Aristide Béré, Directeur général de l’ONI : « Nous ne roulons pas pour un parti politique »

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Au cours d’une conférence de presse animée ce mardi 28 juillet 2020, le directeur général de l’office National d’Identification (ONI), Aristide Béré a fait un bilan à mi-parcours de ses activités élaborées pour l’année 2020. C’était le lieu pour lui de porter des éclaircissements sur certaines allégations de favoritisme et de corruption.

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L’ONI s’est fixé pour objectif de sillonner les 13 régions du pays pour délivrer 1 million 900 cartes nationales d’identité burkinabè pour l’année 2020. En plus de ces opérations massives, les demandes spécifiques des partis politiques, associations et personnes individuelles, ce sont 1 million 076 705 cartes qui ont été établies à la date du 20 juillet 2020 avec un faible enrôlement des femmes (48%), alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population.

Aristide Béré explique cela par le fait que « les femmes n’ont pas d’actes de naissance qui constituent la matière première pour la CNIB. Il y a aussi la question économique de la femme (…). Les pesanteurs socioculturelles,  par exemple la confiscation de leur dossier par le mari, la mobilité féminine. Les femmes ne trouvent pas souvent nécessaire de posséder une CNIB parce qu’elles ne voyagent pas ou ne mènent pas d’activités qui nécessitent la détention d’une CNIB ».

Néanmoins, le bilan est satisfaisant malgré que les équipes aient été freinées dans leur élan par la maladie à coronavirus et le terrorisme. Ce qui explique que certaines régions n’ont pas été touchées.

 D’autres difficultés spécifiques ont bloqué le processus de délivrance de la CNIB pour certaines personnes. Ce sont notamment l’utilisation de deux actes de naissance par une même personne, des modifications illégalement portées sur l’acte de naissance, le rajout de prénoms ou changement de profession sans document justificatif, la soustraction du patronyme de l’époux sans justificatif, des doutes réels  sur l’image pour les cas de dépigmentation, entre autres.

Sur ce dernier point, il a laissé entendre que «des cartes  d’identité n’ont pas pu être délivrées du fait de la non reconnaissance faciale. Par exemple, la situation de certaines personnes fortement dépigmentées qui empêche la délivrance parce que le système considère que la personne a complément changé et c’est comme une tentative d’usurpation d’une nouvelle identité ».

« S’il y a un doute, on vous bloque systématiquement. Il y a va de la crédibilité de l’institution, de la  sûreté du Burkina aussi», dit le directeur général. Plus de 9 000 personnes ont été recalées pour l’une de ces raisons.

L’ONI « ne roule pas pour un parti politique »

Cependant, il s’inscrit en faux quant aux allégations portées contre son institution, accusées de prendre parti pour un parti politique, notamment le MPP.

«Nous ne roulons pas pour un parti politique. Nous n’avons aucun moyen de savoir qui est militant du MPP ou d’un autre parti. Si quelqu’un est bloqué, c’est parce qu’il a un problème particulier lié à sa personne. Cela peut être un problème de prénom, d’acte de naissance ou de reconnaissance faciale (…). Sur les 179 demandes,   toutes les demandes d’enrôlement de tous les partis politiques sont là. Quel parti s’est vu refuser une mission de collecte ? Personne. Donc nous pensons que le débat est politicien et nous ne voulons pas nous mêler. S’il y a des récriminations particulières, on peut les prendre en compte parce que nul n’est parfait. Mais sur les accusations, nous nous inscrivons en faux », a-t-il expliqué.

Puis, il précise que « le coût de la carte reste à 2 500 F CFA et personne ne devrait ajouter même 5 francs pour se faire délivrer une carte. L’agent de l’ONI qui se fera prendre répondra de ses actes« .

Pour atteindre son objectif, l’ONI entend maximiser ses efforts. Pour ce faire, il est prévu l’ouverture prochaine de cinq centres régionaux de production des CNIB à Fada, Kaya, Ouahigouya, Dédougou et Gaoua afin de réduire les délais de production et de transport des cartes.

Ce chiffre porte la base de données de l’ONI à 12 millions de personnes avec 90% d’entre elles en âge de voter. Quant à la production du passeport ordinaire, elle se chiffre à 24 664 pour une prévision de 75 000 pour 2020.

Pour la carte biométrique CEDEAO, le Burkina Faso est en retard. Sa mise en œuvre est donc prévue pour 2022. Il est effectif dans 4 pays de la sous-région.

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