Projet « Hors Limite » : Fenêtre d’évasion culturelle dans les camps de réfugiés

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Redonner le sourire aux personnes réfugiées au Burina par la danse et la musique, c’est le sacerdoce que se donnent des danseurs chorégraphes burkinabè du centre de développement chorégraphique la Termitière. Le projet se nomme « Hors Limite » et les jeunes des camps de réfugiés sont accueillis à Ouagadougou pour apprendre à danser. Pour la deuxième fois, ce sont une soixantaine de jeunes des camps  de Dori et Djibo qui  sont venus à l’aventure de la danse au centre CDC du 20 juillet au 3 août 2019.

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« La force de la danse est de donner de la gaieté, de la convivialité, se convainc Salia Sanou, porteur du projet. De ce fait, apporter la danse dans les camps, c’est permettre à ces jeunes, un temps de souffle et par la danse, essayer de s’interroger et de réparer des blessures pendant leur temps d’exil ».

Ils sont jeunes, des femmes, des mères, voire des pères de familles qui ont fui les combats chez eux  et ont finalement trouvé refuge  dans les camps de Dori et de Djibo. Pour tuer l’oisiveté ou par  curiosité de découvrir la danse et d’autres cultures, ils embarquent pour l’aventure à Ouagadougou.

L’objectif n’est pas de faire d’eux des artistes mais de leur permettre à travers la danse, la musique de garder l’espoir.

Pour le chorégraphe, c’est une aventure qui donnera un peu d’humanisme dans ces communautés avec le retour de ces derniers qui à leur tour animeront le camp et leur quotidien. Car poursuit-il, «un camp de réfugiés, c’est un endroit clos, fermé. Il n’y a pas d’activités. Faire de la médiation culturelle par la danse et la musique c’est permettre à ces jeunes d’avoir un nouveau souffle ».

La technique pour les amener à s’intéresser à la chose, explique Salia sanou, « ce n’est pas de leur apprendre la danse chorégraphique mais à partir de leur culture, leur propre danse, d’échanger de culture.  Ici, ils  nous montrent la danse de chez eux, nous intervenons sur des choses simples. Après, nous leur montrons comment se placer dans l’espace, comment se déplacer. Nous créons les conditions pour une synergie du groupe, pour que chacun se sente bien. Nous n’inventons rien. Ce sont les mouvements de leurs pas de danse « .

Abdoulaye Ag, participant à la danse chorégraphique

Abdoulaye Ag, l’un des plus jeunes du groupe, raconte comment sa famille et lui fuyant les exactions au Mali, sont arrivés à Dori après plusieurs jours de marche. Il ne rate aucune session de formation. Il est à sa quatrième participation et aimerait en faire un métier.

« En 2012, quand il y a eu la guerre au Mali, mon père a décidé qu’on vienne au Burkina. Lorsqu’on venait, on ne marchait pas la nuit parce qu’il y avait trop de bandits, des terroristes. On a traversé le désert puis marcher pour arriver à Dori au Burkina. On nous a bien accueillis et on est resté là-bas. C’est en 2015 que j’ai intégré le projet de la CDCAu début, c’était difficile. Il y a eu des jours où j’ai voulu abandonner parce que mon corps ne suit pas les mouvements mais avec l’ambiance j’ai fini par aimer».

Pour d’autres, ce sont des moments d’évasion.

« C’est un projet qui m’inspire, ça peut me donner la joie de vivre, qui m’aide à m’apaiser des soucis de mon cœur. J’ai quitté mon pays pour venir ici. Je me sens chez moi ici », dit Agataher Mohamed, porte-parole des danseurs

C’est la troisième fois qu’il participe aux ateliers. Il avoue aujourd’hui intégrer la communauté au camp et à son tour de donner la joie et animer le camp en organisant des séances de danse.

Agataher Mohamed, porte-parole des danseurs

« La danse est un médicament psychologique, ça guérit. Quand tu ne danses pas, tu es plongé dans tes soucis.  J’ai trouvé les vertus de la danse.Une fois que tu danses, tu oublies beaucoup de choses. Je prends mon cas en premier. Ce soir c’est une grande joie pour moi de rencontrer beaucoup de visages. C’est miracle pour nous de nous retrouver à Ouagadougou au lieu d’être enfermés au camp. Nous prions que le projet avance afin que nous développons plus la dance et à travers elle d’avoir une bonne image aussi », explique-t-il.

Sidi Ag, artiste malien, a lui aussi fui la guerre. Il s’est reconverti en danseur chorégraphe et fait partie des formateurs et traducteur s aux côtés de Salia Sanou.

Les moments de restitution sont appréciés. On pouvait lire l’émotion et la joie leur visage aux  acclamations du public. C’est avec les yeux embués de larmes que le porte-parole dit son discours de remerciements.

Le projet « Hors limite » débuté en 2014, est prévu pour se dérouler au Burkina Faso et au Niger et prendra fin en décembre 2019. Elle veut faire de la danse, un moyen de médiation sociale par le biais des ateliers de danse et de musique, des messages de sensibilisation afin de réduire les violences inter communautaires, de donner cu temps d’ouverture sur l’autre et permettre aux jeunes dans les camps de réfugiés de retrouver la confiance.

Reveline SOME

Burkina24

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