Tribune – « Ma part de vérité » : Un étudiant burkinabè vivant aux USA écrit à Jean-Baptiste Ouédraogo

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Ceci est une missive d’un jeune burkinabè vivant aux USA adressée à l’ancien Chef de l’Etat Jean-Baptiste Ouédraogo qui vient de dédicacer son livre intitulé « Ma part de vérité ».
Cher aîné et père,  permettez-moi de vous appelez ainsi comme il est de coutume en Afrique.  Avant tout propos,  je voudrais vous souhaiter mes vœux les meilleurs pour vous et votre famille en cette nouvelle année 2020. 
Cher aîné ancien président, comme le célèbre livre de l’écrivain italien Ligui Pidandello le dit « chacun sa vérité  » , je viens après avoir lu votre livre qui dit votre part de vérité ; je viens à travers ces lignes animé par des questionnements à savoir qu’est-ce qui a motivé la sortie de votre livre 33 ans après la chute de votre régime.
Pourquoi n’avez vous pas fait sortir ce livre du vivant de celui dont vous relatez la face cachée ? Pourquoi avoir attendu tout ce temps ? Ces questionnements me replongent à un soir de samedi en 2009 où j’ai eu un entretien avec une personne ressource ayant connu de très près feu le camarade capitaine président Thomas Sankara.  N’ayant pas connu la révolution d’Août 1983, je me suis toujours investi à m’approcher de personnes ressources ayant une honnêteté morale pour me cultiver.
C’est dans cette aventure que j’ai pu m’entretenir avec une personne ressource plus âgée que vous puisqu’il est dans la quatre-vingtaine maintenant. Au cours de mon entretien,  j’ai ouï apprendre que le désamour dont vous avez eu en son temps à l’encontre du camarade capitaine Thomas Sankara, qui fut votre premier ministre est dû au fait que lors d’un meeting qui a eu lieu sur le terrain Tiefo Amoro en 1983, votre 1er ministre aurait tenu des propos très éloquents et virulents ce jour contre vous.
Il aurait dénoncé les abus de pouvoir et la gabegie dont votre pouvoir exerçait. Il savait bien le faire,  Thomas Sankara a pu haranguer la foule qui du coup l’applaudit sans cesse. Ce fut ce jour et lors de ce meeting que Sankara avait prononcé pour la première fois son slogan « Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple ». Arrivée à votre tour, pendant que vous prononciez votre discours,  par une impopularité notoire,  la même foule vous aurait hué et aurait quitter le lieu avant même que vous ne terminiez votre discours.  Ce fut une humiliation pour vous dans la ville de Sya,  humiliation dont vous allez tenir pour responsable votre premier ministre Sankara et ses hommes de mains.  
Le même soir,  sur vos instructions et sur ordre de votre chef d’Etat-major Somé Yorian, le commandant Lingani Boukari , les capitaines Henry Zongo et votre 1er ministre seront mis aux arrêts.  Le seul qui a pu échapper le guet-apens a été le capitaine Blaise Compaoré qui a pu rejoindre Pô. Egalement,  je me rappelle de cette émission sous la houlette de l’animateur de la RTB Ben Amed Ouédraogo alias Big Ben où vous avez été l’invité du jour, vous avez répondu à la question « Que s’est-il passé dans la nuit du 4 Août 1983 ? ». 
Vous avez répondu en ces termes : « quand les hommes de Blaise ont maîtriser les hommes de ma sécurité,  ils m’ont amené devant le 1er ministre Sankara qu’ils venaient de libérer. Arrivée devant lui (NDLR Sankara),  je lui ai demandé quel sort me réserver ». Sankara vous a répondu que votre sort allait venir de l’avis du peuple. Et que cette nuit du 4 Août 1983, c’est Sankara qui vous a sauvé la vie. Les archives de la RTB sont accessibles et nous pouvons les vérifier. 
« Les tragédies des peuples révèlent de grands hommes, mais ce sont les médiocres qui sont les causes de ces tragédies », disait feu Thomas Sankara.  Ni Sankara,  ni Blaise, na été responsable de votre impopularité durant les 6 mois de votre présidence.  Jeunes officiers patriotes qu’ils étaient,  et proches de l’extrême gauche, après avoir fait tombé celui du Comité militaire de redressement pour le progrès national ( CMPRN ), ils vous ont offert le pouvoir le 7 Novembre 1982. 
Permettez-nous,  jeunes de ce pays qui avons soif de la vraie histoire du pays d’aller à de vraies recherches.   Abreuvez-nous par des mémoires véridiques qui feront unir la jeunesse burkinabè,  montrez-nous les grandes réalisations que vous avez fait à votre époque . Choses qui feront avancer le pays et non diviser l’opinion nationale.  
Loin de nous l’idée de dire que feu Sankara était un homme parfait.  De par ce qui l’ont connu et côtoyé, Sankara était un homme exceptionnel à part entière qui avait ses défauts et ses qualités. D’aucuns disent même que si on les voyait marcher ensemble avec Blaise, feu capitaine Henry Zongo et feu Commandant Lingani, on sentait l’assurance du développement venir . Mais hélas, le pire n’a pas pu être évité . Permettez-nous de vous dire que la seule personne la mieux indiquée, capable de nous dire une part de vérité sur Sankara est le président Blaise Compaoré.
Nous disons cela parce qu’il a été son meilleur ami, compagnon et frère qui a aussi même été l’homme qui a préparé votre chute dans la nuit du 4 Août 1984.  Si la nuit du 4 Août 1984 n’avait pas existé, le nom « Burkina Faso » n’allait jamais existé ainsi que toutes les grandes réalisations que la révolution en 4 ans a apporté aux Burkinabè.
Les preuves de la révolution de Sankara sont toujours tangibles.  A cet effet,  permettez-nous de vous citer une liste non exhaustive de quelques réalisations de l’homme dont vous qualifier dans votre livre d’assoiffé morbide de pouvoir, de manipulateur manipulé, de colérique, d’opportuniste et tous les adjectifs qualificatifs à épithètes négatives que vous voulez. 
Les réalisations de deux anciens présidents burkinabè : 
– Thomas Sankara 
* Le nom Burkina Faso 
*Le Drapeau du Burkina  
* l’hymne national ( le Ditanyè ) 
*Le Marché Rood-wooko
*Le Stade du 4 Août
*Cité An 2 
*1200 logements 
*Cité An 3 
* Barrage hydrolique de Bagré 
*Opération 2 millions de vaccins contre le choléra en une journée
– Pendant ce temps,  vous n’avez offert qu’une clinique privée où seuls les riches peuvent se soigner.
Avec toute ma considération, recevez mes sincères solutions cher aîné,  monsieur le président.
Julien Koala
Etudiant burkinabè résidant au Nebraska aux USA
❤️ Invitation

