Application de l’IUTS : « C’est bien monté mais mal ficelé » (Daouda Emile Ouédraogo)

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Ceci est une tribune de Daouda Emile Ouédraogo sur l’application de l’IUTS.

L’application de l’Impôt unique sur les Traitements et salaires (IUTS) fait des gorges chaudes «au pays des Hommes intègres».  Des ministres aux syndicalistes en passant par les «victimes» et le citoyen lambda, chacun y va de ses prises de position, en fonction de la chapelle pour qui, ils prêchent l’Evangile selon « Saint IUTS ».

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Disons-le tout de suite : le gouvernement a pris une mesure qui n’est « ni juste, ni équitable » comme tente de le faire croire le Ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, lors d’une récente sortie de compte-rendu du Conseil des Ministres.

Avec froideur, sans passion, décryptons le puzzle de ce dossier «bien monté mais mal ficelé». Selon le Gouvernement, l’application de l’IUTS permettra de faire une économie de 15 milliards de francs par an. Or, dans le même temps, en 2019, les fraudes fiscales ont fait perdre à notre nation, la rondelette somme de 880 milliards de francs CFA, à en croire le journal « l’Evènement » dans sa parution du 25 février 2020.

Mieux, les 1% que les sociétés minières doivent reverser pour le développement local, s’élève à 550 milliards de francs CFA pour l’année 2019. Et, cela n’a pas été versé à qui de droit. Et, dans sa tentative « urbi et orbi » de justifier l’injustifiable, le Gouvernement, par la voix du Ministre Stanislas Ouaro franchit le rubicond en affirmant que « renoncer à l’application de l’IUTS exposerait l’Etat burkinabè à un assèchement».

Si perdre 880 milliards n’a pas exposé l’Etat à un assèchement, comment le pourront 15 milliards ? Dès lors,  la question qui se pose est de savoir si nos gouvernants sont sensibles au cri de détresse qui viennent du tréfonds du cœur du travailleur, honnête et digne, qui, souvent, ne peut pas donner 50 francs à son enfant pour qu’il s’achète un goûter  à la récréation.

Ne rendez pas esclaves ceux que vous gouvernez en faisant des ponctions allant de 5000 F CFA à 40000 F CFA. Surtout en cette période d’afflux massif de réfugiés internes où les fonctionnaires sont sollicités. Nelson Mandela disait : « Quand un homme est privé du droit de vivre la vie dont il croit, il n’a pas d’autres choix que de devenir un hors la loi».

De grâce, ne faites pas avaler des couleuvres au peuple

Il n’y a pas de justice ni d’équité dans la mise en œuvre d’un traitement salarial qui opprime le faible.

Dans tous les pays du monde, l’on paye l’impôt. Souvent avec joie et fierté. Pourquoi ? Parce que tout simplement, le contribuable expérimente les bienfaits de cette paie dans son quotidien en exploitant des infrastructures et des services de qualité.

Dans les pays développés, le contribuable est « roi » car on lui rend fidèlement compte de l’utilisation faite de l’impôt qu’il a payé. Pourquoi chers dirigeants du Burkina Faso, voulez-vous faire passer une mesure impopulaire à un moment fragile et délicat de notre pays ?

Les grands hommes sont ceux qui ont le courage de dire la vérité à leur peuple en marchant avec eux, sur les chemins difficiles de la construction d’une nation, forte, unie et solidaire.

Pour clore, méditons cette pensée du célèbre combattant sud-africain de la liberté : « L’honneur appartient à ceux qui jamais ne s’éloignent de la vérité, même dans l’obscurité et la difficulté, ceux qui essaient toujours et qui ne se laissent pas décourager par les insultes, l’humiliation ou même la défaite » (Nelson Mandela).

Daouda Emile Ouédraogo

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