West Julien Tiendrebéogo : « La FIFA veut enterrer le football africain ? »

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Ceci est l’analyse d’un consultant sportif burkinabè après la proposition d’organiser la CAN chaque quatre ans.

Décidément qui en veut au football africain ? Depuis peu de temps l’Afrique du football est la risée du monde. Entre mise sous tutelle de son comité exécutif par la FIFA, le report du calendrier de la CAN 2021, le feuilleton de glissement des organisateurs de la CAN, la finale de la ligue des champions qui n’arrive pas à son terme ou l’épisode honteux du match éliminatoire du mondial rejoué entre l’Afrique du Sud et le Sénégal, voilà un autre chapitre qui s’ouvre.

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En effet, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a demandé à la CAF d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations tous les  quatre ans comme l’Euro. Selon lui, la CAN génère 20 fois moins que l’Euro et l’organiser chaque deux ans serait un manque à gagner financier pour la CAF. 

Hormis la Coupe d’Afrique des nations (CAN), il reste quoi comme événements majeurs sur le continent africain ? La CAN est bien plus qu’un événement sportif, il est social, politique et cristallise toute la diversité du continent. Donc la raison mercantiliste prônée par le président de la FIFA ne pèse pas pour nous africains.

Une compétition tous les deux ans en Europe

Cette comparaison avec l’Europe ne tient pas également. En réalité, les équipes européennes disputent une compétition tous les deux ans : l’Euro et la Coupe du Monde, en raison des 13 équipes européennes qui participent au mondial, contre 5 seulement pour l’Afrique. Sans oublier bien sûr, la Ligue des Nations, un tournoi introduit récemment. En outre, l’UEFA organise d’autres compétitions pour les clubs tels que les championnats des clubs en seniors et en jeunes (C1, C2,  C3), les championnats et coupes féminins et jeunes en toutes catégories pour les sélections, etc.

En Afrique quelle est la portée des compétions comme le CHAN, les CAN des jeunes et des dames qui regroupent très souvent 8 à 16 équipes. En outre les compétitions des clubs que sont la coupe CAF et la ligue des champions tournent souvent entre clubs maghrébins. Je tiens pour exemple les clubs qualifiés pour les quarts de finale de la ligue des champions 2019-2020 où ce sont 6 clubs du Maghreb qui sont qualifiés contre 2 pour le reste du continent. L’Afrique de l’Ouest n’arrive pas à exceller dans ces compétitions.

Lutter plutôt contre la mauvaise gouvernance

Pour ma part,  Gianni Infantino sait très bien que le sous-développement du football africain est un corolaire de sa situation économique et sociale. Il est difficile pour un pays pauvre d’être une grande  nation de sport. Le problème réside dans nos politiques sportives et surtout les moyens.

Si la FIFA et Infantino aiment l’Afrique et veulent son développement footballistique, capable de brasser de l’argent, la priorité devait être à quatre niveaux. Il s’agit  des infrastructures sportives, les renforcements des capacités des acteurs, l’organisation des compétitions des jeunes et les dames et surtout la lutte contre la mauvaise gouvernance dans le football africain.

La question que je me pose pour terminer est de savoir si la FIFA exerce-t-elle une ingérence et un harcèlement à l’égard des autres confédérations comme elle le fait avec la CAF ?

La FIFA sait très bien ce que l’Afrique du football peut devenir une force si elle se développe. C’est pourquoi cette mise sous tutelle arrange ses affaires. Aux dirigeants du football africains de penser d’abord aux sportifs et aux nations avant toute réforme.

West Julien TIENDREBEOGO

Consultant sportif

 

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