Me Kam : « Monsieur le Président, dites le droit et laissez la réconciliation aux politiciens »

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C’est terminé pour les plaidoiries des avocats des parties civiles. Depuis la reprise des audiences le 11 juin dernier, ils avaient la parole pour défendre les intérêts de leurs clients. Ce vendredi 14 juin 2019, ils ont clos leurs plaidoiries avec Me Guy Hervé Kam. Bien avant lui, c’est Me Pierre Yanogo qui tenait le micro.

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Les choses vont vite au Tribunal militaire depuis la reprise des audiences au Tribunal militaire. Me Pierre Yanogo a, dans sa plaidoirie, été clément envers certains accusés dont le médecin colonel Mamadou Bamba. Celui-ci, à écouter l’avocat, a « collaboré avec la justice. Il a regretté même le jour où il a connu le Capitaine Dao ».

L’accusé aurait des arguments qui pourraient plaider en sa faveur, poursuit-il. Me Yanogo a également eu les mêmes mots pour le Capitaine Zoumbri Oussène qui, de son avis, « a regretté ce qui s’est passé ». Par contre, il a chargé certains officiers dont le Capitaine Abdoulaye Dao, le lieutenant Boureima Zagré et le Colonel Abdoul Karim Traoré. Ce dernier, selon Me Yanogo est « l’exemple type de l’adhésion volontaire au crime pour des intérêts personnels ». Pour un magistrat, « c’est inacceptable », ajoute-t-il.

Mais pour d’autres officiers dont l’adjudant Jean Florent Nion, le sergent-chef Moussa Nébié, l’adjudant-chef Badiel Eloi, l’avocat a été indulgent. « Ce sont des militaires qui ont posé des actes, mais qui ont collaboré avec la justice (…). C’est à leurs avocats de dégager les voies et moyens pour trouver des circonstances atténuantes ».

Me Guy Hervé Kam, prenant la parole à la suite de son confrère de la Partie civile, Me Yanogo, a devisé durant deux heures de temps sur les motivations des putschistes, la nature du procès en cours et n’a pas manqué de lancer un appel à l’endroit du Tribunal. Dans sa prise de parole, l’avocat a, à sa manière, démontrer que le procès en cours n’est pas celui de « l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), ni de celui de Blaise Compaoré, ni un procès de vengeance ».

Regardez dans le box des accusés, tonne l’avocat, ce sont près de 70 personnes. Le RSP en compte plus et beaucoup qui sont dans le box ne viennent pas de ce corps, poursuit Me Kam. « Aucun dans le box des accusés n’est présent en raison de ses liens avec le clan Compaoré. Chacun a commis des faits répréhensibles », dit-il avant de conclure que « ce procès n’est pas politique ».

Aussi, affirme-t-il, s’il s’agissait de vengeance, « tous les putschistes ici présents auraient été sommairement abattus » au lendemain de leur arrestation. A l’endroit du Tribunal qui doit dire le droit, « nous demandons la sanction des accusés non pas pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils ont fait », sollicite l’auxiliaire de justice.

Il a appelé le Tribunal à ne pas répondre à l’appel de ceux qui réclament la « réconciliation nationale » ou la « justice transitionnelle ». Pour terminer, Me Guy Hervé Kam a lancé cet appel à l’endroit du Président du Tribunal, Seydou Ouédraogo : « Monsieur le Président, dites le droit et laissez la réconciliation aux politiciens ».

Après ces mots, l’avocat a déposé le micro mettant fin aux plaidoiries des parties civiles. Le Président du tribunal a suspendu la séance pour permettre au Parquet militaire d’entamer son réquisitoire, le lundi 17 juin 2019.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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