Journée mondiale des micros, petites et moyennes entreprises : Le message du ministre Harouna Kaboré

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Ceci est le message du ministre du commerce à l’occasion de la Journée mondiale des micros, petites et moyennes entreprises.

Mesdames et Messieurs les promoteurs des Micros, Petites et Moyennes Entreprises du Burkina Faso,

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Chers acteurs du secteur privé burkinabè,

L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en sa séance du 13 mars 2017, a décidé de proclamer le 27 juin « Journée internationale des Micros, Petites et Moyennes Entreprises ».

Pour l’ONU, l’institution de cette journée a pour objectif, d’une part de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) dans la concrétisation des objectifs de développement et d’autre part de permettre de réfléchir aux défis à relever et aux perspectives de croissance des MPME. .

Au Burkina Faso, les MPME constituent environ  90% du tissu économique avec une contribution à la formation du   PIB de l’ordre de 40%. Aussi comme dans la majorité des pays du monde, ces entreprises sont sources de nombreuses opportunités d’emplois et de génération de revenus. Elles sont reconnues pour être des vecteurs de développement, et de réduction de la pauvreté. Elles emploient une proportion plus importante de main d’œuvre généralement plus défavorisée, comme les jeunes, les femmes et les personnes issues de milieux populaires ou ruraux. Les Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) sont donc en première ligne pour l’amélioration des conditions de vie des populations et constituent un filet de sécurité en matière d’inclusion.

Au regard de l’importance de la contribution des MPME au développement durable et inclusif, tant souhaité par Son Excellence Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, le secteur privé, notamment les PME/PMI, a été placé au cœur de la stratégie de mise en œuvre du  Plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020), qui en son Axe 3 « Dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois », lui consacre le rôle de pilier de la transformation structurelle de notre pays.

Dans cette dynamique, la loi d’orientation de promotion des PME n°015-2017/AN du 27 avril 2017 ainsi que le décret portant adoption de la charte des PME n°2017-1165/PRES/PM/MCIA/MATD/MINEFID du 27 novembre 2017, ont prévu des dispositions avantageuses sur le plan de la fiscalité, de l’accès à la commande publique, de l’accès au financement et du foncier dont les effets se font ressentir. Ainsi, le montant total des commandes publiques des produits locaux a fortement cru ces dernières années passant de 11,7 milliards FCFA en 2017 à 194,1 milliards FCFA en 2018 puis à 201,1 milliards FCFA en 2019. Aussi la part des marchés publics confiés aux PME s’est établie à 38,72% en 2019 pour un objectif de 15% initialement escompté.

Le Burkina Faso à l’instar des autres nations membres de l’ONU, se joint donc à la communauté internationale pour célébrer cette importante date, cependant marquée par une crise sanitaire mondiale sans précédent.

La pandémie du coronavirus (COVID-19), est à l’origine d’un brusque ralentissement économique mondial qui impactera la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies. Au Burkina Faso, selon les estimations nationales, les effets de la crise vont occasionner une perte de 5 à 6 points de croissance sur le Produit Intérieur Brut en 2020.

Chers promoteurs des Micros, Petites et Moyennes Entreprises du Burkina Faso,

Chers acteurs du secteur privé burkinabè,

Sur le plan humain, contrairement à plusieurs prévisions alarmistes, l’incidence de la COVID-19 en Afrique, est restée dans des proportions très faibles comparées au reste du monde. Néanmoins la pandémie a occasionné dans notre pays à la date du 24 juin 2020, 954 personnes contaminées, avec malheureusement 53 décès.

Très tôt, pour freiner la propagation du virus, le Gouvernement a adopté des mesures de confinement, notamment la fermeture des frontières, des écoles, des hôtels et des restaurants, la restriction des voyages internes et internationaux, la sensibilisation à l’utilisation des désinfectants pour les mains, le port des masques, la distanciation sociale etc.

Bien que ces mesures aient pu contribuer à la maîtrise réussie du virus, ces mêmes restrictions ont durement impacté l’activité économique.

Bon nombre d’entreprises, exerçant dans les domaines de l’éducation, du tourisme et de l’hôtellerie, des transports, de la production et la commercialisation de produits vivriers, du divertissement et de divers services ont rapidement été impactés et ont dû réduire leurs effectifs, voire fermer leurs établissements qui pour des semaines et d’autres des mois entiers.

En cela, les micros et les petites entreprises, surtout celles dirigées par les jeunes et les femmes, ont connu une baisse plus importante de leurs activités par rapport aux moyennes et grandes entreprises, sans grande surprise, en raison de leur situation financière précaire, les rendant incapables de mettre en œuvre ne serait-ce que les mesures préventives de santé pour elles-mêmes et leur clientèle. Ces mesures ont d’ailleurs entraîné une augmentation des charges d’exploitation pour celles qui ont continué à fonctionner.

Cette crise a aussi mis en lumière, les inconvénients d’une activité économique dominée par les importations des biens et services avec son corollaire de réduction des recettes fiscales, source principale de financement du budget de l’Etat.

Malgré cet état de fait, les MPME n’ont pas abdiquées. Aux côtés de l’Etat, plusieurs d’entre elles ont réagi et permis à travers leurs produits et services de juguler la crise et de limiter l’impact sur les plus vulnérables de notre population.

C’est le lieu pour nous de leur témoigner notre fierté et de leur rendre un vibrant hommage pour cette révolte citoyenne salutaire qui s’inspire de nos illustres pères, lors de la reconstruction de la Haute Volta en 1947 et plus récemment, de nos leaders comme Pr. Joseph KI-ZERBO et Thomas SANKARA.

