Gestion du COVID-19 : Les exigences de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB)

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Ceci est une déclaration de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) sur la pandémie de coronavirus (Covid-19).

Camarades étudiantes et étudiants,

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En décembre 2019, une maladie apparue au centre de la Chine précisément dans la ville de Wuhan (Province de Hubei) commençait à faire des ravages. Le 7 janvier 2020, les autorités chinoises admettaient que le pays faisait face à une épidémie due à un nouveau virus de la famille des coronavirus.

D’abord baptisé « 2019-nCOV », ce virus sera, par la suite, définitivement nommé COVID-19 ou SARS-COV-2 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Très vite, l’épidémie s’est étendue à d’autres pays devenant ainsi une pandémie. Selon les chiffres de l’OMS, à la date du jeudi 2 avril, la maladie a touché environs 200 Etats dans le monde avec 45 525 décès sur un total de 896 450 personnes infectées.

Du 9 mars 2020, où le Burkina Faso a connu ses premiers cas de personnes testées positives au Covid-19 au 2 avril 2020, le pays a enregistré au total 302 cas confirmés dont malheureusement 16 décès. Cette situation n’est que la partie visible de l’iceberg si l’on tient compte des centaines d’appels sur le numéro vert créé pour la circonstance et qui restent sans suite ainsi que des patients qui malheureusement trouvent la mort dans certains services cliniques voire à domicile sans que l’on ait pu confirmer ou infirmer leur cas.  

 L’UGEB présente ses sincères condoléances aux familles des personnes décédées et souhaite prompt rétablissement à toutes les personnes infectées par la maladie. Au personnel de santé, qui, en dépit des dures conditions de travail (manque d’équipements appropriés…), essayent tant bien que mal, de faire face à la pandémie, elle leur prodigue ses encouragements et leur exprime son soutien.

Camarades étudiantes et étudiants,

La situation de la pandémie dans notre pays est très inquiétante au regard de l’état de dénuement dans lequel se trouvent nos structures de santé. En effet, nos différents établissements de santé manquent du minimum pour prendre en charge correctement les patients.

A titre illustratif, l’hôpital de Tengandogo réquisitionné pour accueillir les personnes affectées par le COVID-19 dispose à peine d’une vingtaine de respirateurs ! On note aussi que les lits de réanimation ne sont pas suffisants.

Pire, n’eut été les dons de kits de dépistage d’un citoyen chinois reçus le vendredi 27 mars, le pays, manquait de réactifs nécessaires pour effectuer les dépistages comme l’a reconnu le ministre des Affaires étrangères dans une publication sur sa page Facebook. Pouvait-il en être autrement, quand on sait que la santé des populations a toujours été le cadet des soucis des différents pouvoirs néocoloniaux qui se sont succédé dans notre pays ? 

Cette situation n’est que la conséquence des politiques libérales et néolibérales notamment le Programme d’Ajustement structurel (PAS) appliquées dans le secteur de la santé par les différents pouvoirs néocoloniaux. Cela a conduit ce secteur à la ruine.

Ainsi, nos hôpitaux et centres de santé se sont progressivement mués en mouroirs par manque de minimum. Les hommes forts des différents régimes qui pensaient pouvoir se faire soigner en tout temps hors du pays avec l’argent volé au peuple sont restés sourds et aujourd’hui obligés de se faire prendre en charge par le même système sanitaire qu’ils ont délaissé.

Le pouvoir MPP et alliés qui a opposé une répression financière sauvage au personnel de santé pendant la lutte pour la valorisation du système de santé de notre pays porte en partie la responsabilité de son état d’impréparation face au COVID-19. 

Aujourd’hui, la pandémie du COVID-19, est venu aggraver la situation déjà très lamentable de notre système de santé en lambeau et ce, pour plusieurs raisons :

  • manque de formation des personnels de santé ;
  • difficulté de prendre en charge correctement les pathologies courantes du fait de la réorganisation et du risque de débordement des services de santé ;
  • difficulté pour certains patients porteurs de pathologies chroniques d’avoir accès à leur soins du fait des couvres feux et quarantaines ;
  • manque d’équipement adéquat pour les personnels de santé
  • insuffisance de ressources humaines du fait de la réorganisation des services de santé imposée par la situation et des cas positifs enregistrés au sein du personnel soignant, etc.

