Burkina : La culture au centre des préoccupations des enseignants chercheurs de la sous-région

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Près d’une centaine de chercheurs et enseignants d’universités de la sous-région sont réunis à Ouagadougou pour parler de la culture africaine du 12 au 14 juin 2019. La cérémonie d’ouverture du colloque  autour du thème « Étudier la culture : Enjeux-Approches-Horizons critiques », s’est déroulé en présence de plusieurs autorités et étudiants.  Le fait marquant de cette première journée a été l’hommage au Professeur Salaka Sanou du département des Lettres modernes à l’université Joseph Ki-Zerbo dont la contribution, la passion pour les recherches en culture africaine ont été largement abordées.

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« L’étude des cultures africaines requiert une urgence particulière », sont convaincus les organisateurs. D’où la tenue du colloque international et ce, surtout « dans le contexte actuel où le vivre ensemble est menacé par des facteurs de déstabilisation majeurs dont les violences terroristes ne sont qu’une manifestation visible et tangible ».

«  Elles (les cultures), dira le président de l’université, Rabiou Cissé, ne sont pas seulement les marqueurs grâce auxquelles les identités peuvent se définir et se pérenniser, elles sont aussi les lieux de pratiques et de savoirs dont l’examen permettra de mettre en évidence des mécanismes de consolidation et de promotion de l’harmonie à l’échelle des communautés ».

Il espère en ce sens que ces rencontres sauront exhumer les mécanismes traditionnels de résolution de conflits qui ont su faciliter le vivre ensemble et favoriser la cohésion sociale. Des mécanismes endogènes qui pourront inspirer le monde moderne.

Alkassoum Maiga, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

« Il est important de travailler sur la culture, voire impératif de recentrer nos efforts de développement autour de la culture,  a laissé  entendre le parrain, Alkassoum Maïga, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Car comme l’a démontré, Walter Rodney dans son ouvrage,  « Et l’Europe sous-développa l’Afrique », l’Afrique était le continent le plus développé et surtout sur le plan de la culture mais l’esclavage, la colonisation nous ont ramenés à des niveaux très bas ».

Contrairement à ce dernier, dit-il, « des auteurs en sociologie ont imputé notre sous-développement par la culture. Ils ont démontré que l’incapacité de l’Afrique et des Africains à être au rendez-vous du développement s’explique par la culture africaine. L’esprit magico religieux qui nous empêche d’avoir d’autres référents que le surnaturel, la soumission des cadets aux aînés qui a pour pouvoir d’inhiber le génie créateur. Un autre auteur,  dans la dimension psychologie, a fait la démonstration hasardeuse du fait que la colonisation a été rendue possible parce que l’Africain était colonisable, parce que la culture et la psychologie africaines rendaient l’homme africain un être  qui a toujours besoin de dépendre des autres. La volonté et la dépendance ont fait de nous des colonisables ».

« Il n’y a donc pas 36 000 façons , explique toujours le ministre, de démontrer le contraire, que  de travailler sur la culture africaine pour montrer que ce sont des constructions mentales qui ont tendance à nous enfermer dans ce cocon de l’incapacité au développement. C’est pour cela que l’UNESCO a produit un ouvrage intitulé la culture clé du développement. C’est ça l’œuvre de Joseph Ki-Zerbo, de Salaka certainement et d’autres qui ont montré que l’Afrique a des potentialités ».

Salaka Sanou recevant des présents de ses étudiants

C’est pour cela que Pr Salaka Sanou a reçu tous les honneurs mérités de ses pairs et étudiants pour son engagement, sa passion dans la recherche sur les cultures africaines.

Isaac Bazié, professeur à l’université de Québec Montréal

« Il a marqué le champ des savoirs, des études culturelles africaines par des productions très importantes. Il était important de lui rendre un hommage avant qu’il ne parte à la retraite. On a donc pensé à organiser un colloque (…) pour souligner ce qu’il a fait et réfléchir sur les études culturelles africaines », a souligné l’un des organisateurs, Isaac Bazié.

Mais l’enseignant chercheur honoré a  souhaité, pour  parvenir à un changement, que les autorités donnent un minimum de moyens à l’enseignement supérieur et la recherche scientifique car, estime-t-il, « sans enseignement supérieur et recherche scientifique, toute politique de développement n‘est que discours, parole sans actes ».

Le colloque prendra fin autour d’une table ronde avec les anciens ministres de la culture sur ce qu’offre la culture face aux défis sur les valeurs de vivre ensemble à l’heure actuelle.

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