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8 commentaires

  1. Julien,

    Je ne pense pas qu’il fallait repondre au Président Jean Baptiste Ouedraogo. On n’efface pas la mémoire des peuples. Plus on tente de le faire, plus on la renforce. C’est ce que Blaise compaoré a tenté de faire dès les premiers moments de la liquidation de Sankara. il a renforcé même les jeunes générations qui ont à peine entendu Sankara lui même parler, mais qui ont fini par le chasser du Burkina.
    C’est sa part de vérité, mais malheureusement, il n’y a pas beaucoup de vérité à tel enseigne que chacun puisse en avoir une.
    Stay blessed

  2. parler mal des défunts juste pour encaisser les petits sous de la vente d’un livre me semble un auto retrait parfait de l’auteur et révélateur de la teneur humaine (pour être gentille) du donneur de leçons JBO. la décence du silence convenait mieux pour vous.

  3. Je suis tout à fait d’accord avec toi. La seule personne qui peut vraiment nous dire quelque chose qui nous fasse réfléchir sur Thom Sank est effectivement Blaise COMPAORE. J’espère vraiment que Blaise fera cela pour la jeune génération.

  4. Bonjour merci pour cette analyse Monsieur Koala!Franchement je ne comprends pas ce vieux!quelle part de vérité sur la révolution avez-vous à transmettre?quel est l’objectif visé par ces écrits?j’aimerais vraiment avoir des réponses à ces questions mais hélas!Nous sommes à une époque où nous avons besoin de construire tous ensemble ce pays,chacun à sa manière devrait apporter sa pierre,je pense. Nous savons bien que le Père de la révolution n’était pas un saint mais il a posé des actes qui ont fait l’unamité partout dans le monde,et nous relater ses défauts ne changent en rien ce qu’il a fait!Nous jeunes de moins de 30ans n’étions pas là mais l’avons entendus à travers ses discours,ses sorties sur le terrain alors ne venez pas ternir l’image de ce grand Monsieur!

  5. Personnellement mon plus grand souhait est que Blaise Compaoré nous écrive un livre sur toute la vérité concernant lui et Sankara et qu’il garde dans son armoire s’il le veut, mais qu’il soit disponible aux burkinabé le jour il va quitter cette terre.
    On ne demande plus de justice car le mal a déjà été consommé, mais tout ce qu’on demande c’est de savoir toute la vérité, et tout sur Tom. Sank.

  6. Merci pour cette lettre.
    J’ai pas encore lu ce livre mais, à voir les choses, je sais que l’homme allait être sali. Mais, rien ne pourra détourner la jeunesse de Thom Sank., car nous savons beaucoup de l’homme. Excellence devait plutôt nous parler de ses réalisations pendant son pouvoir, VOICI VOTRE VERITE. Évitons de tronquer l’histoire.
    J’ai attendu un témoignage le jour de la dédicace « C’est au temps de SANKARA que l’armée a été désorganisée, et pas au temps de Blaise », J’ai remué la tête sans me rendre compte. Si Blaise en 27 ans n’a pas pu réorganiser l’armée désorganiser en 4 ans, alors, est-ce intelligent de le dire en public et être fier. Qu’il sache que l’échec vient de Blaise par son incompétence.

  7. J’ajoute la suppression de l’impôt de capitation, un village un poste de santé primaire, des pistes rurales reliant les villages du Burkina…

  8. Bien dit grand frère. Comme SANKARA lui même le disait « méfié vous car tout les genres d’hommes vieillissent ». Il faut que notre cher président Jean-Baptiste Sasse que nous actuel jeunesse imite les bonnes choses des hommes SAGES. Qu’il nous donne les bonnes oeuvres de ces derniers au lieu d’affronter notre  » INTÈGRE, DIGNE PRÉSIDENT, MESSIE  » qui est le THOMAS SANKARA.

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