Aide à la prise de décision : De la nécessité d’avoir des statistiques désagrégées

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Aborder de « manière rigoureuse » les questions d’équité et d’égalité suppose d’avoir des statistiques fiables avant toute prise de décisions. La tâche incombe au Groupe de recherche et d’analyses appliquées pour le développement (GRAAD) d’aider à mieux prendre en compte les relations de genre dans les politiques d’intégration régionale.

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Comment les questions d’équité et d’égalité se positionnent-elles par rapport à ces évolutions ? Comment les richesses sont-elles créées et partagées ? Quelles sont les implications pour les relations de genre ? Sur fond d’analyse genre, quels sont les effets sur les bénéficiaires et leurs familles ? C’est à ces questions que l’enquête à mener par le GRAAD sur financement du Centre de recherches pour le développement international (CRDI Canada).

Dans le cadre du projet Inter-Genre-UEMOA, le groupe est chargé d’étudier et d’aider à mieux comprendre comment l’intégration régionale a affecté le pouvoir économique des femmes en mettant à disposition des statistiques désagrégées axées sur le genre et de faire des recommandations en termes de politiques publiques pour un meilleur positionnement de la femme dans les circuits économiques au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. L’équipe conduite par le Dr Gountiéni Damien Lankoandé, secrétaire exécutif du groupe de recherche et d’analyse est ainsi invitée à fournir des données pour éclairer la prise de décision avec un focus sur les questions d’équité, d’égalité entre l’homme et la femme en matière économique.

Les enquêteurs en formation seront invités à procéder à la collecte de données permettant de déterminer quelles entreprises participent au commerce intracommunautaire. Suivra la cartographie des acteurs pour voir les réalités que vit chacun. Dans chacun des huit pays de l’espace, l’enquête portera sur 32 entreprises et sur 60 ménages. Il sera fait une distinction entre les entreprises qui participent au commerce intracommunautaire et les entreprises qui ne participent pas.

La question du genre demeure, elle, au cœur de toute la démarche. Pourquoi cette insistance ? « Quand on fait la recherche, on se rend compte qu’il n’y a pas tellement de statistiques sensibles au genre. Quand vous allez regarder les analyses statistiques, il n’y a pas cette distinction au niveau macroéconomique qui permet de prendre les bonnes décisions ». La commission de l’UEMOA qui souhaite avoir à disposition des statistiques désagrégées entend ainsi éviter de passer par des « chemins détournés, des méthodes d’extrapolations ».

« Savoir pour prévoir afin de pouvoir », écrivait au XIXe siècle le philosophe français Auguste Compte. Fort de ce raisonnement, déduit G. Damien Lankoandé, « la question de la statistique est fondamentale ». L’économiste déplore en effet l’existence d’un « vide statistique très important qu’on peut constater (notamment si l’on veut avoir une bonne analyse de la question du genre) ».

Ce manque de données justifie la formation d’enquêteurs à envoyer à la pêche aux statistiques. A en croire le chercheur, ça commence à s’améliorer. Il en veut pour preuve les derniers annuaires statistiques des ministères du commerce, de l’économie sur lesquelles il est possible de distinguer le nombre d’employés en termes de femmes, d’hommes.

« La science montre qu’on a besoin de ce type de statistiques désagrégées. L’erreur de l’économie, c’était ça. On a dit toujours en théorie que ce qui est bon pour l’homme est forcément bon pour la femme. Ce qui n’est pas vrai. Quand vous prenez au niveau des infrastructures, le cas des toilettes. Ce qui est bon pour l’homme n’est pas forcément bon pour la femme puisqu’on n’a pas les mêmes façons d’utiliser. Cette question statistique, c’est vraiment un blackout qu’il faut tenter de combler », oriente le secrétaire exécutif du Groupe de recherche et d’analyses appliquées pour le développement.

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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