Développement du monde rural: «  Le plus grand terrorisme, c’est la faim » (Bassiaka Dao)

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Après le début de la campagne agricole 2020-2021, le monde rural a des suggestions et des inquiétudes par rapport à son aboutissement correct. Face à la presse ce jeudi 18 juin 2020, la Confédération Paysanne du Faso (CPF)  a expliqué son apport dans la réussite de la campagne agricole. Elle est également revenue sur certaines difficultés qui entravent la quiétude du monde rural.

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Avec un bilan céréalier excédentaire de la campagne agricole 2019-2020, la nouvelle campagne lancée en mai dernier s’annonce avec des défis et des résultats à atteindre. De son côté, la CPF dit vivre une période difficile car « partagée entre une crise sécuritaire et sanitaire ».

Un cocktail visiblement très dangereux pour le monde rural qui n’entend pas se laisser faire. « L’avènement du Covid-19  a entraîné un ralentissement général des activités dans les bassins de productions agricoles », a déclaré le secrétaire général adjoint de la CPF, Marc Gansoré. Selon ses dires, la conjugaison des deux crises (sanitaire et sécuritaire) a porté un coup dur à la sécurité alimentaire et a contribué à détériorer encore plus les conditions de vie des exploitants agricoles familiales.

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Afin de permettre à ces producteurs de réussir la nouvelle campagne, la CPF a émis un certain nombre de recommandations. Il s’agit, entre autres, de la mise à disposition à des prix subventionnés d’engrais  et de semences améliorées, la facilitation à l’accès des déplacés internes à des terres cultivables et le report des échéances des crédits contractés par les exploitants. Pour Marc Gansoré et ses camarades, les efforts consentis par le gouvernement sont « bons mais ce n’est pas arrivé».

Sur cet aspect, il parle notamment des 7,6% du montant total destiné au plan de riposte contre le Covid-19 alloué au secteur rural. Selon leurs propos, les 30 milliards de francs CFA sont insuffisants pour résoudre les difficultés dans le secteur. Pour un secteur qui emploie plus de 80% de la population active, les autorités ne fournissent pas assez d’efforts selon la CPF. « La CPF interpelle le gouvernement à prendre toutes les mesures », a indiqué Marc Gansoré.

« Le plus grand terrorisme, c’est la faim. Celui qui a faim n’est pas un Homme libre. Celui qui a faim est toujours malade. C’est ça la réalité. Le premier fléau du monde c’est la faim. Il faut que dans ce pays-là, nous respections un certain nombre de déontologies et que nous nous respections nous-mêmes. Il faut que le gouvernement, l’administration centrale se respecte dans un premier temps pour que les autres le respectent.  Après la crise sanitaire et sécuritaire, la crise qui va suivre sera une crise de frustrations et on ne pourra plus gérer la situation »

Bassiaka Dao

Pour la campagne 202-2021, il est attendu plus d’1,6 million de tonnes de céréales, 1,5 million de tonnes de cultures de rente et plus de 900 000 tonnes d’autres cultures vivrières. En plus de cela, le président du Faso s’est engagé à produire « 1 million de tonnes de riz ». Un engagement salué par les acteurs du monde rural qui estiment qu’ils « ne sont pas dans la politique politicienne mais plutôt dans la politique de développement ».

Pour ce qui concerne l’apport de la confédération pour l’atteinte des objectifs fixés pour la nouvelle campagne agricole, son président, Bassiaka Dao a rappelé quelques grandes lignes. Il a notamment parlé de l’encadrement et de l’accompagnement des exploitants et les efforts de la structure à travers les luttes pour l’amélioration des conditions. « Je pense que nous allons faire une bonne campagne cette année », a-t-il déclaré.

Sur le cas de l’implantation d’une unité minière à Nouhao, dans la région du Centre-Est, la CPF a été sans détour. « Nous interpellons le gouvernement à renoncer à l’installation d’une société minière », a martelé Bassiaka Dao. Selon lui, la zone  a été désignée comme zone pastorale. La décision des autorités a été donc unilatérale, « sans concertations avec les acteurs directs ». La confédération se pose donc la question de savoir que vont devenir les familles qui vivent de leurs activités dans la localité.

Créée depuis 2002, la Confédération paysanne du Faso réunit plusieurs associations qui militent toutes pour le bien-être du monde rural.

Basile SAMA

Burkina 24

 

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