Le festival du Nakambé « festina » pour promouvoir la culture bissa

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La 1ère édition du festival  du Nakambé « festina » est prévue du 9 au 11 avril 2021 à Niaogho. C’est un festival né de l’initiative des fils et filles de la région du Centre-Est pour faire renaitre les anciennes habitudes de l’ethnie bissa et promouvoir sa culture. Mariam Bamboré Guebré, celle qui tient les rênes de l’organisation, était dans les locaux de Burkina24, pour nous entretenir plus sur le festival.

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Burkina24 (B24): Pourquoi un festival qui porte le nom du fleuve Nakambé ? 

Mariam Bamboré Guebré (MBG) : Le Festival du Nakambé est une initiative née des fils et filles de la région du Centre-Est, pour promouvoir la culture dans son ensemble et la culture bissa en particulier. Les années passées, on a eu à organiser des évènements différents, par exemple le cross, la pêche, la course de pirogue… ça a été organisé différemment. Maintenant on s’est demandé pourquoi ne pas faire une activité qui va regrouper le tout et qui va faire en même temps la promotion des activités de la région. C’est ainsi qu’est né le Festina, le festival du Nakambé.

B24 : La région regroupe d’autres ethnies. Pourquoi mettre l’accent sur l’ethnie bissa ?

MBG : Vous savez le bissa actuellement, si on prend les statistiques, c’est une langue qui est parlée par peu de personnes. Le nombre de locuteurs n’est pas assez et c’est un phénomène qui fait que la langue bissa même est en train de disparaître. Si on prend les ménages, les foyers à Ouagadougou, la plupart des couples bissa ne parlent plus bissa. Ils parlent soit le mooré, soit le français, soit une autre langue. La langue bissa est influencée par d’autres langues. Et pour maintenir cette langue-là, il faut l’écrire, il faut la promouvoir. C’est pourquoi nous sommes dans cette optique-là. En plus ne parlant pas la langue, en même temps on ne pratique pas la culture ; on abandonne tout ce qui est culture bissa. Nous nous voulons que la langue survive.

Mariam Bamboré Guebré, la promotrice du FESTINA

B24 : Et qu’est-ce qui sera fait pendant le festival pour promouvoir cette culture ?

MG : Pour cette première édition, c’est la promotion de la culture à travers les danses traditionnelles, l’exposition des mets culinaires traditionnels. Il y a également la pêche qui revient, la course de pirogue, un grand « rassan-daaga » qui va permettre à tous les promoteurs, tous les cultivateurs de la zone d’exposer leurs produits. Il y a aussi la présentation d’objets d’art, des objets qu’on ne fait plus sortir, la danse, surtout la danse traditionnelle bissa qui est en voie de disparition. Quand on est à Ouaga, souvent dans nos manifestations on appelle encore les danseurs bissas qui viennent danser. Mais dans la région, ils sont en train d’interdire ça. Les religions révélées sont en train de prendre le dessus sur la tradition. C’est rare de voir dans une manifestation bissa dans la région,  des danseurs bissa. C’est généralement les gens de la ville qui les font danser souvent. En ville, la danse, la musique  bissa sont bien vues. Mais dans la région même du Centre-Est, particulièrement dans les communes de Niaogho, Béguédo, Ouarougou, Torla jusqu’à Garango… Garango ça va encore, dans ces communes-là, c’est très rare de voir dans une manifestation bissa qu’il y ait des danseurs bissas. Ce sont nos frères qui sont à Ouaga qui rentrent organiser des concerts avec eux, ne serait-ce que pour les faire voir. Sinon si ça ne tenait qu’à nos parents qui sont au village, il n’y aura plus de danse bissa. Le kundé, il y a des cours où ils ne veulent pas voir le kundé. Nos parents musulmans sont en train de nous faire comprendre que la musique traditionnelle ne doit plus être pratiquée. Même dans les mariages religieux, ils refusent qu’on danse, qu’on chante la musique traditionnelle. Vous partez à un mariage religieux, si ce ne sont pas les gens qui se sont entêtés, vous ne verrez aucun son. On vous dit que ce n’est pas faisable, que ce n’est pas religieux. C’est ce que nous vivons plus dans notre région.

B24 : Vous parliez aussi de pêche, de quel type de pêche s’agit-il?

MBG : Il s’agit de la pêche à la canne. Il y a des équipes sur place qui sont préparées à cela et également il y a des équipes qui quittent Ouaga, qui quittent Tenkodogo pour venir faire la pêche. Très souvent, c’est la pêche à la canne, c’est la pêche sportive.

La particularité, c’est d’amener les populations à s’intéresser à la pêche. Parce que là-bas, à part ceux qui vont pêcher au filet, le bord du Nakambé est là bien riche, bien grand, mais il n’y a pas d’activité au bord… ça fait en même temps une activité au bord du Nakambé. Il  faut amener ceux qui ne peuvent pas aller pêcher au filet à savoir qu’il y a une pêche qui pourrait se pratiquer au bord du Nakambé.

 B24 : Qu’avez-vous rencontré comme difficultés pour la réalisation de cette première édition ?

MBG : Les difficultés ne manquent pas. C’est notre première édition, nous n’avons pas l’expérience. Néanmoins on est en train de  mettre les petits plats dans les grands pour que la manifestation soit réussie. Le festival est réalisé sur fonds propres, nous n’avons pas d’accompagnement, nous n’avons pas de sponsor. Elle est donc réalisée sur fonds propres et là ce n’est pas du tout simple.

B24 : Un message à adresser à la population concernant le festival ?

MG : Nous demandons à toute personne intéressée par le Festina de ne pas hésiter à adhérer au Festina, de ne pas hésiter à nous accompagner pour la bonne cause de la culture bissa. Nous invitons tout le monde à venir au festival, nous encourager, nous accompagner pour que le festival soit une réussite.

Propos recueillis par Deborah BENAO 

Burkina24

 

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