Politique générale du gouvernement : Rachid Palenfo fait une analyse sur le plan sécuritaire

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Ceci est une analyse de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Christophe Dabiré, faite par le Commissaire de police, expert en gouvernance et sécurité, Rachid Palenfo, sur le plan de la sécurité nationale.

La Déclaration de politique générale est une démarche constitutionnelle de validation de la nomination du Premier ministre par les députés. C’est un document de politique publique qui, sous l’angle de la sécurité, s’inscrit dans le cadre des politiques publiques de sécurité (PPS).

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Du point de vue de la sécurité, nos priorités n’ont véritablement pas changé.

Tout comme en 2019, la consolidation de la paix, la sécurité, la cohésion sociale et la promotion de la réconciliation nationale constituent le premier axe de la déclaration. Ce positionnement est la manifestation de l’engagement du Chef du gouvernement et par lui, son équipe à faire de la lutte contre le terrorisme, le grand banditisme, l’insécurité du quotidien et les conflits sociaux, la priorité parmi les priorités.

Pour y parvenir, le Premier ministre entend poursuivre avec l’adoption de la politique et de la stratégie de sécurité nationale, l’opérationnalisation de la loi de programmation militaire, le renforcement de capacité des forces de sécurité probablement dans le cadre d’une loi de programmation additive pour le renforcement de la sécurité intérieure, l’amélioration de la contribution des supplétifs de sécurité (les volontaires pour la défense de la patrie), etc. Dans sa quête de paix et de sécurité, le chef du gouvernement étend ses choix stratégiques.

La négociation désormais une piste officielle de règlement du problème terroriste

Si hier, la négociation n’était pas à l’ordre du jour, aujourd’hui les choses ont bien changé. D’abord avec les déclarations du Président du Faso, ensuite par le PM qui les a entérinées devant la représentation nationale. Cela témoigne de la volonté de l’exécutif à trouver une solution au terrorisme qui a fait des milliers de morts et de blessés ainsi que plus d’un million de déplacés internes plongeant le pays dans une crise humanitaire.

Quelle est la valeur stratégique de cette nouvelle approche ?

Stratégiquement, l’on gagne une guerre plus ou moins de trois (03) manières :

  • Soit on est puissant et on écrase son ennemi ;
  • Soit on négocie pour faire cesser les hostilités ;
  • Soit on combine les deux techniques.

Peu importe la stratégie adoptée, le plus important c’est de gagner la guerre. Et gagner une guerre n’est pas forcément « vaincre un ennemi », c’est surtout mettre un terme aux hostilités. C’est ce message que le PM afficherait à travers la DPG. Avec qui négocier ? Comment négocier ? Dans quelles conditions et surtout à quel prix ? Sont là les questions essentielles à prendre en compte dans l’approche de négociation.

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L’un des enjeux majeurs de la DPG est le redécoupage du territoire.

La réorganisation du territoire dans un souci de maîtrise des espaces

L’une des vulnérabilités du pays est la non maitrise totale du territoire. Cet état de fait est lié à une faible présence de l’appareil étatique dans ses composantes économiques, sociales et sécuritaires. Dans un contexte sous régionale difficile, cette situation expose au phénomène des groupes armés terroristes (GAT) certaines localités du Burkina Faso surtout celles situées dans les régions à grandes superficie (le Sahel : 34 350km2, l’Est : 36 256 km2 et la Boucle du Mouhoun : 34 162 km2). La révision du schéma organisationnelle permettra de corriger les insuffisances si elle est faite en tenant compte des critères objectifs socio-économiques et sécuritaires au cours d’un processus participatif. Elle facilitera alors un meilleur déploiement de l’appareil sécuritaire pour une meilleure couverture spatiale.

En effet, le régime d’emploi des forces armées et des forces de sécurité est fortement tributaire du découpage territorial. Toutefois, une politisation du processus pourrait produire des effets contraires ; ce qui risquerait de compromettre l’idéal voulu. En tout état de cause, la réforme des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales doit s’accompagner d’un plan d’investissement pour assurer un développement harmonieux des différentes localités.

Une déclaration ambitieuse mais tout de même réaliste. Cependant, une déclaration reste lettre morte si elle n’est pas suivie d’actions concrètes. La sécurité est un tout ensemble. Ainsi, la réalisation des ambitions de sécurité déclinées dans le premier axe de la DPG est fortement dépendante de celle des autres axes à savoir la réforme des institutions et la modernisation de l’administration ; les unités de productions nécessaires au développement ; le développement du capital humain et la dynamique de solidarité.

Rachid Palenfo

Commissaire de police, expert en gouvernance et sécurité

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