Fousseni Ouédraogo : « Isaac Zida n’a pas peur de la justice »

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Le vice-président du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), Fousseni Ouédraogo a été reçu à Burkina 24 le mercredi 8 janvier 2020. Dans les lignes qui suivent, il revient sur la vie de son parti politique.

Burkina 24 : Nous entamons une nouvelle année. Sous quel signe le MPS place cette année qui débute ?

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Fousseni Ouédraogo : Nous avons eu plusieurs fois l’occasion de présenter nos vœux les meilleurs au vaillant peuple burkinabè. 2020, c’est une année électorale, d’abord nos vœux de sécurité, de sagesse, de solidarité et de succès dans toutes nos entreprises. En même temps, nos sentiments de reconnaissance, de compassion aux victimes des attaques terroristes et aux forces de défense et de sécurité.

Le signe sous lequel nous plaçons cette année, c’est vraiment comme vous le savez, une année électorale. Pour un parti politique qui aspire à la conquête du pouvoir, c’est nos vœux de succès dans les différents scrutins. Que cette année, les gens puissent avoir le discernement, la clairvoyance de choisir des dirigeants à la hauteur des aspirations et des préoccupations du peuple. C’est en gros nos vœux pour cette année. C’est vraiment une année de combat mais aussi de victoire.

Burkina 24 : Votre président d’honneur, Isaac Zida, a annoncé que le MPS sera de la partie pour toutes les élections. Actuellement, avez-vous une assise nationale pour briguer tous les postes électifs au Burkina ? 

Fousseni Ouédraogo : C’est vrai que le MPS est un jeune parti qui est né en juillet 2019. Mais au regard des préoccupations, au regard des aspirations de notre jeunesse, nous pensons que c’est un défi que nous devons forcément relever. Et par rapport à cela, nous nous donnons les moyens pour pouvoir être présents dans tous les scrutins.

Surtout travailler réellement à ce que tout le territoire soit couvert, soit vraiment occupé par les différentes sections du MPS et nous sommes dans cette bonne dynamique.

"Notre président d’honneur qui est une personnalité connue dans ce pays fera son retour cette année" (Fousseni Ouédraogo)
 » Hervé Ouattara est victime de son engagement maintenant politique  » (Fousseni Ouédraogo)

Burkina 24 : Vous avez récemment effectué des visites en France et au Canada pour rencontrer les militants. Quel bilan faites-vous de ces différentes rencontres ?

Fousseni Ouédraogo : Courant décembre 2019, nous avons été en France et au Canada pour rencontrer nos sympathisants et nos militants. C’était une mission de prise de contact, de sensibilisation et d’information dans la mesure où comme je le disais tantôt, c’est un jeune parti.

Notre devoir c’est d’aller à la rencontre de notre diaspora pour lui donner des informations relatives au MPS, sa vision, son ambition, ses missions, pour qu’un Burkina meilleur soit une réalité. Et un Burkina ne peut être meilleur sans le concours de sa diaspora. Voilà pourquoi nous sommes allés vers cette diaspora et demander à ce qu’elle puisse non seulement s’engager mais aussi participer à l’édification d’un Burkina meilleur.

Au regard de la mobilisation, au regard de la participation, nous sommes revenus très satisfaits par rapport à ces différentes missions, parce que nous avons demandé à cette diaspora de se considérer comme une diaspora en pèlerinage qui capitalise des expériences pour pouvoir réinvestir au Burkina Faso.

Cette ouverture au monde, c’est la seule façon pour que le Burkina Faso puisse grandir, parce que depuis longtemps, on n’a pas capitalisé les expériences de la diaspora pour le développement de ce pays-là. C’est une invite au retour au bercail avec la somme d’expérience que cette diaspora a acquise sur le terrain étranger.

Burkina 24 : Cette année, le vote des Burkinabè de l’étranger est expérimenté. En les rencontrant, est-ce qu’ils sont confiants ?

