Promotion du lait local : Des ONG écrivent au Président du Faso

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Ceci est un message de plusieurs organisations à l’adresse du Président du Faso.

Excellence Monsieur le Président du Faso

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Objet : Les acteurs de la filière lait local au Burkina Faso demandent le financement du Plan national de contribution à la mise en œuvre de l’Offensive régionale pour la promotion du lait local en Afrique de l’Ouest et au Sahel

Nous, productrices et producteurs de lait en Afrique de l’Ouest et moteurs des filières agro-pastorales de la région du Sahel rassemblées dans la campagne de plaidoyer « Mon Lait est Local » témoignons depuis plusieurs années des répercussions négatives des crises récurrentes sur le potentiel de développement de notre filière laitière locale. Cela est clairement perceptible sur nos revenus, sur l’attractivité de nos campagnes et sur les emplois ruraux.

Au Burkina Faso, l’élevage est le deuxième secteur qui abrite la plus grande proportion de pauvres après l’agriculture et il est la première source de revenus monétaires pour les ménages ruraux. Au plan macroéconomique, le sous-secteur de l’élevage constitue l’un des secteurs productifs dans lequel le Burkina Faso a un avantage comparatif certain dans la sous-région.

Dans l’économie nationale, avec un cheptel estimé à 10 014 000 bovins, 16 025 000 caprins et 20 207 camelins (DGESS/MRAH, 2020), l’élevage joue un rôle de soutien aux principales fonctions macroéconomiques, à savoir (i) la création de valeur ajoutée directement ou à travers son soutien à d’autres secteurs économiques clés, (ii) la formation du capital fixe utilisé dans l’agriculture, le transport et la production de produits d’élevage, (iii) la réduction du déficit extérieur ; (iv) le soutien à la consommation intérieure à travers les revenus distribués aux ménages. Cette caractéristique fait de l’élevage un important levier dans l’amortissement des chocs adverses.

La promotion de l’élevage est donc pour le Burkina Faso un levier efficace de stabilisation macroéconomique et d’accélération de la croissance économique sur le moyen et long terme. Comme toutes les autres filières, la filière lait connait de sérieuses difficultés tant au niveau de la production, de la transformation que de la commercialisation.

En dépit de l’importance du potentiel de production nationale, estimée à 250 millions de litres, les importations de lait et des produits laitiers s’élèvent à plus d’une dizaine de milliards de FCFA par an (selon les sources). Cela est encouragé par un droit de douane appliqué à certains produits allant de 5% pour les produits conditionnés à 25 kg, à 20-35 % pour les spécialités laitières considérées comme des produits de luxe.

Pire, les Accords de Partenariat Economiques avec l’Union Européenne prévoient une libéralisation complète des échanges commerciaux entre les pays d’Afrique et d’Europe. En conséquence, la poudre de lait ré-engraissée avec de la Matière Grasse Végétale MGV), principale concurrente du lait local, actuellement taxée à 5%, et vendue sur nos marchés 30% moins chère que le lait local, accèderait aux marchés africains sans droits de douane. A cela viennent s’ajouter les impacts de l’insécurité et de la Covid-19 qui ont davantage fragilisé ce secteur.

Face à cette situation, qui contraste singulièrement avec le potentiel de production nationale, nous, acteurs de la filière laitière mobilisés au sein de la campagne de défense et de promotion du lait local avons participé aux différentes rencontres d’élaboration de la stratégie de l’offensive lait de la CEDEAO et du premier Programme Prioritaire d’Investissements pour la promotion des chaînes de valeur du lait local en Afrique de l’Ouest.

Suite à la validation de cette stratégie et de ce Programme prioritaire d’investissements (PPI) par la CEDEAO, la campagne « Mon lait est local » a accompagné les 15 pays de la CEDEAO ainsi que la Mauritanie et le Tchad dans l’élaboration des plans d’action lait nationaux proposant des actions concrètes pour sauvegarder la filière du lait local dans chaque pays.

Le plan d’action lait du Burkina prévoit à l’horizon 2025 une baisse considérable de la quantité de lait et produits laitiers importés, une augmentation des revenus des acteurs locaux et une amélioration de la qualité alimentaire et nutritionnelle de la population burkinabé. Notons que le financement de ces plans d’actions lait reste cependant une préoccupation majeure pour l’ensemble des États membres car l’offensive lait a été approuvée par la CEDEAO mais non financée à ce jour.

Au regard de vos rôles respectifs en tant que Président du Faso et Président Champion ouest africain en nutrition et de celui du Président de l’Assemblée Nationale et Parrain de la présente  cérémonie couplée de la célébration de la Journée Mondiale du lait et du lancement de l’Initiative du Président du Faso « assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour », vous avez la responsabilité importante de soutenir la promotion des produits locaux et de ce fait nous vous demandons spécifiquement d’assurer le financement du Plan national de contribution à la mise en œuvre de l’Offensive régionale pour la promotion du lait local en Afrique de l’Ouest et au Sahel pour améliorer qualitativement le menu des cantines scolaires et partant l’alimentation de nos populations.

Ouagadougou le 17 Juin 2021                                             

Organisations membres de la Coalition lait local du Burkina Faso

Contact: Nour Al-ayatt Ouédraogo, Président de l’interprofession laitière au Burkina (+226 78870887), (+226 25 36 19 62), email : [email protected], [email protected]

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