Covid-19 :«Très prochainement, tous les pays de l’espace CEDEAO vont ouvrir leurs frontières» (Bertin Somé)

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Le parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a organisé une réunion délocalisée au Burkina Faso sous le thème « la cryptomonnaie comme facilitatrice du commerce communautaire en Afrique de l’Ouest ». Nous avons rencontré le directeur des affaires parlementaires et de la recherche au parlement de la CEDEAO à Abuja au Nigéria, Bertin Somé, qui était présent à Ouagadougou. Dans les lignes qui suivent, il revient sur le parlement de la CEDEAO et de la rencontre délocalisée.

Burkina24 (B24) : Pouvez-vous nous présenter le parlement de la CEDEAO ?

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Bertin Somé (BS) : Le parlement de la CEDEAO est l’une des institutions phares de la CEDEAO. C’est une organisation internationale. En matière de gouvernance, nous avons l’aile qui gouverne, l’aile qui adopte les lois et l’aile de la justice. Ce sont les trois pouvoirs qui sont réunis au sein de la CEDEAO.

Le parlement est l’organe législatif de la CEDEAO. Il faut noter que le parlement de la CEDEAO n’adopte pas de loi d’une manière formelle, mais donne son avis sur un certain nombre de décisions et des textes de la communauté.

Aujourd’hui nous sommes l’un des espaces régionaux ou vous pouvez circuler librement sans visa.

Nous avons bien sûr le pouvoir de légiférer uniquement sur les lois communautaires qui s’appliquent à l’ensemble de la communauté de la CEDEAO.

B24 : Quel peut être l’apport du parlement de la CEDEAO dans la vie des Ouest Africains ?

BS : La CEDEAO a été créée comme instance d’intégration monétaire et économique. Le parlement donne ses avis sur l’intégration surtout. De par le passé, nous avons formulé des avis. Dans le cadre des mouvements, notamment de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO. Nous avons pris beaucoup de recommandations et de textes dans ce sens. Aujourd’hui nous sommes l’un des espaces régionaux ou vous pouvez circuler librement sans visa.

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Egalement, nous avons fait beaucoup de recommandations en matière de limitation de l’immigration clandestine. Le parlement a fait beaucoup de missions d’informations pour condamner et surtout pour sensibiliser la jeunesse africaine sur les opportunités qui sont dans notre région.

Aussi, le parlement a participé a beaucoup de missions en ce qui concerne la sécurité sous régionale. N’oubliez pas que sur le plan politique, le parlement est aussi partie prenante des observations des élections qui se déroulent dans tous les pays de la sous-région. C’est pour dire que le parlement est impliqué dans tout le processus d’intégration de la sous régions.

B24 : Le parlement de la CEDEAO a organisé une rencontre délocalisée au Burkina Faso. Qu’est ce qui explique cela ?

BS : Le parlement de la CEDEAO adopte chaque année un plan d’activités pour l’année. Parmi les activités pour cette année 2021, nous avons ce que nous appelons réunions délocalisées. C’est tout simplement les réunions des commissions permanentes du parlement de la CEDEAO qui se tiennent hors du siège du parlement qui est à Abuja.

Ces réunions sont organisées sur des bases de thématiques précises qui sont déjà adoptées par la plénière du parlement. Il convient donc aux députés de se pencher sur ces différents thèmes qui sont ce que nous appelons dans le langage parlementaire des auto saisines.

Les saisines, c’est lorsque la commission ou les autres institutions saisissent le parlement pour demander son avis. Mais en dehors de ces saisines officielles, le parlement peut aussi s’autosaisir du dossier.

Par exemple, les questions brulantes de l’heure, le parlement s’autosaisit et se réunit, fait des recommandations qui sont adoptées par la plénière. Et une fois que ces recommandations sont adoptées, elles sont envoyées au niveau des instances dirigeantes de la CEDEAO qui sont le conseil des ministres et la conférence des chefs d’Etats et des gouvernements.

Avant d’être parlementaire régional, le député est d’abord national. L’esprit de ces réunions délocalisées vise à rapprocher les parlementaires des populations qui les ont élus.

B24 : Qu’est ce qui a prévalu au choix du thème de la cryptomonnaie à cette rencontre délocalisée ? Y a-t-il un lien entre la cryptomonnaie et le choix du Burkina Faso ?

BS : Les économies nationales et internationales se développent. Aujourd’hui si vous voyez comment évolue la finance internationale, les gens ne se baladent plus avec beaucoup d’argent en poches. C’est très rare. On n’a commencé avec les échanges avec le troc et ensuite la monnaie physique. On a commencé avec les cauris, après on n’est allé aux billets. Après le billet, on n’a inventé les cartes magnétiques pour faire en sorte que les gens ne se baladent plus avec l’argent.

