Daouda Sanou Famozo : « Notre football a besoin d’une compétence systémique »

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Le renouvellement annoncé des structures dirigeantes du football burkinabè met, à nouveau, à nu les tensions et les nombreuses divergences dans le milieu. Daouda Sanou dit Famoso, ancien directeur technique national (DTN) et formateur appelle, dans cette tribune, à mettre fin aux querelles de leadership.

C’est clair, l’organisation de la CAN 98, les chevauchées fantastiques des Étalons aux CAN 2013 de 2017, les appuis internationaux (FIFA et CAF), la contribution des partenaires commerciaux, politiques, administratifs, coutumiers et religieux ont posé une base solide pour l’interaction de certains éléments favorables au développement de notre football. Malheureusement, cette base est souvent sapée par des intrigues nourries par la recherche effrénée des intérêts égoïstes et l’exacerbation des querelles de leadership.

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En effet, depuis la CAN 96, la portée des intérêts égoïstes et des querelles de leadership ne cesse de grandir, les rapports entre les acteurs et intervenants dans le milieu de notre football sont de plus en plus conflictuels, dressant devant nous des problèmes éthiques très sérieux.

Nous devons admettre que les jalons de la voie du progrès que sont la cohésion sociale, la dynamique unitaire, l’organisation et la planification, sont hélas torpillés par l’ensemble des acteurs et intervenants dans le domaine de notre football, érigeant ainsi les intrigues, les calomnies, les diffamations, la corruption et les putschs comme mode d’accession au niveau des structures dirigeantes de notre football.

Confiance et cohésion

L’avenir du football Burkinabé est emprisonné par les querelles de leadership dans la négation du rôle primordial des ligues régionales au profit du clientélisme des dirigeants des clubs avec ses intrigues et sa politique d’exclusion. Présentement notre football est entrain de rentrer dans la phase d’incertitude (faible probabilité) des résultats de son évolution cyclique et il est temps que l’on admette que seule la cohésion basée sur la confiance et l’espoir dans un domaine permet d’atteindre un très haut niveau de collaboration des acteurs et intervenants, diminue sensiblement la dispersion et l’interruption des efforts en tout.

C’est vrai, le climat conflictuel du renouvellement des instances dirigeantes de nos structures de football constitue sans doute un problème, mais comme tout problème, il entraîne une opportunité, celle de passer du stade de la compétence individuelle à celui de la compétence systémique (du système d’organisation et de gestion) qui va fédérer toutes les énergies positives des treize régions du Burkina Faso.

Notre responsabilité est grande devant le peuple et l’histoire. C’est pourquoi, je propose que le renouvellement de nos structures soit orienté vers la recherche d’un climat créatif, d’une synergie au service d’une action dynamique unitaire pour le développement de notre football et cela à travers une cohésion et un consensus général au sein de la famille de football, autrement ce sera la fin de nos illusions.

Fournir des énergies utiles pour le football

Ce consensus général et cette compétence systémique devront trouver leur expression dans le prochain comité exécutif de la Fédération Burkinabé de Football en gardant à l’esprit que notre football ne doit plus continuer de subir l’application des copies de schémas occidentaux tout en ayant pas les mêmes niveaux de ressources de financement, de personnel d’expérience, avec de surcroît des réalités sociales et culturelles juxtaposées.

Dans un pays comme le Burkina où les problèmes de ressources (financières, matérielles et humaines) existent, la priorité doit être la mise en place d’un modèle d’organisation qui fait de nos régions des unités sportives fortes où les conditions d’existence et de gestion de notre football seront améliorées afin que le football dans nos régions puissent fournir des énergies qui seront utiles pour le football local et national en donnant à ces milliers de jeunes talents , les meilleures chances de pratiquer le football au plus haut niveau.

Pour cela, nous devons repenser profondément nos ligues régionales pour faire évoluer les pratiques de développement du sport et affirmer leur rôle structurant dans développement régional. Elles doivent aller au-delà du sport, pour se positionner comme des acteurs incontournables dans l’aménagement et l’animation de nos régions. Notre football a besoin d’une compétence systémique et non d’une compétence individuelle (homme fort).

Je vais laver mes mains et je reviens.
Respectons les gestes barrières contre le covid19

Daouda Famoso SANOU
Cabinet d’étude Foot-action

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