COMMUNIQUE DE PRESSE L’OCCASION DE LA JOURNEE DE L’ENFANT AFRICAIN

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« Action humanitaire dans un contexte d’insécurité au Burkina Faso : défi de la prise en compte des droits de l’enfant ».

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16 juin 2019 : A l’occasion de la « Journée de l’Enfant Africain », l’Organisation Non Gouvernementale globale Educo qui travaille pour les Droits de l’Enfant appelle à l’investissement dans l’éducation et la mise en œuvre d’alternatives éducatives dans le Sahel en proie aux conflits.

Educo qui agit en faveur des enfants, tire la sonnette d’alarme après la fermeture de plus de 2 800 écoles au Mali et au Burkina Faso, dans un contexte d’aggravation de la crise dans la région du Sahel. Ces fermetures privent au moins 580 000 enfants d’accès à l’éducation et contraignent des milliers d’enseignants à quitter leur emploi[1].

Educo travaille au Sahel depuis près de 20 ans et exprime de sérieuses inquiétudes quant à l’impact croissant de la crise sur l’éducation et constate que la communauté éducative qui comprend les enseignants, les parents et les personnes en charge des enfants voit sa sécurité constamment menacée.

Jose Maria Faura, le directeur général d’Educo, précise que le manque d’opportunité éducative rend la sortie de crise plus difficile, générant à son tour une situation pouvant entraîner une augmentation de la pauvreté et de l’instabilité sociale.

« Chaque jour, notre personnel sur le terrain voit des enfants privés de leur droit à l’éducation. Educo sait par expérience que les enfants non scolarisés risquent davantage d’être victimes de traite, d’abus ou d’exploitation. Les filles sont quant à elles particulièrement vulnérables aux mariages précoces, au travail domestique, aux abus sexuels et à d’autres formes de violences basées sur le genre », ajoute JM. Faura.

Au Burkina Faso, où Educo travaille depuis 2004, le personnel a rencontré Belem et Bourba, respectivement âgées de 15 et 12 ans. Elles ont été contraintes de fuir vers la ville pour y trouver un refuge et un travail. Selon le personnel d’Educo, le camion qui transportait les deux filles et 56 autres enfants vers la ville a été intercepté par la police en novembre 2018.

 

Voici ce qu’a déclaré Bourba : « Je suis venue à Ouahigouya pour travailler, pour être nounou dans une famille. Je n’ai pas quitté l’école. J’étais censée être au CM2 cette année, mais à cause des problèmes de sécurité dans notre village, notre école a fermé… Je ne pense pas que les cours reprendront parce que les professeurs eux-mêmes refusent de venir en classe à cause des groupes armés qui sont présents dans le village et qui se cachent dans la brousse ».

« Nous étions à Ouaga (la ville) pendant les vacances. Lorsque nous sommes retournées dans notre village pour reprendre les cours, nous avons malheureusement constaté que les cours avaient été annulés en raison de l’insécurité dans la région. Nous avons donc décidé de nous rendre à nouveau à Ouagadougou pour trouver un emploi. Une fois arrivées (en ville), nous travaillerons comme domestiques », a confié Belem.

Educo prévient que si les écoles demeurent fermées encore plus longtemps, la région du Sahel risque de perdre une génération entière d’apprenants.

Jose Maria Faura ajoute : « La meilleure façon de protéger les enfants est de garantir que les acteurs étatiques et humanitaires accordent la priorité à l’éducation. Mais le droit à l’éducation est souvent négligé car il n’est pas considéré comme un droit « vital ».

« Le retour à l’école est néanmoins important pour que les enfants retrouvent un sentiment de normalité. Il contribue également à structurer et à stabiliser les enfants, tout comme il les protège contre diverses

formes de stress et d’abus. »

A l’occasion de la « Journée de l’Enfant Africain », Educo lance un appel à tous les acteurs impliqués dans la crise pour qu’ils fassent respecter les lois et les normes internationales, pour qu’ils respectent à leur tour les droits des enfants et pour qu’ils maximisent leur bien-être. Nous demandons également à tous les acteurs impliqués de promouvoir l’accès à une éducation de qualité, en tant qu’élément clé du respect des droits de l’enfant. L’ampleur de la violion du droit à une éducation de qualité nous montre que cette dimension ne peut plus être ignorée et qu’elle doit être placée au centre de la réponse à la crise actuelle.

Nous nous félicitons que les gouvernements du Mali et du Burkina Faso aient approuvé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles2. Il s’agit là d’un premier pas essentiel et d’une importante volonté politique de protéger les écoles frappées par cette crise. Mais il faut faire davantage.  

Notes :

1Données sur le Burkina Faso:(Rapport du BCAH du 6 juin 2019 : https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/Situation%20Report%20-%20Burkina%20Faso%20-%206%20Jun%202019.pdf)2024 écoles contraintes de fermer, 330 000 enfants privés d’éducation.

Données sur la Mali:(Rapport du BCAH du 6 mai 2019 : https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/Rapport%20de%20situation%20-%20Mali%20-%206%20mai%202019.pdf) Au moins 850 écoles fermées en raison de la crise, 250 000 enfants privés d’éducation.

2(CAEDBE) Note conceptuelle sur la Journée de l’Enfant Africain, l’Action Humanitaire en Afrique : les droits de l’Enfant d’abord, juin 2019. http://www.protectingeducation.org/sites/default/files/documents/safe_schools_declaration-final.pdf

https://www.acerwc.africa/wp-content/uploads/2019/04/Concept-Note-Day-of-the-African-Child-DAC-2019_Final_French.pdf

Educo Burkina

Contact Presse: Evodie Kanléfé LOMPO

Tel. : 76 56 46 83/ 71 64 76 28

Courriel : [email protected]

 

 

 

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