Tribune │ Report des élections législatives : Comment comprendre la démarche de l’Assemblée nationale

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Ceci est une tribune d’un citoyen sur le débat concernant le projet de report des législatives initié par l’Assemblée nationale et rejeté par les partis politiques de l’opposition et de la majorité.

Le tableau, on le connait déjà. Le Burkina Faso connait une situation sécuritaire difficile depuis 2016. Au mois de juin 2020, le pays enregistrait plus de 900.000 déplacés internes, des personnes qui ont quitté leurs milieux pour résider en d’autres lieux du fait d’une situation sécuritaire fragile.

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 Une cartographie rapide permet de dégager 5 régions comme les plus touchées et il s’agit de la boucle du Mouhoun, du Centre-nord, de l’Est, du Nord et du Sahel. Pourtant, en cette année 2020, les Burkinabè doivent renouveler ou pas leur confiance au président Roch Kaboré et aussi à l’ensemble des 127 députés.

 Il faut le reconnaitre, le pays est face à une situation plutôt délicate. Quel doit être alors le rôle de l’assemblée nationale, la représentation nationale dans une telle situation ? Il doit être celui de donner le meilleur renseignement au pouvoir exécutif pour une prise de décision.

C’est pour cette raison que les députés ont décidé de privilégier le contact direct avec les populations qu’ils représentent, pour récolter le maximum d’informations permettant d’analyser profondément la situation. L’allégement des mesures restrictives des libertés dans le cadre de la lutte contre la covid-19 aidant, la Boucle du Mouhoun, le Centre-nord, l’Est, le Nord et le Sahel ont reçu la visite de leur élus, comme pour parlementer à l’ancienne.

A ces échanges, entre élus nationaux et locaux, ont été associés des techniciens de la défense, de l’assistance humanitaire nationale, et de la commission électorale nationale indépendante. Ainsi donc, les propos et analyses de techniciens ont pu être directement confrontés au vécu des populations tels que rapporté par eux-mêmes à travers les élus locaux.

C’est ainsi que l’on apprend que les Volontaire pour la Défense de la Patrie font un énorme travail de renseignement et d’appui aux capacités opérationnelles des forces régulières, sauf qu’il leur manque souvent quelques moyens logistiques et ou financiers. L’on apprend aussi que  la commission électorale nationale indépendante ne parvient pas à accéder à toutes les zones pour les opérations d’enrôlement alors que le principe veut que l’enrôlement se fasse sur l’ensemble du territoire.

Quant aux personnes déplacées internes, elles sont gérées en tenant compte des spécificités des régions. Alors qu’au Sahel et au Centre Nord il existe des sites d’accueil, à l’Est, au Nord et dans la Boucle du Mouhoun l’on parle plutôt de famille d’accueil.

Ces déplacements des députés dans ces régions étaient donc une opération de collecte de données vraies, à travers un mécanisme de confrontation des acteurs. Et le moins que l’on puisse dire est que l’exercice a payé.

En effet, la représentation nationale dispose aujourd’hui d’informations fiables pour légiférer objectivement sur l’avenir de la nation dans un cours et moyen terme. A travers les recommandations et diverses sollicitations formulées par les populations elles-mêmes, leurs représentants à l’hémicycle ont une idée claire de comment il faut appréhender le future proche du Burkina.

Et c’est sans doute en tenant compte de ses données que l’unanimité s’est dégagée à l’hémicycle quant au report des élections législatives pour leur couplage aux municipales. Il faut que l’on soit objectif : comment peut-on parler d’élections législatives lorsque 52 députés sur 127 ne peuvent pas se rendre dans leurs circonscriptions ? Lorsque 159 communes sur les 352 que comptent le Burkina ne sont pas concernées par les élections ? Lorsque plus de 4000 villages sur 8000 n’auront pas de bureaux de votes ? Lorsque la CENI ne donne pas des gages sur sa capacité à publier les résultats fiables dans les délais raisonnables ?

 Certes les états-majors des partis (opposition comme majorité) apposent une fin de non-recevoir à cette proposition mais ne serait-il pas mieux de faire valoir en pareille situation l’analyse objective des données au lieu de s’accrocher à un calendrier aux issus incertains pour le Burkina ?

Prosper BASSONO

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