Fousseni Ouédraogo : Des inquiétudes existent dans la manière où vous savez qu’il y a eu un Dialogue politique qui a demandé un certain nombre d’informations et de recommandations parmi lesquelles qu’on puisse élargir les champs de vote au-delà des ambassades et des consulats. Malheureusement, on n’a pas un nouveau Code électoral ou amendé qui puisse prendre en compte cela. Malheureusement, vous voyez déjà la CENI et l’ONI qui sont sur le terrain. On se demande est-ce que la volonté politique pour que la diaspora vote est réelle ?  

Si vous prenez la Côte d’Ivoire, c’est Soubré, Bouaké et Abidjan seulement alors que nous n’avons pas moins de cinq millions d’habitants en Côte d’Ivoire. On se demande si ce n’est pas un vote symbolique de la diaspora que les gens demandent, parce que concrètement sur le terrain, ça sera difficile. Vous savez que c’est soit votre passeport, soit votre CNIB, et les gens n’ont pas de CNIB. Ça c’est un gros problème. Nous pensons qu’il faut faire beaucoup d’efforts sinon il n’y aura pas d’impacts du vote des Burkinabè de l’étranger par rapport au scrutin.

Burkina 24 : Cet effort-là d’où doit-il venir ?

Fousseni Ouédraogo : Nous ne comprenons pas les missions simultanées de la CENI et de l’ONI. Actuellement, vous voyez qu’il y a une mission conjointe de ces deux institutions. On se demande à quoi riment ces deux choses. Mais nous voyons que si les gens n’ont pas de CNIB, ils ne peuvent pas avoir une carte d’électeur, alors que les deux institutions partent pratiquement au même moment pour faire ce travail.

Nous ne savons pas au juste, c’est pour quoi, le projet c’est quoi, parce qu’ici même avec le passeport, il faut que vous soyez déclaré au consulat ou au niveau de l’ambassade. Comme les Burkinabè sont à Abidjan, ils sont identifiés au niveau des consulats ou des ambassades, on ne sait pas. Deuxièmement, il faut avoir soit le passeport ou la CNIB et la majorité se retrouve avec des cartes consulaires. A quoi rime cette précipitation ? Si réellement nous voulons que notre diaspora puisse participer au développement de ce pays, il faut qu’elle soit considérée à sa juste valeur.

Burkina 24 : Votre président d’honneur réside au Canada. Vous y avez séjourné. L’avez-vous rencontré ?

Fousseni Ouédraogo : Nous avons rencontré nos militants, nos sympathisants et nous avons aussi eu la chance et le privilège de rencontrer le président d’honneur du MPS (Isaac Zida, ndlr). Il se porte bien avec toute sa famille. Sous ses conseils et ses recommandations avisées, nous allons participer à tous les scrutins qui vont se présenter pour cette année 2020.

Burkina 24 : Quand est-ce que Isaac Zida rentre au Burkina Faso ?

Fousseni Ouédraogo : Il y un proverbe moaga qui dit que pour retourner chez toi, tu n’as pas besoin de charlatan pour faire de la divination. Nous pensons que notre président d’honneur, qui est une personnalité connue dans ce pays, fera son retour cette année parce que c’est une période aussi électorale. On n’a pas dit que c’est lui notre candidat, mais notre congrès va statuer sur qui sera le candidat à la présidentielle.

Nous sommes prêts pour pouvoir l’accueillir et nous préparons aussi le terrain pour qu’il puisse contribuer au développement de ce pays. C’est son droit le plus absolu et nous pensons qu’au regard de la fibre patriotique qu’il a manifestée à plusieurs reprises, lui-même a dans une déclaration dit qu’il est apte à servir son pays, nous pensons que réellement il est dans cette dynamique.

Burkina 24 : Son nom est cité dans le dossier de l’insurrection populaire. N’avez-vous pas peur d’avoir un président d’honneur empêtré dans cette affaire pendant qu’il peut être candidat ?

