CPI : Les juges reviennent sur les motifs de l’acquittement de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé

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Dans un document minutieusement détaillé, les juges de la CPI sont revenus sur les motivations qui ont justifié l’acquittement de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo et de son Ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé, prononcé en février 2019. Ils battent définitivement en brèche les preuves du bureau de la procureure Fatou Bensouda qui avait tenté d’accabler les deux hommes politiques ivoiriens de crimes contre l’humanité commis au cours de la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011.

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Pour les magistrats de la Cour Pénale Internationale, le récit de l’accusation et les preuves apportées au dossier y compris l’ensemble  des témoignages entendus depuis l’ouverture du procès en janvier 2016 souffrent d’une « déconnexion globale ».

La thèse du procureur reposait, selon les analyses de deux des trois juges, « sur des bases incertaines et douteuses ». Ils évoquent par ailleurs, « un récit manichéen et simpliste d’une Côte d’Ivoire décrite par le procureur comme une société polarisée » entre les militants pro-Gbagbo et les partisans d’Alassane Ouattara, les deux candidats finalistes de la présidentielle de novembre 2010. Par ailleurs, ces deux juges partisans de l’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé sont formels, aucun crime contre l’humanité n’a lieu d’exister car objectivement aucune politique visant à attaquer des civils de manière généralisée et systématique, comme se définit le crime contre l’humanité, n’a été exécutée.

A propos des sites de crimes, les juges les ont tous réfutés. Il s’agit notamment de la marche sur la Radio-Télévision ivoirienne organisée au début de la crise par le Rassemblement Des Houphouetistes pour la Paix, RHDP, de l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, les crimes commis à Yopougon en février 2011 et la répression d’une marche organisée par des femmes à Abobo, début mars 2011. Dans tous ces cas de figure, les juges estiment que le procureur a péché en produisant des éléments suffisamment légers pour incriminer Laurent Gbagbo aux affaires durant cette période.

Revenant sur le dernier incident retenu par le procureur, les juges ont rappelé qu’il datait du 12 avril 2011 alors que Laurent Gbagbo avait été arrêté la veille des faits. Charles Blé Goudé ne pouvait pas être tenu pour responsable car il était un fugitif.

La procureure avait essayé de montrer un Laurent Gbagbo comme la tour de contrôle des opérations militaires des ex-Fanci. Les magistrats ont bouté en touche ce portrait, décrivant une situation très confuse avec en jeu plusieurs acteurs entre-briqués, en l’occurrence la rébellion dirigée par Guillaume Soro, le commando invisible, l’armée française et la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) et enfin les ex-Fanci, seuls contre tous et désormais en position défensive.

En clair, pour eux, Laurent Gbagbo n’avait pas du tout  le contrôle de la situation. Ils en sont confortés avec l’inexistence d’élément montrant la mise en place d’un commandement parallèle au sein de ses forces visant à tuer et exterminer les partisans d’Alassane Ouattara.

Dorénavant, la procureure dispose d’un mois pour décider de faire appel ou non. Elle a, toutefois, demandé un délai supplémentaire jusqu’au 10 octobre. La décision de la chambre d’appel est attendue sur cette question.

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été libérés sous condition le 1er février 2019. Ils sont tenus de rester loin de leur pays, la Côte d’Ivoire. L’ex-président réside depuis lors à Bruxelles en Belgique tandis que Charles Blé Goudé se trouve toujours à La Haye n’ayant reçu l’hospitalité d’aucun État.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

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