Aujourd’hui l’argent physique même fait l’objet de blanchiment. Actuellement, vous ne pouvez plus avoir plus que dix milles dollars en poche pour voyager. Vous allez être arrêté et il faudra justifier.

C’est l’évolution de la finance internationale qui nous contraint donc à donner l’information aux députés

Donc au nombre des reformes, nous avons aujourd’hui la monnaie scripturale qui est différente de la monnaie physique que nous connaissons.

Nous sommes dans le système du virtuel et c’est ça qui est la cryptomonnaie. Cela a commencé il y a un peu longtemps. On convient que vous payez quelque chose en parité déterminée et vous me donnez un bien.

C’est l’évolution de la finance internationale qui nous contraint donc à donner l’information aux députés à savoir comment le monde évolue. Au nombre des missions du parlement, c’est de faire en sorte que les députés soient informés de toute activité nationale et internationale dans tous les domaines de la vie.

C’est dans ce sens que le thème a été choisi pour porter l’information aux députés. Aujourd’hui nous avons beaucoup de défis. Le défi N°1, c’est la sécurité dans notre espace. Mais, cela n’empêche pas que les députés aient l’information juste et à temps pour leur permettre de faire leurs propositions et de faire des recommandations sur comment mieux appréhender cette monnaie scripturale qui se développe de plus en plus.

Le choix du Burkina Faso n’est pas fortuit. La cryptomonnaie est aussi expérimentée ici. Nous avons au cours de notre session des experts dans le domaine et des praticiens qui sont venus un peu nous démontrer comment ils font leurs transactions dans cette monnaie scripturale. Donc nous savons que dans toute la sous-région, ça va très vite et quel que soit le pays qui aurait été choisi, c’est d’abord pour que les députés aient l’information. Nous ne venons pas seulement sur la base des expériences locales, mais également des experts internationaux que nous faisons bouger de partout pour expliquer.

B24 : Quelle peut être la suite à donner à l’issue de cette rencontre ?

BS : D’habitude, quand nous faisons nos réunions, nous produisons un rapport. Et le rapport est généralement soutenu par les recommandations fortes que nous formulions à l’endroit des autorités de la CEDEAO.

Nous ne devons pas être en reste de l’évolution du monde notamment de la finance internationale aujourd’hui.

Nos recommandations, c’est de faire en sorte que cette monnaie soit structurée et mieux organisée. Pour permettre aux pays africains et notamment les pays de l’espace CEDEAO de s’intégrer dans ce mouvement international. Nous ne devons pas être en reste de l’évolution du monde notamment de la finance internationale aujourd’hui. Il faut forcément que les pays de la CEDEAO puissent s’intégrer.

Il est normal que ceux-là qui sont à la base de la législation aient l’information. Il y aura forcément une suite. A la suite de la rencontre, nous verrons comment nous impliquer pour avoir plus de structuration dans la cryptomonnaie.

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Aujourd’hui tout est virtuel et le Covid-19 est venu nous montrer l’importance de tout ce qui est virtuel. Si nous pouvons examiner, discuter des sujets virtuellement, ça veut dire que nous pouvons considérer les échanges virtuels aujourd’hui. C’est dans ce sens que nos recommandations seront transmises à la conférence des chefs d’Etats pour dire voici où est ce que le parlement voudrait que la conférence des chefs d’Etats nous engage demain.

B24 : Dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie à coronavirus, les frontières ont été fermées. A ce jour qu’est ce qui bloque l’ouverture des frontières dans l’espace CEDEAO ?

BS : La plupart des frontières ont été rouvertes. Le Nigeria a déjà ouvert ses frontières avec le Niger, avec le Benin et avec le Ghana. En matière d’intégration, c’était un coup dur pour la CEDEAO.

C’est vrai que les populations en dehors des corridors officiels continuaient de bouger. Vous ne pouvez pas avoir un grand camion de marchandises et aller dans la brousse pour sortir dans un autre pays.

Très prochainement tous les pays de l’espace CEDEAO vont ouvrir leurs frontières

Nous avons compris cela. Le président Roch Kaboré a été désigné champion de la libre circulation des personnes et des biens. C’est grâce à sa médiation qu’aujourd’hui nous avons un certain nombre de pays qui ont rouvert leurs frontières.

C’est vrai qu’il y a encore quelques pays, mais nous savons tous aujourd’hui que le covid-19 est en train d’aller maintenant dans l’histoire. Parce que de plus en plus l’Europe est vaccinée même si on parle de troisième vague ou quelque chose de variant indien, c’est vrai, on est au courant. Mais quand même, il y a eu un net recul. Je pense que très prochainement tous les pays de l’espace CEDEAO vont ouvrir leurs frontières pour le bonheur de nos populations et le bonheur des échanges.

Propos recueillis par Jules César KABORE

Burkina 24

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