Burkina Faso : La réalité des diabétiques face au régime alimentaire

Le diabète est l’une des maladies chroniques qui prend de l’ampleur dans le monde. Au Burkina Faso, environ 6% des ménages qui accueillent les personnes diabétiques consacrent 40% de leur économie pour les soins. L’alimentation du diabétique est de ce fait un moyen efficace pour éviter les complications.  Un tour à l’ACDB (Ambassadeur des couches défavorisées du Burkina) a permis de connaitre les réalités de quelques diabétiques.

Au Burkina Faso, le diabète est une des maladies chroniques qui nécessite un régime alimentaire afin d’éviter des complications. Selon une patiente, infirmière diplômée d’Etat, il est nécessaire de faire attention, surtout au régime alimentaire. Souffrant du diabète de type 2 depuis 11 ans et de l’hypertension, elle affirme consommer ce qui est indiqué par les médecins notamment les légumes.

«  Tout ce qui contient du sucre est contre-indiqué » 

 «  Tout ce qui contient du sucre est contre-indiqué. Je ne prends pas les œufs, la sucrerie. Les légumes et le maïs aussi, il faut tout traiter avant de consommer. Même le riz, ce n’est pas tout que je mange. Les fruits, j’en consomme beaucoup parce que c’est du sucre naturel. Je bois aussi beaucoup d’eau pour pouvoir éliminer », a-t-elle déclaré.

Ayant déjà été évacuée pour sa santé, elle suit très bien le régime afin d’éviter les complications. « Je fus évacuée il y a trois ans de cela pour raison de santé parce que ma glycémie était montée », a-t-elle annoncé.

« Mes repas sont le Tô, le Babenda, les légumes tels le concombre et la tomate».

Si elle arrive à suivre le régime, d’autres par contre peinent à le faire. C’est le cas de M. Tapsoba qui a laissé entendre qu’il n’arrive pas à respecter les recommandations des médecins. « Mais j’essaie de faire de mon mieux. Le diabète n’aime pas aussi que tu te remplisses le ventre », a-t-il indiqué.

Il a déclaré avoir abandonné les sucreries. « Présentement, mes repas sont le Tô, le Babenda, les légumes tels le concombre et la tomate. L’orange m’est interdite ainsi que la mangue, car elles contiennent toutes du sucre. Les autres repas, je les consomme avec modération », a-t-il expliqué.

Le non-respect du régime alimentaire prescrit entraine des conséquences, selon Dr Marie Madeleine Rouamba, médecin et présidente de l’ACDB (Ambassadeur des couches défavorisées du Burkina).

Ces complications  sont à  moyen et à long terme engendrant un impact négatif sur la qualité de la  vie du diabétique. « Ces complications à long terme sont entre autres la perte de vue (cécité), les troubles cardiaques, le rein peut être affecté avec une insuffisance chronique qui peut nécessiter une dialyse avec un coût  élevé pour le faire.

Il y a aussi le dysfonctionnement érectile », a-t-elle affirmé en ajoutant que beaucoup de nerfs peuvent aussi être atteints notamment  les nerfs des pieds avec des brulures de pieds, avec une perte de sensibilité.

« Les artères peuvent être obstruées et à la base des gangrènes qui entrainent l’amputation du pied. Les complications aiguës sont entre autres le coma parce que vous êtes très déséquilibré et pour ça la prise en charge devient très compliquée et coûteuse », a détaillé Dr Rouamba.

Elle a noté que le traitement du diabète coute cher et les patients peinent à effectuer les examens de routine que sont le contrôle de glycémie et l’hémoglobine. En ce qui concerne le régime, elle a  laissé entendre que  les femmes font plus d’efforts que les hommes dans le suivi du traitement et du régime.

En rappel, selon les dernières estimations de la Fédération Internationale du Diabète (FID), plus de 463 millions de personnes sont aujourd’hui affectées par cette pathologie, dont plus de 80% vivent dans les pays à faible ou moyen revenu.

Alice Suglimani THIOMBIANO

Burkina 24 

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