« Convocation » de présidents africains en France : La rançon de leurs « incohérences et inconséquences » (Ablassé Ouédraogo)

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Le président français Emmanuel MACRON a déclaré le 4 décembre 2019 à Watford en Angleterre, en marge du Sommet de l’OTAN, qu’il attend des présidents des pays membres du G5 SAHEL qu’ils « clarifient et formalisent leurs demandes à l’égard de la France et de la communauté internationale » avant d’ajouter qu’il veut « des réponses claires et assumées » à la question de savoir si ces pays ou ces dirigeants souhaitent la présence française et s’ils ont besoin de la France.

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Pour ce faire, les cinq (5) Chefs d’Etat sont convoqués le 16 décembre 2019, à Pau, ville française où est basé le régiment d’où sont partis la plupart des 13 soldats morts dans l’accident d’hélicoptères survenu au Mali le 25 novembre 2019.

Même si en bons patriotes panafricanistes convaincus, nous pouvons regretter le ton agacé et agaçant, voire autoritaire de la convocation adressée à nos présidents tout-puissants face à leurs peuples et pourtant si petits et si impuissants devant le parrain, on doit se rendre à l’évidence et reconnaître que par cet acte, le président français Emmanuel MACRON tape du poing sur la table et met nos gouvernants face à leurs responsabilités, à leurs incohérences et à leurs inconséquences.

A travers cette convocation, il met la gouvernance par la rue, le mensonge, le populisme et la démagogie à l’épreuve de la réalité politique et du vrai rapport de force. On ne peut continuer indéfiniment à susciter et/ou encourager un populisme antifrançais tout en voulant bénéficier du soutien de cette même France pour asseoir un pouvoir incapable, incompétent, défaillant et illégitime.

En effet, à l’échelle nationale, on se souvient des déclarations totalement irresponsables du Ministre d’Etat Chargé de la Défense nationale, fustigeant injustement depuis l’Afrique du Sud, l’action de l’armée française au Burkina Faso et du Ministre de la Communication au sortir du Conseil des Ministres du 20 novembre 2019, reprochant à la France un certain nombre de pratiques.

Par la suite, on assiste à une campagne de dénigrement orchestrée par des chapelles proches du pouvoir MPP et confiée à des pantins politiques pour distiller sur les réseaux sociaux une série d’informations fausses et aberrantes dans le seul but de faire porter à la France l’échec lamentable des gouvernants tant sur le plan sécuritaire, qu’économique et social.

Selon eux, la France, l’ancienne puissance colonisatrice est le bouc émissaire idéal à qui faire endosser la responsabilité de l’échec clair et patent du système MPP. Ce stratagème, pensent-ils, devrait leur permettre de continuer à se sucrer gratuitement sur le dos des malheureuses et ignorantes populations qui trouveraient en la France la source et la cause unique de tous leurs malheurs.

Ces actions inconséquentes du pouvoir en place au Burkina Faso ont eu pour conséquence la convocation de notre président et de ceux des autres pays membres de ce fameux G5 Sahel, pour clarifier leurs positions respectives en faisant un choix : la honte pour eux-mêmes et pour leurs peuples ou la mort de leurs régimes puisque de toute manière ils ne peuvent pas s’affranchir aujourd’hui de l’embarrassante protection française. Autant dire alors qu’ils n’ont guère de choix à faire. C’est ce que j’appelle « le choix de la mort ».  Ainsi, nos gouvernants ne cessent de s’humilier et d’humilier par la même occasion leurs peuples.

En agissant de manière aussi ferme et peu diplomatique, le président Emmanuel MACRON lance un avertissement : la France ne sera plus la victime expiatoire des turpitudes de nos gouvernants. Ceci marque assurément, en tout cas il faut le souhaiter, un tournant important dans ce qui est appelé « la France-Afrique ». Plus rien ne devrait donc être comme avant. Lorsque l’on n’est pas performant et en dessous des attentes, l’on doit l’assumer et avoir le courage de dire au peuple, qui vous a mandaté, qu’on n’est pas à la hauteur de la mission à vous confiée et d’accepter de déposer le tablier !

Il est fort à parier qu’à l’issue de cette convocation, nos gouvernants, présenteront de plates excuses, comme ils savent le faire, et mieux signeront sans broncher les documents qui leur seront présentés, bradant ainsi encore un peu plus leur dignité mais aussi et surtout la souveraineté de leurs pays respectifs. Par leur inconséquence, ils auront privé leurs pays de la possibilité de négocier de véritables accords de défense et de coopération militaire. Pauvre Afrique, pauvre Burkina Faso !

Saisissant cette malheureuse occasion, nous invitons toute la population Burkinabè et l’ensemble des forces vives du Burkina Faso à prendre conscience de ce que la solution aux difficultés auxquelles est confronté notre pays est à portée de nos mains et ne peut être mise en œuvre que par nous, tous ensemble, filles et fils du Burkina Faso réconciliés entre nous et le pays réconcilié avec lui-même.

Pour y parvenir, nous n’avons et n’aurons d’autres choix que de nous asseoir pour nous parler dans l’inclusion et l’ouverture avec un esprit de franchise et de sincérité afin de panser ensemble nos plaies et envisager ensemble le redressement de notre unique patrie. Nous avons le devoir de tous contribuer à la construction de l’unité nationale et de la nation burkinabè.

Dieu protège le Burkina Faso !

Le Président du Parti

Dr Ablassé OUEDRAOGO

Commandeur de l’Ordre National

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