Burkina Faso : Les syndicats signalent leur retour

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La coalition des syndicats signataires du préavis du 27 février 2020  a interpellé, ce lundi 8 juin 2020, le gouvernement sur  le  pouvoir d’achat et  l’IUTS (impôt unique sur les traitements et salaires). Elle a également fait le tour de  plusieurs sujets au cours de la conférence de presse qui relance ses activités.

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La coalition syndicale, après quelque temps de silence, a relancé ses activités au cours d’une conférence de presse ce lundi. Elle a évoqué plusieurs points inscrits dans sa plate-forme. Il s’agit de  l’insécurité, l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, la garantie du droit à la sécurité des populations ainsi que le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.

La stigmatisation ne concerne pas les groupes ethniques mais peut porter sur des corps sociaux comme les syndicats

 Sur la question de la sécurité, la coalition a jugé que la situation s’est aggravée avec  trois  attaques terroristes (Kompienbiga, Foubé et Solé-Titao), en deux jours qui ont fait plus de cinquante morts civiles et militaires.

« La pratique d’exécutions sommaires et extrajudiciaires illustrées récemment par la mort d’un enseignant à la brigade de gendarmerie de Bendogo puis 12 présumés terroristes à Tanwalbougou compromettent la collaboration avec les FDS. Plus grave, elles mettent à  mal le vivre-ensemble des populations, installant les risques de conflits intercommunautaires», a déclaré le porte-parole de la coalition, Bassolma Bazié, Secrétaire générale de la CGT-B.

Faisant allusion aux spots télévisés du Président du Faso qui invite la population à éviter la stigmatisation, Bassolma Bazié a laissé entendre que la stigmatisation ne concerne pas seulement les groupes ethniques mais peut porter sur des corps sociaux comme les syndicats.

 « La stigmatisation et le mépris des organisations syndicales qui ne chantent pas ses louanges ou ne l’accompagnent pas dans ses errements constituent un axe majeur de la politique sociale du pouvoir dirigé par Roch Marc Christian Kaboré », a-t-il déclaré.

Les journalistes cherchent à comprendre les activités que la coalition mènera les prochains jours

Sur la question de l’IUTS,  Bassolma Bazié, a rappelé que le Premier ministre Joseph Marie Dabiré tente de nier sa responsabilité en affirmant qu’il n’est pas le responsable des dispositions de la loi sur la question alors que le principe d’étendre l’IUTS  sur les primes et indemnités du public a été annoncé par  lui-même lors de la 3e session du Bureau politique national du MPP le 28 septembre dernier.

« On aurait souhaité que la célérité et la vivacité exprimées par le  gouvernement puissent être appliquées partout»

« Nous on paye l’IUTS depuis longtemps. Ce qui est là, c’est une augmentation qu’on a fait sur l’IUTS. C’est ce qu’on demande de retirer. Ce n’est pas dire qu’on ne paye pas l’impôt. Nous on paye l’impôt. On a demandé de retirer l’IUTS de trop », s’est exprimé Mohamed Sawadogo, Secrétaire général  du SINAFI.

La coalition a également trouvé  que  la révocation des trois agents du ministère de l’économie et des finances ne prend pas en compte les circonstances de l’incident, comme prévoit la loi et qui pêche dans sa procédure.

« La sanction annoncée, qui a touché même ceux qui se sont investis pour arrêter la querelle, vise en réalité à effrayer les travailleurs », dixit Bassolma Bazié.

«On aurait souhaité que la célérité et la vivacité exprimées par le  gouvernement puissent être appliquées partout. (…) Dans le même ministère, il y a des gens qui ont exhibé des armes pour menacer certains de leurs collègues, mais la plainte a été déposée à la justice. Ils en sont où ? Ou bien la loi a disparu  ?», s’est-il interrogé.

La coalition a exigé la levée sans délai de ces sanctions qu’elle juge arbitraires. « Ils ont eu à orchestrer ça politiquement.(…) Nous, au niveau du ministère des finances, on est décidé à bloc. Ils ont révoqué trois personnes. Qu’ils s’attendent à révoquer plusieurs personnes encore parce qu’on ne va pas se laisser faire. Tant qu’on n’intègre pas ces trois personnes… en tout cas on est prêt à faire tout pour réintégrer nos camarades. Parce que tout simplement, c’est injuste, c’est inique, nous n’allons jamais accepter ça», a lancé le SG du SYNAFI.

Bassolma Bazié a rappelé que  depuis la naissance de la coalition, elle n’a jamais été invitée à une quelconque rencontre, ni obtenu de réponse à leurs correspondances.

Bassolma Bazié  a annoncé que la conférence de presse relance les activités

 « A chaque fois, la communication du gouvernement tend à démontrer que ce sont les syndicats qui ne vont pas à la table du dialogue. (…) Sous Blaise (Compaoré, NDLR), on voyait en son temps que le dialogue social était un peu fructueux. Quand il y avait des problèmes, on rencontrait les gens, on discutait mais avec ce gouvernement, ils ont pris le soin d’aller dans la bagarre », a informé Mohamed Sawadogo, SG SYNAFI.

La coalition syndicale a appelé ses militants, sympathisants à renforcer la mobilisation et à rester à l’écoute pour des mots d’ordre, dont elle précisera la nature et les modalités.

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Un commentaire

  1. Mr Bassolma, vous devez être logique avec vous-même, avec les idéaux que vous dites défendre. Tant de fois vous accusez le régime de bafouer les libertés syndicales, les libertés d’opinions, etc. Vous vous prenez pour quelqu’un qui défend ce qui est juste et équitable. Mais pourquoi chez vous (les syndicats) il y a ceux qui ont le droit de gréver et ceux qui n’ont pas le droit de ne pas gréver? Y a t-il des agents supérieurs à d’autres? Pourquoi défendez-vous des hors la-loi au mépris de cette même- loi que vous invoquez inlassablement pour condamner les autorités actuelles? Pourquoi n’apprendrez-vous pas au moins une fois ce que c’est que l’humilité? Entre les personnes licenciées de leurs fonctions et les honnêtes travailleurs qui ont choisi le jour de la grevè d’être à leurs postes, qui méritent qu’on le défende? Pourquoi vouloir leur empêcher, et même avec brutalité d’exprimer aussi leur droit de travailler un jour de grève ? Vous les syndicats, ne vous trompez pas de combat! Pourquoi voulez-vous balayer la loi du revers de la mains pour vos intérêts égoïstes? Ha ! Celui qui est de votre côté a raison, mais celui qui a une opinion contraire à la vôtre devient un hors la loi et mérite d’être rossé! N’est-ce pas?
    Heureusement qu’il y a dans ce pays bien d’autres qui maîtrisent la loi plus que vous et tous vos syndiqués. Les personnes licenciées ne méritent pas que vous compromettez davantage la quiétude des populations. Elles ont été jugés par la loi. Et personne ne peut démontrez le contraire, à moins que tu sois un menteur né, un vrai farceur!
    Et j’en appel à la fermeté du gouvernement. Dans cette affaire, nous vous soutenons. Mettez au courant l’opinion publique de tout ce qui se passe dans les détails, et agissez fermement contre ces doubleurs de quiétude.
    Il y a des étudiants en fin de cycle qui attendent de faire valoir leurs compétences !
    Quand le le foyer reste encore frais, le chien s’y vautre ! Mais qu’il prenne garde à lui pour ne pas en faire sa tanière.

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