Universités du Burkina : « Aucune solution n’a été trouvée face au manque criard d’infrastructures et d’enseignants »

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Ceci est le message de nouvel an  de l’Union Générale des Etudiants Burkinabè (UGEB).

Camarades étudiantes et étudiants,

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Au cours de l’année 2018, la situation nationale a été trouble et complexe avec des conséquences désastreuses dans nos universités. Ainsi au plan national, 2018 a été très éprouvante pour les burkinabè avec notamment :

  • les attaques terroristes à répétition qui ont endeuillée et continuent d’endeuiller de nombreuses familles, face à un état impuissant et incapable d’assurer le droit à la sécurité des populations ;
  • l’impunité persistante des crimes économique et de sang ; 
  • la multiplication des luttes multiformes des différentes couches de notre peuple, confrontées à la vie chère et la misère, traduction parfaite de l’incapacité notoire du MPP et alliés à trouver des solutions aux préoccupations légitimes du peuple burkinabè.

Aussi, le pouvoir MPP et ses alliés viennent-ils de prendre des mesures antisociales à travers une loi de finance anti-populaire instituant une multitude de taxes et d’ impôts dont les répercussions vont immanquablement dégrader davantage les conditions de vie déjà précaires des populations en générale et des étudiants en particulier. Ces mesures viennent s’ajouter à l’augmentation injustifiée du prix des hydrocarbures qui a fait l’objet d’une réprobation générale de la population en témoigne la grande mobilisation lors de la marche meeting de la CCVC le 29 novembre 2018.

Après des discussions avec  le gouvernement, quand bien même aucun argument sérieux n’a pu être trouvé pour justifier cette hausse, le gouvernement de Paul Kaba Thiéba campe sur sa position.  C’est pourquoi,  l’ensemble des étudiants burkinabè doivent  rester mobiliser et déterminer afin de  répondre à  tout mot d’ordre de la CCVC pour exiger le retour aux prix des hydrocarbures avant augmentation. 

Camarades étudiantes et étudiants,

Au niveau universitaire, le pouvoir MPP et alliés avec ses thuriféraires dans nos universités ont poursuivi l’application avec zèle des politiques anti-éducatives dictées par les institutions financières internationales au grand dam des étudiants et du peuple burkinabè. Ainsi, 10 ans après l’application du système LMD, c’est la désolation avec des années académiques aux débuts et fins imprévisibles, des chevauchements de semestres et d’années académiques et des taux d’échecs et d’abandons jamais égalés. En ce début d’année 2019, nous sommes loin de voir le bout du tunnel avec à titre illustratif 4 années académiques à l’Université Ouaga I Pr  Joseph Ki-Zerbo (2015-2016, 2016-2017, 2017-2018, 2018-2019), 3 à l’Université Nazi Boni (2016-2017, 2017-2018 et 2018-2019) et 3 à l’Université Norbert Zongo.

Où est donc le rattrapage évoqué par ministre  Alkassoum MAIGA dans son vœu de nouvel publié sur la page Facebook de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki Zerbo le 31 décembre 2018 ? Aussi faut-il souligner qu’aucune solution n’a été trouvée face au manque criard d’infrastructures et d’enseignants. Pendant que les universités et centres déjà  existant peinent à satisfaire les besoins des étudiants en termes d’infrastructures et d’enseignants, le pouvoir n’a vu mieux que d’ouvrir pour le compte de l’année académique 2018-2019 de nouveaux centres universitaires à Manga, Ziniaré, Dori, Banfora et Tenkodogo, juste pour présenter un bilan « reluisant » en fin de mandat dans le secteur de l’enseignement supérieur.

Les étudiants de ces centres devront faire face au manque de salles puisque ne disposant pas de locaux propres, de cités universitaires, de système de transport et d’enseignants. C’est donc dire qu’ils ne disposent pas de minimum pour un enseignement supérieur de qualité.