Suite à l’appel du Président du Faso, lors de ses adresses à la Nation du 20 mars et du 02 avril 2020, le gouvernement burkinabè s’est engagé sur le terrain, avec ses différents partenaires, pour apporter un soutien aux populations ainsi qu’au secteur privé.

Au niveau de mon Département, des actions ont été entreprises pour mesurer l’impact de la crise et diligenter des actions en vue de contenir les prix des produits de première nécessité sur le marché et offrir une assistance au secteur privé.

Il s’agit entre autres de :

– l’activation de la Cellule d’intelligence économique du Ministère pour collecter régulièrement des informations liées à la crise et analyser les grandes tendances au niveau international et régional, anticiper sur ses effets dans l’environnement des affaires, et imaginer des mesures de mitigation pour la résilience et la relance économique;

-la facilitation des formalités douanières et d’importation pour les produits de première nécessité et les intrants nécessaires à la production de produits pharmaceutiques ;

– le déploiement d’actions vigoureuses de vérification et de contrôle sur les prix, qui ont permis de contenir les tentatives de spéculation et de maintenir les produits de première nécessité accessibles aux populations ;

– l’élaboration d’une norme nationale pour la fabrication des écrans anti-projection (masques) et l’organisation, en collaboration avec le Ministère en charge de l’Education et la Confédération coton-textile-habillement, d’une production de masse de masques par les artisans burkinabè au profit du secteur de l’éducation;

– le lancement le 31 mars 2020, d’un projet de riposte endogène dénommé IRCP Pharma, Initiative de renforcement des capacités productives des PME/PMI du secteur pharmaceutique et biomédical.

D’un coût total de cinq (05) milliards de Francs CFA, ce projet financé principalement par des dons du secteur privé a permis de mobiliser des ressources pour soutenir des unités locales dans leur production de médicaments et de consommables biomédicaux (solutions et gels hydroalcooliques) pour pallier les ruptures des produits essentiels à la lutte contre la pandémie ;

– des concertations ont été menées avec les différents segments économiques, touchés par les mesures gouvernementales, pour les sensibiliser et encadrer la reprise de leurs activités afin d’éviter la constitution de foyers de contagion ;

– aussi, j’ai procédé au lancement le 26 mai 2020, du dispositif d’écoute et d’assistance PARE COVID 19 mis en place par les structures d’appui au secteur privé sous la houlette de la Chambre de commerce et de l’industrie du Burkina Faso (CCI-BF).

Le Projet d’Accompagnement à la Résilience Economique (PARE COVID19) s’articule autour d’une plateforme électronique composée d’un centre d’appel et d’un site web permettant aux partenaires de cette initiative d’accompagner gratuitement, en termes d’appui-conseil, les entreprises quant à leur préoccupations d’ordre fiscal, financier, comptable, juridique, social en lien avec le contexte actuel.

Enfin, les départements ministériels et d’autres parties prenantes se préparent à rendre opérationnelles les mesures de relance annoncées par le Président du Faso au profit du secteur privé, d’une enveloppe globale de Cent cinquante (150) milliards de francs CFA.

Vaillants promoteurs de micros, petites et moyennes Entreprises du Burkina Faso,

Chers acteurs du secteur privé burkinabè,

Les crises économiques et sociales sont toujours à double tranchant. Elles pénalisent beaucoup d’entreprises tandis que d’autres tirent leur épingle du jeu. La pandémie de la Covid-19 n’échappe pas à cette règle.

Pour ma part, nous devons retenir qu’elle nous a révélé que nous devons être plus autonome, plus conscients de nos potentialités économiques et du génie de nos PME/PMI, travailler à susciter la vocation d’entrepreneur auprès de notre jeunesse et lui faire confiance.  Nous devons ancrer plus profondément notre avenir sur les sentiers du développement endogène et nous engager à tenir fermement le gouvernail.

Chers compatriotes,

Oui ! Cette crise est aussi une opportunité pour repenser nos plans de développement, et repositionner l’Etat au cœur des secteurs stratégiques.

Une fois la résilience des entreprises renforcée, les mesures conjoncturelles prises devront laisser place à des actions structurelles comme la mise en œuvre de la stratégie nationale d’industrialisation 2019-2023, qui situe en bonne place les PME/PMI comme actrices majeures de la réindustrialisation du pays.

L’objectif global de cette stratégie qui est de promouvoir la création, le développement et la consolidation d’une masse critique d’industries compétitives, durables, créatrices de valeur ajoutée et d’emplois décents principalement dans la transformation des matières premières locales, devra davantage prendre en compte les domaines stratégiques comme l’industrie pharmaceutique, le numérique, l’Agroalimentaire, l’énergie, la logistique, les infrastructures, la sécurité. Sans complexe, nos choix devront être guidés par le renforcement de nos PME/PMI locales, leur inclusion dans les chaînes de valeur internationale et leur promotion comme vecteurs de l’intégration économique régionale.

En cela, les MPME devront être informées, sensibilisées et soutenues à travers différents instruments juridiques, financiers, de veille et d’intelligence économique, ainsi que par les technologies digitales pour qu’elles puissent jouer le rôle de sentinelles dans tous les compartiments économiques jugés prioritaires.

Braves entrepreneurs, nous devons désormais compter sur nous-mêmes !

 

Vive les promoteurs des Micro, petites, moyennes entreprises !

 

Bonne Fête à tous !

 

Harouna KABORE

Officier de l’ordre de l’Etalon

Ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat

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