Mouvement d’humeur au ministère de la sécurité : Quand des officiers de police sont moins rémunérés que des assistants

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Plus d’une centaine d’officiers professionnels de police observent ce lundi 23 décembre 2019 un mouvement d’humeur au ministère de la sécurité. Ces policiers qui sont passés d’assistant à officier par le truchement de concours professionnels, sont confrontés à un blocage au niveau de leur classement indiciaire. Conséquence, ils continuent de percevoir une rémunération d’assistant de police et cela depuis quelques années.

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 « J’ai trois ans dans le galon officier, mais mon promotionnaire assistant est mieux rémunéré que moi.  En plus je n’ai pas de situation juridique normale. Actuellement côté financier, on est régi par la loi 045 mais coté administratif, on est régi par la loi 027. On touche toujours le salaire de la loi 045, c’est-à-dire assistant », voilà résumé la situation que vivent entre 1500 et 1800 officiers professionnels de la police nationale.

Alors que leur rémunération devait être régularisée en fonction de leur nouveau grade d’officier, ces policiers sortis avant 2018 sont toujours payés selon la loi 045, celle régissant le statut des assistants de police. « Ce qui est marrant, explique un officier qui a requis l’anonymat, je suis sorti en 2017 officier. Mes promotionnaires qui n’ont pas eu le concours et qui sont toujours assistants de police, touchent plus que moi et les officiers qui sont sortis en 2018 touchent plus que moi ».

« Moi j’ai 11 éléments à ma disposition et tous les 11 éléments touchent plus que moi. Alors que je suis leur chef et le plus gradé. Comprenez notre frustration », renchérit un autre officier.

Cette situation a fini par exaspérer ces officiers qui ont pris d’assaut la devanture du ministère de la sécurité pour se faire entendre.

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Pourtant, le cas de ces officiers est déjà bien connu du gouvernement qui à l’occasion d’une rencontre avec le syndicat de la police, a pris des engagements le 8 mars 2019 pour régulariser leur situation. Alors que le gouvernement s’était donné un délai de deux mois pour résoudre le problème, force est de constater que dix mois après, c’est toujours le statu quo.

« Nous sommes à 10 mois, nous avons adressé plus de 20 correspondances, au Premier Ministre, au ministre de la fonction publique, au ministre de l’économie et des finances, nous avons été voir l’ex ministre de la sécurité Clément Sawadogo qui connait déjà le dossier, nous avons engagé des démarches avec le médiateur du Faso, tout est resté vain », ajoute un autre flic, lui aussi concerné par la situation.

Si toutefois le dialogue ne marche pas…

Aux dires de ces officiers mécontents, une commission a même été mise en place à la demande du ministre de la sécurité Ousséni Compaoré et cette « commission conduite par un magistrat » a proposé un arrêté spécial. Mais à la surprise des officiers lésés, le ministre de la sécurité aurait fait savoir à la hiérarchie policière qu’il faut un recours gracieux.

 « Si vous mettez une commission en place et que cette commission travaille et tout le monde a été unanime, pourquoi encore parler de recours gracieux ?  Donc la commission a fait un travail inutile », s’indigne le porte-parole des officiers. « La commission a même rédigé le projet d’arrêté, il reste à signer, mais il (le ministre de la sécurité, ndlr) ne signe pas. Ça veut dire que ce n’est pas son problème. Notre hiérarchie a même fait ce qu’il pouvait, mais c’est le ministre qui n’a pas la volonté », ajoute un autre officier.

A travers ce mouvement d’humeur, ces officiers attendent du ministre de la sécurité qu’il leur dise à quel niveau se trouve le blocage. « Si ce n’est pas à son niveau qu’il nous le dise. Même si c’est à la présidence du Faso, nous allons demander une audience avec le président », indique le porte-parole de ces officiers qui entend faire la part des choses.

« On ne demande pas une augmentation de salaire, nous demandons juste qu’on nous rétablisse dans nos droits. Nous allons épuiser les voies de recours. D’abord c’est le dialogue, on est tous des Burkinabè et nous connaissons la situation sécuritaire du Burkina ».

Pour le moment, les officiers veulent privilégier le dialogue, mais préviennent-ils « si toutefois le dialogue ne marche pas, nous allons entreprendre des mesures fortes ».

Maxime Kaboré

Burkina 24

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