Burkina Faso : STAF Théâtre populaire, la gare de la discorde

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La gare de la Société de transport Aorèma et frères (STAF), sise en face du marché Théâtre populaire à Ouagadougou, a été fermée depuis le 18 mars 2020 sur décision de justice. Plusieurs sociétés dont Kossouka voyage, STAF, OTAM, la société de transport Sans Frontière, la compagnie Rakiéta et la banque SGBF sont citées dans l’affaire. La paternité des lieux est au centre du litige. Le PDG de STAF, Boureima Adama Ouédraogo et l’ex-administrateur général adjoint de Kossouka Voyage, Issouf Ouédraogo Kossouka, tous deux se réclamant propriétaires de la gare à polémique, se sont prononcés sur cette affaire qui continue de défrayer la chronique.

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La gare de la compagnie de transport STAF qui dessert, entre autres, les villes de Koudougou et de Dédougou est au cœur d’une polémique depuis quelques années. Le dénouement le plus récent de cette affaire est la fermeture de la gare par la gendarmerie nationale sur décision de justice.

Le  PDG de STAF, Boureima Adama Ouédraogo s’estime lésé par l’ordonnance de justice qui l’expulse. Il affirme que certains documents seraient faux. 

Du faux dans le dossier ?

« J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que les recherches effectuées dans nos archives et registres disponibles, sauf erreur ou omission, n’ont pas révélé l’existence de titre de propriété ou de jouissance au nom de OTAM Sarl ou de la Compagnie Rakiéta Sarl », peut-on lire dans la réponse à une requête réceptionnée au receveur des domaines de la publicité foncière de Ouaga I datant du 28 mai 2020, soit deux mois après l’expulsion de STAF.

Le PDG de STAF, Boureima Adama Ouédraogo, crie au complot.

Sur la base de cette réponse, le PDG de STAF est catégorique, le contrat de bail de 280 millions de F CFA qui lie OTAM à Kossouka  transport est un faux.

Avant d’arriver à cette ordonnance d’expulsion, Adama Ouédraogo dit avoir été informé quelques jours plus tôt, pendant qu’il était hospitalisé à l’étranger, par l’un de ses chefs de gare, qu’une procédure d’expulsion était en cours à son encontre.

« Il me dit que lui aussi a acheté la même gare, mais avec Kossouka transport »

« Le 30 décembre 2012, dans mon bureau au quartier Larlé, j’ai reçu l’ex-directeur de la société de transport Sans Frontière, qui est venu me voir avec un avis de la banque SGBF qui leur intime l’ordre de  payer 300 millions de F CFA en 24 heures et que de les sauver. J’ai donc fait un chèque de ce montant. L’ex-directeur de Sans Frontière m’a donc promis de me vendre la gare à ce prix », a-t-il expliqué.

C’est suite à cette « vente actée », selon le PDG de STAF, que deux semaines après, le patron d’OTAM l’aurait appelé en 2013 pour le rencontrer : « Il me dit que lui aussi a acheté la même gare ;mais avec Kossouka transport. Je lui ai donc dit que je poursuis la société Sans Frontière pour avoir mes documents et qu’il en fasse autant avec celui qui lui a vendu le terrain. C’est sur ces mots que nous nous sommes quittés ». A l’en croire, en réalité, la Compagnie Sans frontière avait vendu à Kossouka Transport la gare où il été expulsé.

« Comme Kossouka Transport a pris la gare et qu’il n’a pas pu payer, la banque a demandé à Sans frontière d’annuler la promesse de vente avec Kossouka Transport. Par voie de conséquence, la Compagnie Sans frontière a exécuté la demande de la banque. C’est suite à cela qu’au 30 décembre 2012, la SGBB (actuelle SGBF) a envoyé un avis à Sans frontière, qu’il a 24 heures pour payer afin de prendre son permis d’exploitation », a confié le PDG de STAF. Il a, par ailleurs, lancé un appel au REN-LAC afin que ce réseau de lutte anti-corruption se saisisse du dossier.

« Une investigation a permis de découvrir que quelqu’un a payé notre dette »

L’ex-administrateur général adjoint de Kossouka Voyage, Issouf Ouédraogo Kossouka a tenu, lui-aussi, à donner sa version des faits. « Nous sommes entrés sur le site de Sans Frontière avec un contrat de location. Par la suite, ils nous ont proposé une promesse de vente qu’on a acceptée en 2007. Pour la somme prévue dans le contrat, nous avons pu payer 2/3 du montant convenu. Il restait donc le dernier tiers », a-t-il affirmé dans les colonnes du journal Le Pays. 

Issouf Ouédraogo Kossouka dit être le propriétaire de la gare.

Mais entre-temps, dit-il, il a eu des démêlés judiciaires. En effet, les affaires de son entreprise n’étaient plus au beau fixe. Conséquence, le reliquat n’a pas pu être soldé avant l’échéance. C’est ainsi que la société Sans Frontière les a traduits en justice à l’effet de résilier le contrat de la promesse de vente : « En première instance, la Justice leur a donné raison. Comme nous n’étions pas d’accord, nous avons fait appel ».

Et de poursuivre, « nous avons trouvé une solution pour solder la dette. Nous avons  donné la gare à OTAM ». C’est cette cession à OTAM qui lui a permis d’envoyer par voie d’huissier, le reste de la somme convenue avec Sans Frontière.

« Et l’ex-directeur de cette société a refusé de prendre le chèque. C’est là que notre inquiétude a commencé. Vous traduisez des gens en justice par rapport à un reliquat. On vous l’envoie et vous refusez. Toutes ces pièces existent, comme cela a été fait par voie d’huissier. Nous les avons versées au dossier en  appel », foi d’Issouf Ouédraogo, parole encore reprise dans le journal Le Pays. « Une investigation a permis de découvrir que quelqu’un a payé notre dette.

« Le PDG de STAF est quelqu’un que je respecte beaucoup. Mais… »

Nous étions étonnés par cette action. Il se trouve que le chèque a été donné à Sans Frontière par le PDG de STAF. Ce qui a permis de solder cette dette envers la SGBF en vue de reprendre le permis d’exploitation du terrain. Nous ne savions pas qu’au Burkina, une tierce personne peut aller payer votre dette afin de retirer votre titre d’exploitation », s’est-il étonné. Pour lui, l’affaire n’est pas du tout claire.

« J’ai le sentiment que Sans Frontière n’a pas joué franc jeu. Je trouve aussi que le PDG de STAF n’a pas été prudent. En effet, il a pris des risques inconsidérés en allant payer notre dette à notre insu à la banque sans que nous ne soyons informés ni par la banque, ni par Sans frontière, ni par STAF. Il aurait dû se renseigner avant de procéder à cette transaction », a-t-il dit.

Et de marteler, selon les Editions Le Pays,  «nous sommes toujours dans la légalité. Jusqu’à preuve du contraire, par une décision de justice. La gare nous appartient toujours par le biais du syndic liquidateur de Kossouka voyage. Il ne peut pas se dire propriétaire de cette gare ; parce qu’il a payé notre dette à la SGBF. Il savait que c’est nous qui étions dans la gare. Malgré cela, Sans Frontière vient le voir et il signe un chèque. C’était trop facile. Le PDG de STAF est quelqu’un que je respecte beaucoup. Mais je lui demande de ne pas aller vite en besogne et d’attendre le délibéré de l’appel ».

L’affaire suit toujours son cours au niveau de la justice burkinabè.

Rassemblés par Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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