Newton Ahmed Barry : « Ces élections ont été la croix pour beaucoup d’entre nous »

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Le président de la CENI Newton Barry, s’est expliqué sur les manquements constatés pendant le jour du vote sur l’ensemble du territoire burkinabè, dans une interview accordée à la RTB, le lundi 23 novembre 2020.

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Voilà ce qui s’est passé exactement…

« Evidemment conduire une opération sur l’ensemble du pays le même jour, sur 22 pays à l’étranger on ne peut pas dire qu’on réussit tout. Cela ne nous dédouane pas de reconnaitre qu’il y a eu quelques difficultés.

Avant la déclaration de l’opposition, d’autres personnes assez avisées des processus électoraux ont expliqué qu’il y a certes eu des difficultés, mais ces difficultés ont été résorbées au fur et à mesure. Le Kadiogo fait 3 806 bureaux de vote. Sur les 3 806, un seul n’a pas ouvert. Et ce bureau de Wemtenga de l’école C, ce n’est pas faute honnêtement que nous n’avons pas prévu. Puisque nous avons formé les cinq membres du bureau de vote, nommé par arrêté le président du bureau de vote, constitué le kit du bureau de vote.  

On n’a rien compris, que jusqu’à 16h le bureau de vote n’est pas ouvert. C’est le seul qui n’a pas ouvert à Ouagadougou, dans le Kadiogo.

Sur le reste du territoire, dans les zones difficiles, comme autour du Sourou où il y a la commune de Kassoum, Lanfiéra et de Dî. Voilà ce qui s’est passé exactement. Le matériel électoral est parti en avion puisqu’on devait ravitailler Toeni, et on ne peut pas aller aujourd’hui par la route pour aller à Toeni.

L’avion est allé d’abord à Toéni, et a déposé malencontreusement le matériel de Kassoum, Dî, Lanfiéra là-bas. Quand nous nous sommes rendus compte, il fallait que l’avion reparte, parce qu’on n’avait pas les moyens par la route d’aller à Toéni et de ramener ce matériel pour que ces bureaux de vote ouvrent.

Pour des contingences, quand l’avion est revenu pour le prendre, on était presqu’à la fin de la clôture. Voilà des cas que je peux citer. Sur les 21 000 bureaux de vote qui ont ouvert sur l’ensemble du territoire, les difficultés qui ont été constatées au départ, ont été progressivement résorbées. Ce qui fait qu’il n’y a pas, de notre point de vue, vers la fin,  eu des difficultés pour les bureaux de vote.

« Nous avons ouvert des bureaux de vote dans des endroits qui n’étaient pas prévus pour qu’ils s’ouvrent »

Je dois dire ceci : le Conseil constitutionnel  a été saisi conformément au code électoral après le rapport circonstancié que la CENI a fait sur les bureaux où nous n’avons pas pu faire l’enrôlement. Il y a eu une décision. Mais ce qui est resté constant, c’est que, ce n’est pas parce qu’on n’a pas enrôlé dans un endroit, qu’on ne peut pas y ouvrir un bureau de vote, si la situation s’améliore.

Il se trouve que dans un certain nombre d’endroits, une embellie entre la fin de l’enrôlement en fin juillet, et le début octobre. En début octobre, en une semaine, la situation s’est dégradée encore. Ce qui fait par exemple que le travail avec la commission de la sécurité qui a été mise à notre disposition, il y a 15 commune où l’élection n’a pas pu se tenir : Bartiébougou, Botou, Logobou, Tansarga, Kain, Nassoumbou, Solhan, Tougounadié Diguel, Koutougou, Mansila, Titabet, Baraboulé, Tongomael, Kombory.