Camarades étudiantes et étudiants,

La pandémie du COVID-19 intervient alors que notre pays fait face à une crise sociale et sécuritaire sans précédent : renchérissement continue du coût de la vie, inaccessibilité des produits de première nécessité, inaccessibilité du logement, chômage massif surtout des jeunes, introduction de taxes et impôts injustes, attaques terroristes récurrentes avec des milliers de déplacés…

Une telle situation sociale a contraint plusieurs couches de notre peuple à la lutte, pour de meilleures conditions de vie, d’études et de travail. Dans un tel contexte, l’on s’attendait à ce que le plan de riposte à la pandémie proposé par le pouvoir MPP vise à soulager les populations.

Car faut-il le rappeler, les populations, dans leur écrasante majorité vivent au jour le jour et sont obligés de faire face aux mesures de mise en quarantaine pour les villes touchées, de fermetures de marchés, de restaurants, de maquis, d’interdictions de certaines activités comme les transports en commun sans mesures d’accompagnement.

En dépit de cette situation, le pouvoir MPP se complaît plutôt dans des mesures antisociales et criminelles dans cette situation très délicate pour les populations. En témoignent les coupures abusives de salaires et de suspension de salaires dans ce mois de mars des agents publics qui ont observé les mouvements d’humeur (sit-in, suspensions de certaines activités…) dans le cadre de la lutte contre l’extension de l’Impôt Unique sur les Traitements et Salaires (IUTS).

Au niveau des universités, la gestion de la crise sanitaire se fait au détriment des intérêts des étudiants. C’est ainsi que les autorités universitaires, profitant de la fermeture des universités, se sont empressés de fermer les restaurants universitaires (RU) au sein des universités et dans les villes en ne laissant que ceux situés dans les cités universitaires.

Pourtant, rien n’empêche les RU de servir des plats à emporter comme les autorités l’ont recommandé aux tenanciers de restaurants privés. Dans les cités universitaires qui constituent des centres de concentration des étudiants, les autorités universitaires n’ont pas prévu des mesures de prévention sérieuses au profit des étudiants.

A cela, il faut ajouter le retard dans le paiement des allocations sociales dans un contexte où les étudiants ont plus que besoin de ces allocations pour faire face aux mesures imposées par les autorités étatiques et universitaires. S’agissant des étudiants burkinabè à l’extérieur du pays, ils sont laissés à eux-mêmes par les différentes ambassades de notre pays.

Camarades étudiantes et étudiants,

L’UGEB reste convaincue que pour la réussite de cette lutte contre la pandémie de COVID-19, il faut prendre conscience de son existence et respecter les consignes de santé à tous les niveaux pour accompagner la lutte sanitaire contre cette pandémie.  Aussi des mesures adéquates doivent-elles être mises en place au profit des étudiants notamment.

C’est pourquoi, l’UGEB exige du gouvernement :

  • la mise en place de structures particulières de prévention et de prise en charge du COVID-19 au profit des étudiants ;
  • la distribution gratuite aux étudiants burkinabè aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays de matériels de protection tels que les masques, les gels hydroalcooliques, du savon et la mise en place d’un dispositif de lavage des mains digne de ce nom dans les cités et résidences universitaires ;
  • la mise à disposition des allocations sociales des étudiants dans de meilleurs délais pour faire face au renchérissement du coût de la vie ;
  • la réouverture des RU fermés en vue d’y servir des repas à emporter ;
  • la mise en place de mesures sociales spéciales (allocation spéciale) au profit des étudiants aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ;

Par ailleurs, l’UGEB appelle les étudiants à :

  • être solidaires entre eux face à la pandémie et particulièrement les étudiants en médecine, en pharmacie et en technologie médicale dans les hôpitaux à apporter leur contribution dans la lutte contre cette pandémie dans la mesure des moyens de protection disponibles et de leur savoir-faire ;
  • observer les mesures de prévention de la maladie partout où ils se trouvent.

Pain et liberté pour le Peuple

Le Comité Exécutif

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