«La nouvelle génération n’admire que la bonne face» de Thomas Sankara (Jean-Baptiste Ouédraogo)

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40 ans après l’avènement de la révolution, l’ancien président burkinabè, Jean-Baptiste Ouédraogo, apporte son témoignage. Il a présenté son œuvre « Ma part de vérité » ce samedi 25 janvier 2020 à Ouagadougou. C’était en présence de plusieurs autorités du pays. 

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« Ma part de vérité », tel est le titre de l’œuvre de l’ancien chef d’Etat burkinabè, Jean-Baptiste Ouédraogo. A travers cette œuvre, il entend donner sa version des faits lors des évènements de 1982 à 1983. La dédicace du livre a eu lieu en présence de plusieurs autorités politiques et des anciens membres du gouvernement sous Jean-Baptiste Ouédraogo. 

Pour l’auteur, l’objectif premier de cet ouvrage de 257 pages s’inscrit dans un devoir de mémoire. Ce livre a attendu 40 ans avant de naître et l’auteur donne ses raisons. 

« C’est loin de moi un règlement de compte »

« J’avais face à moi le devoir de réserve, je devais le respecter. (…). Il a fallu que je prenne beaucoup de temps pour m’organiser personnellement, professionnellement et sur le plan épistolaire ; parce qu’il fallait absolument que je restitue quelques vérités. Il fallait plutôt laisser passer l’orage avant d’écrire ma part de vérité », s’est-il justifié. 

Il a rassuré, par ailleurs, que ce livre n’est pas un règlement de compte. « C’est loin de moi un règlement de compte. Mon ouvrage vise à dévoiler la vérité quand bien même cette vérité irrite certaines faces de l’opinion. Les règlements de compte sont bannis et même proscris dans cet ouvrage », a-t-il expliqué. A travers l’ouvrage, l’ancien chef d’Etat démontre les divergences qui minaient l’armée, à ses yeux.

« Il rompt le silence avec le fameux secret défense qu’affectionnent nombre d’officiers pour se murer dans le silence assourdissant sur des informations relatives à l’évolution politique du pays », a noté le président du Haut Conseil pour le Dialogue Social, Pr Jean-Marc Domba Palm, qui a préfacé l’ouvrage.

Ce travail répond, dit-il, « aux préoccupations des populations surtout de la frange jeune qui méconnaît grandement le passé de leur pays. 7 novembre 1982, 15 mai 1982 et 4 Aout 1983, sont des dates éminemment significatives de la tumultueuse histoire de notre pays ». 

« Thomas Sankara est un héros, mais un héros qui n’est pas un ange ni un démon »

Pour le ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango, « ce livre apporte une part sur ce qui peut être démontré comme étant les insuffisances de l’homme. Ce témoignage est important pour la jeunesse ».

Au cours de cette cérémonie de dédicace, plusieurs témoignages ont appuyé les écrits de l’ancien président. Le colonel Lona Charles Ouattara, promotionnaire de Thomas Sankara, a affirmé, quant à lui, qu’il « faut rechercher les origines des événements du 5 novembre 82 et du 4 Août 83 à partir du Prytanée Militaire de Kadiogo ».  Ce tome 1 de l’œuvre « Ma part de vérité » coûte 10.000 F CFA. Son auteur a promis que le tome 2 sera disponible bientôt. 

« Thomas Sankara est un héros, mais un héros qui n’est pas un ange ni un démon. Ceux qui l’admirent le prennent pour un héros. Ceux qui en ont souffert ont une autre étiquette à lui coller. Sinon, je n’ai absolument rien contre Thomas Sankara. Au contraire, nous avons très bien travaillé ensemble. Nous nous sommes bien compris au départ. Je crois que Thomas Sankara a été aussi l’otage d’un système qui l’a caporalisé et qui l’a rendu ce qu’il est devenu. (…) la nouvelle génération qui ne l’a pas connu n’admire que la bonne face« , a affirmé Jean-Baptiste Ouédraogo né le 30 juin 1942 à Kaya et propulsé président en 1982 sous le régime du Conseil du Salut pour le Peuple. 

Alice Suglimani THIOMBIANO

Burkina 24

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3 commentaires

  1. Nous les jeunes on admire le Héros Sankara par son dévouement à mettre fin au système coloniale , il n’est pas de la classe de ceux vendent leur enfants pour un morceau de pain. Même s’il a eu selon vous des parti obscur c’est naturelle l’homme a toujours eu des limites. Lui seul a su compter sur son Faso et a su maintenir le Faso dans une paix jamais réalisé par ses prédécesseur et même ses successeurs, qui me dis le contraire?. si ce document est destiné au peuple nous les jeunes en particulier il faudrait revoir votre prix car on est au Faso et vous savez mieux que nous. bref fouettons la terreur hors du Faso et vous de discuterez de votre bouquin plus tard autour d’un grand feu comme au temps de nos grands parents. Dieu bénisse notre Faso.

  2. J’ai bien du respect pour toutes les opinions. Néanmoins, conviendra-on avec moi qu’il est plus aisé de devenir président d’un pays que de diriger ce pays-là, je veux dire le faire avancer; enfin, vous le savez mieux que moi…
    Contrairement à ceux qui ont été porté à la tête de ce pays et qui l’ont fait sombré, Sankara lui, a hissé le Burkina Faso jusqu’aux faîtes où il était méconnu. En 4 ans, tous les indicateurs (Éducation, santé, production agricole et animale, culture, Service populaire, aménagement urbain, etc.) d’un pays en croissance étaient au vert. Et jusque-là, il est le seul à atteindre cette performance. Et que dirons-nous du sentiment d’appartenance à une seule nation? Tous étaient fiers d’être Burkinabè; et l’on se donnait volontiers aux travaux d’intérêt commun sans réclamation de quelque centime que ce soit comme perdiems! Nous étions sur la voie de la liberté, la vraie indépendance.
    Évidemment parmi ses frères, les daltoniens , les myopes et les aveugles ne pouvaient pas comprendre ce jeune visionnaire qui vient bouleverser l’ordre ancien, leur confort. Les occidentaux qui avaient bien compris le projet de Sankara voyaient en lui un poison capable de mettre un terme au néocolonialisme et aux pillages des ressources de l’Afrique dont ils sont les principaux auteurs. La seule solution, c’était donc de l’écarter. Et comme parmi les fils d’hommes il y en a qui ont la traitrise dans le sang, le pacte des ténèbre a été scellé entre leurs forces obscures externes et internes. La suite vous la connaissez…Voilà où en est le Burkina Faso!
    En sommes, je préfère une gouvernance à la Thomas Sankara qu’une gouvernance soit disant démocratique qui ne brille que par son sang versé, sa corruption, ses injustices, son confiscation du pouvoir, les clivages qu’il crée! On ne peut pas gouverner et plaire à tous! Mais lorsque dans sa gouvernance l’on a les masses populaires enthousiastes à sa suite, c’est qu’on a du mérite à quelque part.

  3. Vous voulez restituer votre part de vérité notamment à la jeunesse qui ne connaît qu’une facette de l’homme et vous vendez ce livre à 10.000 fcfa le premier tome ? A quelle jeunesse adressez-vous ce livre ? Ne soyez pas étonné qu’il n’y ait que des bribes de ce livre qui soient commentées pour vous fustiger.

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