Promotion du lait local : « On n’y parviendra jamais sans l’aide de l’Etat »

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Immersion dans la filière laitière de la Comoé le mercredi 20 février 2019. De la production à la transformation en passant par la collecte, les acteurs rencontrent de nombreuses difficultés liées à l’insuffisance des ressources hydrauliques, la rareté de pâturages et la vétusté du matériel logistique. Les espoirs des laitiers sont tournés vers les autorités.          

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Dans la ferme pastorale d’Aboubacar Hema, située à Tarfila, une dizaine de vaches inséminées sont isolées afin d’accroitre leur capacité de production en lait. Avec cette technique, l’éleveur pilote de la « Plateforme d’innovation lait » enregistre quotidiennement une traie de 5 litres  de lait par vache.

Mais, faute de la ressource en eau,  le potentiel laitier de cette ferme est loin d’être exploité. Les tonnes de fumure organique qui devaient servir à la production des cultures fourragères restent inexploitées. « Je devais avoir plus de 10 litres par vache », affirme Aboubacar.

Elle perd plusieurs têtes de bœuf pour manque d’eau

Kadjatou Sidibé, une autre productrice subit elle aussi le même calvaire.  A la recherche d’eau, « quatre de mes vaches ont été écrasées sur les rails avant que quatre autres que j’avais fait inséminer ne subissent l’interruption de leur gestation », se rappelle cette quinquagénaire qui parcourt des dizaines de kilomètres pour abreuver son troupeau de 22 têtes.

Dans les fermes comme en brousse, les difficultés d’accès à l’eau sont les mêmes. En témoignent les confessions des acteurs de l’élevage traditionnel regroupés au Centre de collecte de lait (CCL) du groupement Kaowral de Diarabakoko.

« Nous souffrons énormément. Nous parcourons des dizaines de kilomètres à la recherche de points d’eau. Les activités agricoles ont englouti toutes les zones de pâturages », regrettent-ils.

Dans la chaine de la filière lait, les difficultés sus -citées se répercutent au niveau de la transformation par la rupture de la  matière première en saison sèche. Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là.  En période d’hivernage, les laiteries sont  confrontées à d’autres maux. « La vétusté de nos moyens de production ne nous permet pas de transformer une grande quantité. Nos matériels sont rudimentaires. Nous avons du mal à les améliorer parce que les banques classiques ne tiennent pas compte de nos réalités  », confie Aicha Tall.

Le cri de cœur à l’endroit des autorités !

Dans ce contexte d’amélioration génétique, le président de la « Plateforme d’innovation lait » de Banfora Djakaridja Sirima est convaincu que « on n’y parviendra jamais sans l’aide de l’Etat ».  

La prise de mesures d’accompagnement adéquates pour remédier à l’ensablement des cours d’eau,  la réalisation de châteaux d’eau ainsi que l’aménagement de pistes de pâturage et de zones de production de cultures fourragères et la dotation de matériel logistique pour la collecte et la transformation du lait, à l’en croire constituent, « la seule solution qui peut sauver la filière ». Il confie que la formation de producteurs pilotes a pour objectif de créer des fermes écoles afin que la filière laitière du Burkina n’ait rien à envier au Maroc.

« Faire couler le lait en cascade dans la région des cascades »

Le Directeur provincial des ressources animales et halieutiques de la Comoé Ardjouma Sirima apprécie la création de la plateforme. Elle constitue à l’en croire, un pilier pour le développement de la filière. Si ses préoccupations sont prises en compte, elle permettra de  « faire couler le lait en cascade dans la région des Cascades ».

En 2018, la Direction générale des productions animales du Ministère des ressources animales et halieutiques du Burkina Faso a enregistré une quantité de 4, 5 millions de litres de lait.

Aminata SANOU

Correspondante de Burkina 24 à Bobo-Dioulasso

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