Fousseni Ouédraogo : Comme on le dit, nul n’est au-dessus de la loi. Personne ne peut se dérober de la justice de son pays. Notre président d’honneur, c’est avant tout un soldat et un soldat connait ses devoirs, il connait ses missions et par rapport à ça, je pense qu’il va répondre. Il n’est pas présumé coupable, il est présumé innocent. C’est un principe fondamental qu’il faut respecter. Nous croyons en une justice qui est vraiment impartiale, une justice vraiment qui rend justice. Nous ne voulons pas que les uns et les autres instrumentalisent la justice.

Avant que le président Zida ne soit désigné comme chef d’Etat, il y a eu des causes qui ont conduit à l’insurrection. Même ceux-là qui ont dit que ce sont eux qui ont préparé l’insurrection doivent répondre. Et par rapport à ça, Isaac Zida aussi est prêt à répondre et si réellement il est fautif, il sera condamné. Isaac Zida n’a pas peur de la justice parce qu’il croit en la justice de son pays.

Nous devons travailler à ce que notre justice soit au-dessus des soupçons, qu’elle ne soit pas l’objet d’instrumentalisation pour régler des comptes politiques, c’est notre vœu le plus cher. Je pense que chacun de nous gagnerait à travailler à ce que réellement nous ayons une institution forte au niveau de la justice pour que nous soyons à l’abri des manipulations et des instrumentalisations.

Burkina 24 : Comment le MPS appréhende tout ce qui se passe autour de Hervé Ouattara ?

Fousseni Ouédraogo : Hervé Ouattara est victime de son engagement maintenant politique parce qu’avant, il était de la société civile. Actuellement, il est au MPS le secrétaire chargé de la jeunesse. Vous avez vu, ça a commencé bien avant mais dans ces derniers temps, c’est surtout avec l’arrivée de Kémi Séba.

Je pense qu’on fait un mauvais procès à Hervé Ouattara parce qu’il n’était pas le seul dans la salle. Il n’était pas au présidium. Par la suite, les rumeurs et les supputations ont dit que c’est Hervé qui l’a fait venir. Je pense que Kémi Seba n’était pas à sa première fois au Burkina Faso.

Donc c’est faire un mauvais procès à Hervé Ouattara que de dire que c’est lui qui lui a montré la route du Burkina Faso, il faut qu’on grandisse. Pire, une bande de hors la loi est partie visiter sa famille, réveiller et perturber sa quiétude. Suite à cela, Hervé Ouattara a porté plainte et nous avons vu par la suite, le chargé de mission du ministre de la femme qui a fait un point de presse pour s’assumer. Hervé a porté plainte parce qu’il croit à la démocratie et nous sommes dans un Etat de droit.

Vidéo –  » Notre président d’honneur fera son retour cette année »

Burkina 24

Vous avez vu dans ces derniers temps, Hervé Ouattara a été affecté dans le Sahel. On ne condamne pas une affectation, mais ce qui est malheureux, c’est que c’est une affectation qui est venue sous forme de sanction politique pour le décourager dans son élan et ce qui est dommage c’est que nous sommes dans une administration qui a une tradition. Dès que vous commencez votre carrière en province, une fois qu’on vous affecte au niveau de la capitale, si ce n’est pas une nomination ou une affectation demandée pour vous même, c’est très rare qu’on vous envoie en province.

Hervé Ouattara a servi dix ans en province. Il est revenu à Ouagadougou. Il y a tellement de coïncidences que c’est vu comme une sanction politique pour le dissuader parce qu’il a porté plainte contre le chargé de mission du ministère en question et c’est dommage, c’est regrettable.

C’est parce qu’il y a la mouvance qu’il y a l’opposition, chacun a sa place. Ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir étaient, il y a à peine quatre ans, dans l’opposition même s’ils n’ont pas duré. C’est pour cela peut-être qu’ils ne comprennent pas le sens de la lutte. Nous pensons qu’il faut avoir raison gardée, être plus sage parce que nul aujourd’hui n’a le monopole du pouvoir absolu, ça n’existe nulle part. On a connu des hommes plus forts dans ce pays mais ils ne le sont plus. Il faut revenir à la raison rapidement avant que la raison nous échappe.

Propos recueillis par Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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