Charbon Bio produit au Burkina : « Il dure plus que le charbon ordinaire »

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Etudiant en 4e année de médecine, suivant parallèlement une formation en technologie de l’eau et de l’environnement à l’université de Ouagadougou, Wittoyanda Fax Assami Ouédraogo est concepteur de charbon bio. Une activité qu’il mène  dans la commune de Saaba, sortie  Est de Ouagadougou. Burkina24 est allé à sa rencontre le mardi 16 avril 2019.

Burkina24 :(B24) : Comment est venue l’idée du charbon Bio ?

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Wittoyanda Fax Assami Ouédraogo (OA): Tout est parti des recherches que je faisais, car je fais   une formation en gestion d’entreprise. Un incubateur à l’université où on demande à chacun de faire un projet et développer son idée-projet.  C’est dans ce sens, que j’ai fait des recherches des produits bio. Et sur YouTube, je suis  tombé sur biomasse dans un documentaire. J’ai  essayé de voir comment on peut réaliser cela ici au Burkina. De ce pas,  j’ai commencé à maîtriser les différentes procédures.

B24 : Quelles sont les différentes matières que vous utilisez ?

OA: Il y a deux matières premières. D’abord,  il y a des résidus alimentaires (fruit, coque de maïs, la paille, les tiges de mil de maïs) qu’on fait sécher et on carbonise. A la fin, on trouve du charbon qu’il faut rendre fin en pilant. Ensuite on ajoute  ce mélange à de l’argile afin d’augmenter seulement son pouvoir calorifique mais aussi de rendre cela plus lourd pour que ça ne consume  pas plus vite. On mélange ces deux matières avec de l’eau pour lui donner une forme.

B24 : Combien de temps peut prendre la  fabrication ?

OA : La durée de fabrication est très  fastidieuse car il faut collecter les différentes matières mais,  quand la biomasse  est déjà collectée, en 24 heures, on peut avoir le produit fini  et séché. Le séchage dépend aussi du soleil. Dans la journée on peut obtenir environ 5 sacs de 50 kg.

B24 : En matière de combustion, quelle différence constate-t-on entre le charbon bio et l’ordinaire ?

OA : Il y a beaucoup de paramètres, ça dépend souvent du modèle  de fourneau  que vous utilisez. A l’air libre, quand on brûle  une boule de charbon bio, ça peut atteindre une heure ou deux heures. Et selon les clients, ça dure plus que le charbon ordinaire, on peut allumer, éteindre et réutiliser.

La preuve, ceux qui utilisent en demandent toujours plus. Ceux qui ont entendu parler  en veulent et on n’arrive pas à satisfaire nos clients. Il y a toujours des commandes. Et comme c’est une production artisanale, c’est trop lent, on est débordé par les commandes et  on n’arrive pas à satisfaire le tiers de la clientèle.

B24 : Combien coûte un sac de charbon bio ?

OA : On a le sac de 2500 F CFA et le sac de 5000 F CFA et le kg fait 250 F CFA.

B24 : Vous employez combien de personnes ?

OA: Actuellement, les permanents sont 5 et les contractuels sont au nombre de 15 à 20 et travaillent généralement les week-end où il faut collecter la biomasse  pour venir stocker.


Burkina: voici comment un jeune produit du charbon bio

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B24 : Comment arrivez-vous à concilier la vie estudiantine à celle de producteur de charbon ?

OA : Il y a un côté qui balance. Mais actuellement au campus, c’est surtout  les stages. Les cours, les enseignants ne sont pas là. C’est vrai en médecine, les gens pensent que c’est « free » mais ce n’est pas totalement ça. Il y a le retard qui est là. Le matin, je suis ici jusqu’à 10h30 – 11h  je suis au campus et je passe jeudi, vendredi à l’hôpital pour le stage. Souvent, c’est quand il y a  un problème, les employés ont besoin de moi sinon ils maîtrisent le processus.

B24 : Quels sont les difficultés auxquelles  vous êtes  confronté ?

Il y a le manque de matériel dû au manque de moyen financier. La jeunesse est là, les gens demandent à venir travailler. Si je ne produis pas assez je ne peux pas me permettre de recruter beaucoup d’employés. Même le transport pour amener les matières premières, il faut négocier les triporteurs  et attendre le jour où ils sont libres.

Si j’avais mon propre moyen de transport ça allait faciliter les choses. Au Burkina, il y a deux saisons, si j’avais aussi les moyens, j’allais payer les biomasses stockées et en saison des pluies,  je n’aurais pas de problèmes avec les matières premières, vu qu’en cette période, il est difficile d’en avoir.  

Entretien réalisé par Saly OUATTARA

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