Contrôle citoyen des politiques publiques : Dori, Kaya et Tenkodogo essaient les « 4 C »

Depuis juillet 2018, l’ONG Oxfam accompagne trois autres ONG que sont le Secrétariat Permanent des ONG (SPONG), l’Organisation pour le renforcement des Capacités de Développement (ORCADE), et le Centre d’Etude et de Recherche Appliquée en Finances publiques (CERA-FP), dans la mise en œuvre d’un projet dénommé « projet de renforcement du contrôle citoyen des politiques publiques par les OSC pour une gouvernance favorable aux populations du Burkina Faso ». En vue de renforcer la visibilité des acquis du projet, une caravane de presse a été organisée à cet effet, du 6 au 9 octobre 2020 à Tenkodogo, Kaya et Dori.

Des comités communaux du contrôle citoyen (4 C) ont été mis en place dans trois régions du Burkina Faso que sont l’Est le Centre-Nord et le Nord, dans le cadre de la phase II du projet. Les différents acteurs desdits comités ont eu pour mission d’impliquer davantage les populations dans le contrôle citoyen des politiques publiques.

A Tenkogodogo, le président du Comité Communal du Contrôle Citoyen (CCCC), Magloire Koudougou a présenté les activités que son comité a menées dans sa mission de veille citoyenne. « Nous avons pu mener des activités de sensibilisation auprès des populations pour renforcer leur capacités (…). Une rencontre de plaidoyer auprès des acteurs de la chaine de dépense et de l’éducation sur la qualité des fournitures. A l’issue de cette rencontre, on a pu mettre un cadre de concertation  avec les OSC pour veiller sur la qualité des fournitures livrées au niveau des inspections primaires de la commune de Tenkodogo. Nous avons également une rencontre avec les transporteurs  de la commune pour comprendre la non intégration de la gare routière. Un plaidoyer a été fait pour la réhabilitation de la gare de Tenkodogo… ».

A en croire le secrétaire général de la mairie de Tenkodogo, Amadou Dicko ainsi que les acteurs du CCCC, la réhabilitation de la gare, est en bonne voie.

Au niveau de la commune de Dori, les acteurs du CCCC ont mené plusieurs actions de suivi et de contrôle  au niveau du CSPS, selon Maïga ousséini, président dudit comité. « Nous avons été au niveau du CSPS. Nous avons vu que la maternité et le dispensaire ont été réhabilités, le dépôt pharmaceutique a été reconstruit », dit-il.

A Kaya, les activités ont consisté dans la mise en œuvre de plaidoyers pour qu’un fonds soit créé pour accompagner les personnes qui n’ont pas encore eu l’aide des humanitaires, et qui sont dans le besoin. « Les personnes déplacées internes sont toujours prises en compte dans nos différentes activités », a expliqué Karim Sawadogo, point focal du 4C.

Les 4 C disent toutefois rencontrer quelques difficultés en termes de finance et de matériel.

Analyse du représentant du SPONG, représentant l’ONG Oxfam, Richard Ouédraogo.

« Les activités qu’ils nous ont présentées montrent vraiment un contenu assez important qui tend à atteindre nos objectifs que nous avons escomptés. En fonctions des priorités que chaque localité a, on a remarqué que  beaucoup de chose ont été faites.  C’est un domaine qui n’est pas facile, parce que la gouvernance des finances publiques, ce n’est pas du tout donné. Mais ils ont fait beaucoup de choses qui permettent de rendre visibles les documents de planification, des budgets des différentes localités ».

Plusieurs bénéficiaires du projet, ont salué sa mise en œuvre dans leur localité. Ils ont approfondi leurs connaissances sur le contrôle et le suivi de la politique publique de leurs différentes communes, par des formations. Le manque d’eau et d’électricité a trouvé solution grâce au CCCC. Le syndicat des transporteurs de la ville de Tenkodogo, des déplacés internes, les populations en général, sont entre autres les bénéficiaires du projet.

Le représentant de l’ONG Oxfam a annoncé que la prochaine étape sera de faire une troisième tranche de l’activité et qu’il n’est pas exclu que d’autres communes bénéficient à l’avenir du même projet.

Irmine KINDA

Burkina24