Tribune l « Le JNIM, seul ennemi du Burkina Faso ! »

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Ceci est l’écrit d’un citoyen africain féru des relations internationales, Omar Sylla, sur la situation sécuritaire nationale. 

Les blocages de convois de la force anti-terroriste Barkhane par une partie de la jeunesse burkinabè, peut-être instrumentalisée à son insu, sont très médiatisés ces derniers jours. Ces évènements ont presque éclipsé le massacre d’Inata survenu le 14 novembre dernier. Ayant causé la mort de 53 personnes, dont 49 gendarmes et 4 civils, cette attaque confirme l’insécurité sans cesse plus importante au Burkina Faso. Dans ce contexte, il semble plus que jamais nécessaire de se concentrer sur l’essentiel : la lutte contre le terrorisme !

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Le mardi 16 novembre, tout un pays s’est recueilli pendant 3 jours à l’occasion des obsèques de ses soldats morts dans l’attaque terroriste d’Inata. En ces temps de deuil national, le blocage d’un convoi de ravitaillement au profit de soldats qui combattent les terroristes peut vraiment surprendre, voire être contreproductif !

Bien sûr, la question sécuritaire occupe une grande partie de l’espace informationnel burkinabè mais peu sont ceux qui s’intéressent aux vrais responsables du massacre d’Inata : les djihadistes du JNIM ! La présence de ce mouvement djihadiste, affilié à Al Qaida dans la zone, n’est malheureusement plus à prouver. Une présence qui peut naturellement être expliquée par l’appât du gain de cette organisation terroriste.

En effet, loin des motivations idéologiques ou politiques, c’est uniquement dans le but de contrôler les activités d’orpaillage et les routes commerciales de cette zone que le groupe opère. Pour preuve, ces activités représentent une source de revenus potentiellement lucrative. Dans une note d’étude publiée par le Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique (CESA), selon les estimations, les « sites artisanaux de ces zones touchées par le militantisme islamiste ont la capacité de produire plus de 725 kg d’or, soit une valeur de 34 millions de dollars, par an ». Cette estimation pourrait à elle seule expliquer la guerre que mène le JNIM à son rival de l’EIGS au Sahel.

Les djihadistes démontrent donc que le discours religieux qu’ils arborent en public est en totale contradiction avec leurs véritables motivations, purement matérielles. C’est ce que prouve la proximité avérée entre le JNIM et les groupes criminels, déjà existants et coupables de contrebande et de braconnage dans cette zone frontalière. Les seules victimes sont encore et toujours la population civile et notamment la jeunesse burkinabè.

Toujours d’après la même étude menée par le CESA, « les groupes affiliés au JNIM gagnent entre 18 et 35 millions de dollars par an, principalement en recourant à des extorsions de fonds sur les routes qu’ils contrôlent, sur les communautés qui dépendent de l’extraction artisanale, et dans une moindre mesure, en pratiquant des prises d’otages contre rançon ».

Malheureusement, les exactions de ce groupe et de ses semblables font écho dans toute la région du Sahel. Rien qu’au Burkina Faso, depuis 2015, les attaques terroristes ont fait de nombreuses victimes dont 478 militaires burkinabè au front pour la défense de l’intégrité territoriale du pays et plus de 1,4 million de déplacés internes, selon le gouvernement. Ces attaques ont également causé la fermeture de 2 244 établissements scolaires et ont affecté pas moins de 304 564 élèves dans plusieurs régions du pays selon les autorités.

Ces chiffres rappellent malheureusement la nocivité des terroristes : nocifs à une population vulnérable, nocifs à une génération d’enfants dont l’avenir ne cesse de s’assombrir, nocifs à une jeunesse burkinabè en désarroi.

Alors qu’une partie de cette jeunesse s’insurge contre le passage des convois de l’armée française venus ravitailler la force anti-terroriste Barkhane, il est donc important de ne pas se tromper de cible : l’ennemi est le JNIM et non, comme le font savoir certains mouvements qui instrumentalisent les jeunes, la France.

Omar Sylla

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Un commentaire

  1. JNIM? Définissez nous ce sigle et parlez nous un peu de ce JNIM que tout le monde loin de la zone ne connaît pas. Arrêtez la diplomatie et parlez cru. N’ayez pas peur.

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