Khouribga 2018 : Une édition tournée vers le devenir du festival

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Malgré les difficultés rencontrées, la 21e édition du festival du cinéma africain de Khouribga a tenu son pari. Le bilan est positif, selon le président d la fondation du festival, Nour-Eddine Sail, qui juge qu’il a été un « très grand moment » et de « très grand succès ».

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C’était en tout 15 films de 14 pays africains qui  étaient en compétition. Des films dont les thématiques mettaient l’humain au centre des préoccupations, évoquaient les combats, la tolérance et la question d’identité.

« Supa Modo » du réalisateur kenyan Lilarion Wainaina, meilleur scénario au festival de film de Carthage en novembre 2018, convainc le jury et remporte le grand prix Ousmane Sembène du festival de Khouribga. 

 « Fatwa », de Mahmoud Ben Mahmoud, le « tanit » d’or à Carthage, s’est adjugé le prix du jury avec le thème du terrorisme traité sous l’angle des « luttes individuelles » contre le fléau mondial.

On pouvait voir des films de qualité comme  moindre qualité, du fait, pour ces derniers, des mauvaises influences de l’extérieur et des films dits nollywoodiens, a estimé le Congolais Balifu Kayinga, président du jury.

Le festival s’est déplacé pour la deuxième fois dans la prison locale de la ville où les échanges en présence des prisonniers migrants se sont focalisés sur leurs droits et l’importance du cinéma pour le développement d’un pays.

Des difficultés

Cependant, le président du festival Nour-Eddine Sail, n’omet pas les difficultés qui émaillent la production des films en Afrique en général, l’insuffisance des moyens financiers. Mais des modèles existent, note-t-il. C’est le cas, cite-t-il, du Maroc, de l’Egypte et de l’Afrique du Sud qui arrivent à produire des films par an.

« L’Etat marocain l’a compris, dit-il, et a décidé depuis 2000 de verser des budgets solides au cinéma ou faire des avances sur recettes aux producteurs. Je pense que le Maroc pourra continuer à produire deux ou trois films par an ».

Il poursuit dans sa réflexion en disant : « Il y a le cas du Nigéria qui fait 900 films. Mais des films pour la consommation immédiate, sur place, de films de petits budgets. Est-ce cela qu’on appelle un cinéma,  interroge-t-il. Personnellement, je n’appellerai cela du cinéma même si par ailleurs, on développe un commerce, il est très florissant, il intervient même dans le PIB du pays. On ne parle plus de la même chose. Là nous on parle de l’industrie de l’image, la référence, de participation à des festivals, le sérieux qu’il y a dans le rapport du film avec la vie, de la façon de diriger les acteurs ».

« Quel que soit l’angle que l’on choisit pour appréhender le festival, on ne peut qu’être attristé de constater l’impécuniosité dans laquelle il se débat édition après édition, pour persévérer à l’échelle africaine », explique toujours Nour-Eddine. Son souhait est de voir le festival grandir pour Khouribga, devenu capitale de la théorie du cinéma africain, avec des débats, des questionnements, des réflexions et propositions sur les cinématographies du continent, leur présence et les moyens  de les faire avancer.

C’est en ce sens que cette édition a été placée sous le signe de la « transition » pour mieux aborder la 22e édition et les éditions à venir. Un grand débat avec les sponsors et partenaires est alors entrepris, annonce-t-il, pour renégocier les termes des contrats.

Le soir de la clôture du festival le 22 décembre 2018, les meilleurs ont été récompensés. Les yeux sont désormais tournés vers l’un des doyens de festival en Afrique, le FESPACO qui se tiendra du 23 février au 02 mars 2019 et avec qui Khouribga a lié des liens forts.

Revelyn SOME

Brkina24


Le palmarès :

– Grand prix « Ousmane Sembène : supa modo de Likarion Wainaina (kenya)

– Prix du jury « Samir Farid » ; Fatwa de Mahmoud Ben Mahmoud (Tunisie)

– Prix de la réalisation «Idrissa Ouédraogo », « Les moissonneurs », d’Etienne Kallos (Afrique du sud)

– Prix du scénario : Joél Karekézi et Casey Schroen pour  « The mercy of the jungle », (Rwanda)

-Prix du premier rôle masculin  « Mohamed Bastaoui », Sami Bouajila dans «Les Bienheureux » de Sofia Djama (Algérie)

– Prix du second rôle masculin, Stéphane Bak dans « The mercy of the jungle »

– Prix du premier rôle féminin : Rim Kettani Khouloud dans « Indigo » de Selma Bargach (Maroc)

– Prix du second rôle féminin : Lyna khoudri  dans « Les Bienheureux » de Sofia Djama (Algérie).

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