Burkina : Les médias mis face à leur responsabilité dans la construction de l’Etat-nation

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Face à l’extrémisme violent et aux affrontements intercommunautaires, les citoyens ainsi que les médias sont invités à s’impliquer dans l’édification de l’Etat-nation. Pour y arriver,  le ministère de la communication et des relations avec le Parlement a organisé une conférence publique autour du thème « médias et construction des valeurs de l’Etat-nation : défis et perspectives » ce vendredi 7 juin 2019.

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Face aux participants, il y avait Noélie Marie Béatrice Damiba, ancienne présidente du Conseil supérieur de la communication, le Dr Luc Marius Ibriga, président de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC), Pierre Claver Hien, maitre de recherche au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST) et Victor Sanou, conseiller au CSC. Tous avaient à les entretenir sur la construction des valeurs de l’Etat-nation avec un focus sur le rôle des médias en ces temps d’effritement du vivre-ensemble.

Le porte-porte du gouvernement n’en doute pas. « Il est indéniable que les médias peuvent contribuer à travers les espaces qu’ils offrent à l’expression des opinions contradictoires et l’acceptation de la différence », a déclaré Remis Dandjinou en tout début de conférence. Cependant, relèvera-t-il, « certains médias, sans un encadrement peuvent participer aux menaces de notre vivre-ensemble ».

L’historien Pierre Claver Hien, s’est penché sur la genèse, la péripétie et les défis de la cohésion sociale. Luc Marius Ibriga, enseignant en sciences juridiques et politiques a entretenu le public sur les mécanismes de la promotion de la justice par les médias à la construction de l’état-nation. « La conjonction de violences, d’impunités, de justices remises en cause posent un problème fondamental à savoir comment construire une nation là où la justice se cherche et quel est le rôle des médias à ce niveau », a formulé le président de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption.

Des malaises que vit le Burkina Faso, le contrôleur d’Etat en a énuméré trois facteurs. A commencer par la fragilité du socle de l’Etat. « Nous sommes une protonation. Nous ne sommes pas encore un Etat-nation. Nous sommes un Etat multinational », a déclaré M. Ibriga. Pour lui, c’est à l’Etat de créer la nation « en emmenant les différentes identités à s’identifier au drapeau national ». 

Vient ensuite ce qu’il nomme la non-appropriation de l’étape coloniale et le développement d’une culture individualiste et de prédation. Tout cela combiné  à l’alerte que constituent l’affaiblissement et la décrédibilisation des canaux classiques de contestations à travers la mise de côté des partis politiques, des syndicats et des mouvements de la société civile. Et enfin, il note « l’absence de démocratie sociale qui engendre des frustrations, des exacerbations, des lassitudes » dont la manifestation est « l’échauffement et le bouillonnement du front social ».

Solutions ?

Cela, déduit Luc Marius Ibriga, a un impact sur l’enjeu social qu’est « la décrédibilisation de la justice, l’effritement de la cohésion sociale, et l’affaiblissement de la citoyenneté ». Comme enjeu économique, le contrôleur d’Etat cite « l’absence de discipline et d’engagement au travail d’où une faible création de richesses et partant, un risque plus grand d’appauvrissement ». Quant à l’enjeu politique, il le résume à « l’instabilité politique qui nous guette ». Alors comme piste de sortie de crise, il recommande la « culture d’excellence citoyenne, la réappropriation des valeurs de solidarité et du bien commun et l’exaltation du patriotisme ».

Pour le 3e panéliste du jour, Dr Victor Sanou, il a porté un regard sur le rôle et la responsabilité de la presse et du journaliste. « Les médias peuvent contribuer à exacerber les tensions comme à les aplanir », a-t-il indiqué. Pour ce journaliste, juriste et conseiller au CSC, les médias peuvent aider à « purger la société de ses pulsions destructrices en consolidant la concorde et le vivre ensemble » et non faire « dans le sensationnel, le mercantilisme ou la recherche effrénée du scoop », parce que le développement se nourrit de paix, de cohésion sociale, du bon fonctionnement des institutions de l’Etat. « Allons dans ce sens », a invité le Dr Victor Sanou.

Aïna TOURE et Amsétou OUEDRAOGO (stagiaires)

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