Au Président de l’Assemblée nationale : « Sous quels cieux a-t-on vu expulser des malades d’un centre santé ? »

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Ceci est une lettre ouverte adressée au Président de l’Assemblée nationale sur la situation de la clinique « Les Gênets ».

Honorable Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

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Puisque la Démocratie l’a voulu ainsi et que nous y avons souscrit, la division des pouvoirs dans la République confère à l’auguste institution dont vous avez la lourde mais noble et exaltante charge de présider, une indépendance et une autonomie qui participe de la cohésion sociale et de l’épanouissement des populations à la base.

Qu’il vous plaise de recevoir nos hommages et respects à l’entame de notre propos !

L’actualité met en scène une expulsion manu militari de patients et de personnel soignant d’un Centre privé de santé à Ouagadougou, en l’occurrence la « Clinique Les Genêts » en exécution d’une décision de justice en faveur de la Société générale Burkina.

Pour notre part, nous avons pris en cours l’affaire en 2017 alors qu’il avait déjà fait des bonds et rebonds dans les méandres de la justice. En son temps notre contribution en tant que citoyen burkinabè avait consisté à adresser une correspondance au Chef de l’État, chef de l’Exécutif aux fins d’intervention étatique qui rachète la créance de la banque pour permettre au Centre de santé de continuer à exercer pour le bonheur des populations étant donné que la clinique n’est pas en faillite, ou toute autre mesure qui permette la continuité de cette offre de santé sans léser la Banque. Cette adresse pourrait se lire dans le lien que voici : cliquez.

L’exécutif étant ce qu’il est et distinct du législatif, nous nous tournons à présent vers vous, sans un intérêt personnel quelconque pour vous interpeller sur cet état de faits. Il est vrai que ce marathon judiciaire n’est pas encore à sa fin, mais votre responsabilité en tant qu’institution en charge de la législation est visée.

Votre responsabilité personnelle en tant président de cette institution est interpellée ici et, nous voudrions joindre notre voix à celle des milliers de sans-voix à travers le pays pour dire la double extrême précarité dans laquelle on est plongé. Précarité parce qu’une offre de santé vient d’être bradée au profit d’une banque. Précarité parce que tous les services sociaux de base entretenus par des acteurs privés sont condamnés au même sort.

Comment cela est-il possible dans un pays où il y a des élus qui sont sensés légiférer en faveur des populations ? Aujourd’hui c’est la Clinique X, demain toutes les cliniques de A à Z vont y passer et ce sera après le tour des pharmacies, des écoles, …

Comment cela est-il possible sous votre législature où le système de santé national est au pire de sa forme (travailleurs de santé mécontents, centres de santé désuets, …) ?

Honorable monsieur le Président, si une poignée de privilégiés dans ce pays peuvent s’offrir des évacuations, il nous semble que l’écrasante majorité se contente de ce que l’on a sur place et si déjà l’offre gouvernementale en matière de santé s’est révélée limitée au regard de la demande, la logique aurait voulu que vous preniez des dispositions pour protéger les bonnes volontés qui s’y engagent en appui au gouvernement.

Il ne nous appartient pas de faire le travail du juge, qui d’ailleurs agit à la lumière des textes que vous avez votés (par conséquent autoriser l’application), mais, il nous semble incongru, voir inadmissible de fermer une clinique dont l’activité prospère aussi bien du point de vue commercial que social pour des raisons bancaires. Il l’est davantage d’exposer notre système de santé et partant tout le secteur privé à de tels dangers.

Monsieur le Président, de par vos attributions, vous disposez suffisamment de ressorts pour éviter aux populations à la base cette paupérisation et c’est là qu’elles vous attendent. Peut-être que la présente lettre ne vous parviendra pas ou que vos préoccupations du moment vous empêcheront d’y accorder importance ; c’est pourtant là que les populations vous attendent et tout se jouera là, pas ailleurs.

Vous remerciant d’ores et déjà des dispositions que vous prendrez, nous vous prions de recevoir nos respects et gratitude.

Célestin Badolo

Citoyen burkinabè

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