Une lueur d’espoir qu’ont entretenu et continuent d’entretenir les Forces armées nationales burkinabè à travers « le personnel du bataillon Badenya 7 dont les membres quitteront bientôt leurs familles et risqueront leur vie pour que d’autres puissent vivre sans peur ».

Oui Koueta

Burkina24

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