Procès Thomas Sankara et 12 autres : Un ancien conseiller de Blaise parle

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Le procès de l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara et 12 autres s’est poursuivi ce jeudi 25 novembre 2021 à Ouagadougou. A la barre, le Col-Major Bernard Sanou alors chef du génie militaire et ancien conseil du président Blaise Compaoré a continué à relater sa version des faits.

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Dans sa déposition, le chef de corps du génie militaire a souligné qu’il a été informé par un de ses éléments qu’il y avait des tirs au niveau du conseil de l’entente. Par la suite, il a affirmé avoir reçu un coup de fil du commandant Lingani lui disant de prendre des « dispositions discrètes » au vu de la situation.  

L’ancien conseiller du président Blaise Compaoré a par la suite indiqué que c’est vers 21H40 qu’un autre coup de fil du commandant Lingani l’informe qu’il « y a eu des tirs et que le président du Faso a été touché ». Après le second appel du commandant, Bernard Sanou a indiqué avoir communiqué avec le Capitaine Boukary Kaboré au téléphone (le lion). 

Le contenu de leur conversation révélé par le témoin a indiqué que « l’homme fort » de Koudougou a dit : « ancien, tu prends les dispositions, j’arrive ». Face à ces propos du « lion », le Col-Major Bernard Sanou a donné sa réponse. « Si tu viens à Ouagadougou, demain nous aurons 30.000 morts », a-t-il dit à l’époque.

Plus loin dans ses explications, le témoin a indiqué que le Capitaine Boukary Kaboré disposait d’une puissance de feu nécessaire pour faire assez de dégâts sur la présidence et le conseil s’il venait à rejoindre la capitale. Une chose qui n’allait pas améliorer la situation ni ressusciter le Capitaine Sankara. 

A la suite de ces échanges, le témoin Bernard Sanou a dit que le lendemain du 15 soit le 16 dans la matinée, il a été convoqué pour une réunion avec les chefs militaires et les chefs de corps. De cette réunion, il a affirmé que rien de spécifique sur la planification ou le déroulement des événements du 15 n’a été communiqué. 

Sur les questions en rapport avec ses actes pour prévenir ou empêcher le drame de se produire, l’ancien conseiller de Blaise Compaoré a indiqué qu’il a rencontré le président du Faso pour lui faire cas de la situation. Selon lui, la réponse du Capitaine Sankara était : « Si Blaise veut le pouvoir, qu’il vienne le prendre ». 

Le témoin a cependant indiqué qu’il a essayé de raisonner le président Sankara à maintes reprises sans réussir. « Il essayait de dévier quand il s’agissait de sa personne », a laissé entendre le chef de corps du génie militaire au moment des événements du 15 octobre. 

Il a également souligné que plus de 10 jours avant le 15 octobre 1987, lui, chef de corps du génie militaire n’arrivait plus à joindre le conseil de l’attente depuis sa ligne. Revenant sur sa relation avec le père de la révolution burkinabè, Bernard Sanou a indiqué que : «  Je sais qui je suis, je sais ce que je vaux  et je sais ce que je représentais pour le président ». 

Une affirmation qui lui a permis d’avancer qu’après les événements, il a été obligé de mettre sa famille en sécurité et prendre des dispositions nécessaires pour sa sécurité. « Je m’étais préparé », a-t-il martelé. Pour terminer, il a laissé entendre que : « il (ndlr Blaise Compaoré) n’a pas pris cette décision seul. Il a consulté d’autres personnes ». 

Il faut retenir que lors de sa déposition, le Colonel-Major Bernard Sanou a indiqué avoir été affecté à la grande chancellerie après les événements du 15 octobre 1987. Mais par la suite, il a occupé d’autres postes nominatifs dont celui de conseiller du président Blaise Compaoré.  

Basile SAMA

Burkina 24

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