Burkina Faso : Samira, mécanicienne pendant les vacances pour aider ses parents

publicite

Samira Kaboré est une jeune fille de 16 ans en classe de 4e. Pendant les vacances, elle pratique la mécanique dans le quartier de Tanghin à Ouagadougou chez « kiswensida mécanique » pour aider ses parents à payer sa scolarité et ses fournitures. Burkina 24 est allé, dans le mois de septembre 2020, à sa rencontre pour mieux comprendre ses motivations.

La suite après cette publicité

La mécanique est un métier pratiqué, la plupart du temps par des hommes au Burkina Faso. Mais de plus en plus, les femmes s’y intéressent. C’est le cas de Samira Kaboré, élève en classe de 4e qui la pratique pendant les vacances.

Cela fait quatre ans que la jeune élève a décidé de faire de la mécanique pour donner un coup de main à ses parents. « Je suis élève et pendant les vacances, je fais la mécanique pour aider mes parents à payer mes fournitures parce que souvent, ils ne peuvent pas payer la scolarité et les fournitures. En plus, j’ai une sœur, ils ne peuvent pas payer pour nous deux », nous a confié la jeune fille lors d’une rencontre dans le courant du mois de septembre 2020. 

Samira n’a pas eu besoin de conseils pour choisir ce métier qu’est la mécanique, un métier fuit surtout par la junte féminine. Selon elle, la motivation et l’amour de la mécanique lui sont venus en observant les gens le faire, et l’envie l’a ainsi prise.

C’est ainsi qu’elle s’est approchée de son père pour exposer son choix de faire de la mécanique. N’ayant pas vu  d’inconvénients, et au contraire, ayant été encouragée par ses deux parents, son père l’amena à  « kiswensida mécanique », un lieu de réparation d’engins à deux roues (motos et vélos). Samira débuta ainsi, pour sa première fois, la mécanique en 2016 sans aucune formation au préalable. 

La mécanicienne de motocycles, vacancière, est souvent sollicitée pour l’entretien des motos, la réparation ou le montage de pièces. Elle nettoie les pièces, procède aux vérifications et aux changements nécessaires : vidange moteur, changement de filtre à huile et de plaquettes, contrôle de la boîte de vitesse, de la tenue des roues.

Seule dans un milieu d’hommes, les salissures provenant des engins ne gênent aucunement mademoiselle Samira. Bien plus, elle s’y est adaptée. « Les saletés, je ne mets pas ça dans ma tête car ça ne m’arrange pas. Je fais juste mon travail comme je peux ». Et elle s’en sort bien.

Acharnée dans son travail et battante qu’elle est, Samira Kaboré est encouragée par tous les employés de la petite entreprise et surtout par son patron.  Elle relate que tout le monde l’aide à accroitre ses connaissances en mécanique et la conseille pour qu’elle aille de l’avant. Et quand elle est en erreur, ils sont tous là pour elle, lui remonter le moral et donner des conseils.  

 

« Je voudrais dire aux filles qui voudraient être mécanicienne de ne pas avoir honte »

Samira fait savoir qu’elle continue ses études pour l’instant. Mais à chaque vacance, elle continuera à exercer la mécanique pour venir en aide à ses parents. Et pour l’avenir « peu importe le métier, je me conformerai à tout ce que le bon Dieu décidera pour moi », reste convaincue la jeune fille.

Pour terminer, Samira encourage les jeunes filles qui voudraient se lancer dans ce métier à le faire sans aucun regret. « Je voudrais dire aux filles qui voudraient être mécanicienne de ne pas avoir honte. Il n’y pas de sot métier. Il n’y a que des gens irresponsables. Si elles mettent la honte dans leurs têtes, elles ne pourront pas faire le travail destiné aux hommes. Actuellement, il n’y a pas d’emplois. Tu peux étudier et avoir des diplômes et ne pas avoir d’emploi. Mais si tu te débrouilles dans certains petits métiers, cela pourrait être utile. Comme le dirait un proverbe français, quand on ne trouve pas ce qu’on cherche, il arrive qu’on trouve beaucoup mieux », a conclu Samira Kaboré. 

Mariam NIGNAN (Stagiaire)

Burkina 24

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Rédaction B24

L'actualité du Burkina 24h/24.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×