Burkina : « Le CES salue le dialogue politique mais s’inquiète de la fracture sociale »

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Ceci est une déclaration du Conseil économique et social (CES) sur la situation nationale.

Notre patrie, le Burkina Faso, traverse des moments très difficiles de son histoire et c’est un truisme que de le dire. Ce pays que nous a légué nos grands-parents est aujourd’hui en proie à des attaques terroristes, à des conflits ethniques et communautaires (les souvenirs des atrocités de Yirgou, Gasseleki, Arbinda, Barsalogho… sont encore vivaces.), avec de graves conséquences sur son développement et le vivre ensemble.

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Les attaques terroristes et l’insécurité grandissante ont engendré des pertes importantes en vie humaine, la dégradation ou la destruction de biens, la fermeture de 1 933 écoles et établissements ce qui affecte 326 152 élèves et 9 042 enseignants, et   entrainé  de nombreux déplacés internes. L’extrémisme violent a atteint près de 106 communes, et on enregistre près de 200 000 déplacés rien que dans le  Centre Nord et la déferlante n’est pas prête de s’estomper.  Un drame humanitaire est en gestation et nous devons travailler tous ensemble à arrêter ce péril.

Cette situation « de guerre » rend au plan économique difficile toute entreprise, tout investissement et en conséquence une économie exsangue qui fonctionne au ralenti. Au plan environnemental, l’arrivée massive des déplacés va entrainer une pression foncière et cela à la longue ne sera pas sans conséquence à cause de la promiscuité et d’éventuels soucis sécuritaires.

C’est un désastre social car il faut bien que ces personnes puissent se nourrir, se loger et travailler et c’est loin d’être une sinécure pour le Gouvernement. Les Opérations militaires « Otapuanu » et « Ndofou », initiées par les Autorités que nous saluons et encourageons, méritent l’accompagnement de toute la population. Le plan d’urgence lancé en février dernier pour une assistance humanitaire aux personnes en détresse qui n’est actuellement qu’à 35% de financement achève de convaincre qu’il y a beaucoup de chemin à faire en termes de solidarité dans notre pays.

A ces maux  qui nous sont imposés par des forces obscures et rétrogrades viennent se greffer d’autres tels que les grèves tous azimut, les revendications parfois violentes, les remous sociaux et l’incivisme rampant.

Si nous n’avons pas assez de moyens pour combattre les forces du mal et le terrorisme, ayons au moins l’intelligence de savoir vivre ensemble en préservant l’essentiel c’est-à-dire le Burkina Faso. Le conjoncturel, constitué des revendications de meilleures conditions de travail et de rémunérations, des grèves, de remises en cause ou de défiance de l’autorité de l’Etat, ne doit en aucun cas prendre le dessus sur le structurel qui, à notre sens, est l’existence même de ce pays. Il faut le dire la situation actuelle est une menace pour l’existence du Burkina Faso en tant que territoire et en tant que communauté de vie et de destin.

Sans remettre en cause la justesse ou la légitimité des revendications des uns et des autres, il s’agit d’une invite à sauver l’ensemble quitte à revenir sur les parties. Nos légitimes revendications sectorielles ou catégorielles ne sont rien comparé à cet hydre terroriste qui menace l’existence de notre pays en tant que territoire et érode chaque jour notre cohésion sociale et notre vivre ensemble. On a l’impression que beaucoup de nos compatriotes n’ont pas encore pris la pleine mesure de la situation qui dépasse aujourd’hui des cadres sectoriels, professionnels, régionaux, religieux, ethniques ou partisans.

Alors nous disons : Ne peut-on pas observer une accalmie au niveau du front social  et politique au travers d’un pacte pour ensemble se pencher sur le patient nommé BURKINA FASO ? Ne sommes-nous pas capable d’un sursaut d’orgueil afin de sauver notre pays pour nous même et surtout pour la postérité ?  Devons-nous être ceux par qui la disparition de ce pays va passer ? Ne pouvons-nous pas ensemble vaincre le terrorisme et restaurer la cohésion sociale avant de revenir laver notre linge sale en famille ?

Nous le pouvons et nous le devons au nom de ce pays, de nos devanciers, de nos enfants, de notre intégrité et c’est pourquoi nous lançons cet appel à tout burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur à l’unisson pour sauver la mère patrie. Feu Norbert Zongo disait: « Personne n’a un avenir dans un pays qui n’en a pas ».

Le CES salue à sa juste valeur le dialogue politique initié par son Excellence Monsieur le Président du Faso et encourage les différents acteurs à des débats fructueux afin de parvenir à des choix qui répondent aux préoccupations des populations. Au-delà du front politique, il urge de se pencher sur cette fracture sociale surtout le cas de ces déplacés internes eu égard à la catastrophe humanitaire qui pourrait s’en suivre.

Que Dieu bénisse et sauve le Burkina Faso !

 Révérend Dr. Moïse NAPON

Président du CES

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