Des éléments qui démontrent que le pouvoir en place se moque éperdument de l’éducation des enfants du peuple. Pouvait-il en être autrement si certains dignitaires toute honte bue déclarent à qui veut l’entendre que leurs enfants sont à l’extérieur ou dans les établissements privés chèrement payés.

Camarades étudiantes et étudiants,

Sur le plan social, la clochardisation de l’étudiant burkinabè s’est poursuivie tout au long de l’année. Restaurants et cités universitaires n’ont pas du tout été à la hauteur des attentes des étudiants : nombre de plats contingentés, quantité et qualité insuffisantes, cités universitaires inaccessibles à bon nombre d’étudiants, laissant des étudiants à la merci des bailleurs véreux. Par rapport aux allocations, les étudiants boursiers ont connu plusieurs mois d’arriérés de paiement de leur bourse comme c’est le cas depuis un certain nombre d’années.

Sur le plan des libertés, 2018 a été une année  particulièrement difficile. La police a élu domicile sur le campus de l’Université de Ouagadougou, à un moment où les populations ont besoin d’elle sur les théâtres d’opérations dans le Nord et le Sahel. Elle poursuit ainsi ses opérations de provocations des étudiants et de leur organisation authentique de lutte. C’est le lieu pour l’UGEB de rappeler qu’il s’agit d’une violation des franchises et libertés universitaires, et indiquer qu’aucune intimidation n’aura raison de la détermination des étudiants. Notre camarade Bahan Yenilo bien qu’ayant bénéficié de 2 décisions de justice favorables n’a toujours pu s’inscrire. La présidence de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo fait des pieds et des mains pour lui refuser ce droit.

A Koudougou, des administrateurs zélés à l’image du Directeur de l’UFR/ LSH et le Directeur Adjoint de  l’UFR/ SEG se permettent de proférer des menaces  à l’endroit de nos camarades. Le premier estime même que les comités de suivis installés dans les différentes promotions sont « illégaux » et menace de « sévir ». Il traite par ailleurs les Délégués Généraux Elus de l’UFR/ LSH « d’enfants de ténèbres » et de « manipulés par un parti politique ». Il est important de leur rappeler que comme eux, le Sieur Segda Bila Gérard, alors Président de l’Université de Koudougou avait juré d’en finir avec notre section locale, l’ANEB Koudougou, mais par la suite il a été jeté dans les poubelles de l’histoire, pendant que l’ANEB Koudougou grandit davantage.  

Camarades étudiantes et étudiants,

Bien que confrontés à d’énormes difficultés en 2018, les étudiants burkinabè ont fait preuve de courage et de détermination en se mobilisant au sein de nos différentes sections pour la défense ferme de leurs intérêts matériels et moraux. Ce qui a permis d’engranger d’importants acquis qu’il nous faut capitaliser. Entre autres acquis, on peut citer les luttes menées par les sections de l’UGEB, la mise en échec de nombreuses mesures anti-étudiant visant à rendre davantage l’université hors de portée des enfants du peuple, la participation aux luttes du mouvement démocratique et révolutionnaire à travers la CCVC et le CODMPP, ainsi que la tenue victorieuse du conseil syndical en septembre 2018.

Camarades étudiantes et étudiants,

A l’orée de cette année 2019, le Comité Exécutif de l’UGEB présente ses meilleurs vœux à l’ensemble du peuple burkinabè et  particulièrement à toute la jeunesse estudiantine.  Il souhaite que cette année soit pour l’ensemble des étudiants, une année pleine de santé, de succès académique, mais aussi une année de courage, de détermination et  d’engagement renouvelé dans  nos luttes quotidiennes pour l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants, et dans la quête du pain et de la liberté aux cotés de notre peuple.

Bonne et heureuse année 2019 !

Vive l’UGEB !!

Pain et liberté pour le peuple !!!

Fait à Ouagadougou le 23 janvier 2019

Le Comité Exécutif

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