Sur l’ensemble de ces communes aucun bureau de vote n’a été ouvert, et on l’a annoncé. Mais nous restons soumis au Conseil constitutionnel. Si le Conseil Constitutionnel juge que nous avons outrepassé nos pouvoirs en faisant voter dans un certain nombre de visages, il lui appartiendra d’aviser. Mais nous nous pensons qu’on devait et que le rôle de la CENI c’est de donner la possibilité à tous les Burkinabè partout où ils se trouvent de pouvoir participer aux élections

Absence de procès-verbal dans des bureaux de vote

Un procès-verbal c’est le document qu’on utilise à 18heures. Il peut manquer le matin, il n’empêche pas l’ouverture du bureau de vote, il n’empêche pas les votes. Il  fait partie des documents légaux. Tous les bureaux de vote ont été pourvus progressivement  de ce document.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

Pas que quelque chose n’a pas fonctionné. Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Vous savez combien nous avons dû batailler pour  trouver des gens pour ouvrir les bureaux de votes dans certains endroits ? Ces élections ont été la croix pour beaucoup d’entre nous. Mais évidemment ceux qui n’ont pas organisé (…). Nous ne sommes pas dans un pays qui est normal aujourd’hui. Il y a une difficulté réelle liée à la situation d’insécurité que nous vivons. Mais malgré tout cela, sur les 351 communes, il n’y a que 15 commune où nous n’avons pas pu ouvrir.

Incidence de ces manquements sur les résultats

Le manque de procès-verbal dans un bureau de vote n’empêche pas quelqu’un de voter puisqu’on vote sur les bulletins. Et donc là où il y a eu quelques difficultés, c’est qu’à un moment, on a failli manquer de bulletins mais nous les avons comblés lorsque nous avons été alertés.

Nous ne disons pas que tout a été parfait. Une œuvre humaine hélas, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Mais croyez-moi, je suis le premier malheureux qu’un Burkinabè ne puisse pas accomplir de quelques façons que ce soit au moment où il veut, le devoir civique. Mais nous avons donné la chance à tous les Burkinabè.

« Il n’y a pas de blocage »

Nous avons commencé aujourd’hui la compilation des résultats, parce que nous avons un dispositif de remontée des résultats qui est vraiment efficient et qui nous permet dans un laps de temps relativement court de proclamer les résultats.

Notre devoir, c’est d’écouter l’ensemble des acteurs. Mais comme une partie des acteurs semblent ne pas être rassurés par la mise en diligence. Je pense qu’on prend notre temps pour les rassurer autant que l’on peut, parce que les résultats que nous proclamons ce n’est ni pour la CENI, ni pour le Président Newton Barry. C’est pour que l’ensemble des Burkinabè puisent l’accepter, y compris les candidats.

Il n’y a pas de commissaire de la majorité, et de commissaires de l’opposition une fois qu’on est à la CENI. Quand on prête serment,  on a ce qu’on appelle le devoir d’ingratitude. Moi je suis commissaire tout simplement. Je ne peux pas dire que les commissaires de l’opposition ont fait ceci. Aucun commissaire n’a quitté la salle. Par contre, certains commissaires ont posé la problématique du non accomplissement dans certains CCCR de la compilation  manuelle. Et on a donc instruit pour qu’ils arrêtent ce qu’ils font et qu’ils instruisent cette nuit la compilation manuelle pour que demain matin à 8heures, la proclamation des résultats puisse reprendre.

Il n’y a pas de blocage. Je pense qu’une commission travaille et nous notre rôle est de travailler à trouver un consensus à faire de telle sorte que chacun se retrouve dans ce que nous faisons.

« Nous n’allons pas déborder les sept jours, vous pouvez être sûrs »

Nous avons sept jours selon la loi, pour proclamer les résultats. Nous n’allons pas déborder les sept jours, vous pouvez être sûrs. Mais nous sommes dans un contexte un peu délicat et nous avons une obligation de travailler à l’apaisement, à l’inclusion.

Et donc nous sommes ouverts à discuter avec tous  les commissaires pour que nous puissions mettre en place un processus le plus consensuel possible mais à discuter avec l’opposition et à l’ensemble des acteurs pour qu’ensemble on trouve une solution. Je pense qu’entre Burkinabè, on a toujours fini par trouver des solutions pour avancer.

Propos retranscrits par Irmine  KINDA

Burkina24

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