Procès Sankara : « Il est sorti les mains en l’air et a été accueilli à bout portant » (Alouna Traoré)

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Le procès sur l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara et 12 de ses compagnons se poursuivait ce mardi 21 décembre 2021. A la barre, 8 témoins se sont remplacés et ont livré chacun leurs versions des faits. 

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Anne Berthe Oubida/Dembélé était à la barre ce mardi 21 décembre 2021 pour livrer sa version des faits sur les évènements du 15 octobre 1987. Ancienne secrétaire de direction à la présidence au moment des faits, elle a indiqué avoir travaillé avec le président le matin du 15 octobre au palais (la résidence du président).

Elle est repartie à la présidence après et c’est de là-bas qu’elle a entendu les coups de feu. Elle a également signifié qu’elle a tenté de joindre le conseil et le palais pour avoir plus d’informations. Sur le climat entre le Capitaine Thomas Sankara et Blaise Compaoré, elle a déclaré que : « On a vu un problème mais pour nous, c’est un problème qui pouvait se régler sans cette barbarie ».

Le neveu de Hyacinthe Kafando à la barre

A sa suite, c’est le Sergent Madi Pafadnam qui s’est présenté au juge. Alors qu’il n’a que 33 ans, le juge a demandé la raison de sa présence aux différentes parties. Il est revenu alors que c’est la partie civile qui l’a cité comme témoin.

A la question de savoir ce que la partie civile recherche avec une personne qui n’était pas encore née lors des évènements du 15 octobre, Me Ambroise Farama a souligné que c’était parce que le Général Gilbert Diendéré l’a cité comme celui qui a aidé Hyacinthe Kafando à quitter le pays.

S’en ai suivi alors une confrontation avec l’accusé. De ce qui ressort, le témoin est allé voir le Général Diendéré lors de l’ouverture du dossier sur instruction de son oncle Hyacinthe Kafando pour comprendre les raisons de sa convocation. Le Général l’aurait alors référé chez le premier ministre Yacouba Isaac Zida.

Salif Diallo était chez Blaise Compaoré toute la journée du 15 octobre

Une version que le témoin a confirmée. Seulement, le Général Gilbert Diendéré a indiqué que lors de sa libération pendant les évènements de septembre 2015, Yacouba Isaac Zida lui a fait la confidence qu’il aurait instruit Madi Pafadnam (neveu de Hyacinthe Kafando) de dire à son oncle de quitter le pays.

Le Général Gilbert Diendéré est aussi revenu sur l’attitude de l’ex-premier ministre lors de sa libération. Il a notamment parlé de Zida en train de jurer sur la bible. Pour la partie civile, il était question avec la citation du témoin à comparaitre de voir si des poursuites doivent être entreprises contre une quelconque personne pour obstruction à la justice.

Daniel Tenkodogo et Nonga-Néré Sawadogo se sont aussi succédé respectivement devant le juge. Tous les deux éléments de la garde de Blaise Compaoré au moment des faits, ils ont livré des récits qui se rejoignent à plusieurs niveaux.

Selon eux, ils étaient au poste au domicile de Blaise Compaoré quand les tirs ont commencé. Ils ont aussi indiqué et tous les deux que Salif Diallo était au domicile de Blaise Compaoré le 15 octobre. Selon leurs explications il est venu même au petit matin vers 7H et y aurait passé toute la journée.  « Il a mangé même là-bas », a dit Nonga-Néré Sawadogo.

« C’est les gars de la sécurité de Blaise qui ont tué le président »

Après les deux éléments de la sécurité, c’est le Sergent-Chef à la retraite Dimanssé Sosso qui était à la barre. Alors en poste au palais, il a indiqué qu’il a entendu les tirs le 15 octobre quand il était chez un mécanicien. Il a ensuite regagné le palais.

Mais bien avant les évènements du 15, il a expliqué qu’il est allé voir Vincent Sigué le mardi 13 octobre et il l’a surpris dans une réunion. Dans les entretiens, Sigué lui aurait dit que : « c’est gâté, c’est gâté. Le premier a dégainé ».

Une semaine après le 15 octobre, le témoin a dit qu’il a été approché pour intégrer la garde rapprochée de Blaise. « Ce qui est sûr, c’est les gars de la sécurité de Blaise qui ont tué le président », a dit Dimanssé Sosso sur le commando qui a tué le Capitaine Sankara.

Le Contrôleur général de Police Noaga Alexi Ouédraogo est ensuite passé à la barre. Selon ses propos, il était chef de service de la division de la surveillance du territoire. A ce poste, il a indiqué qu’ils avaient découvert que Hyacinthe Kafando préparait un coup d’état. Et ce, 5 à 6 jours avant le 15 octobre.

« L’atmosphère générale était pourrie »

Militaire à la retraite, Gérard Ouédraogo est passé devant le juge. Chauffeur pour le compte du conseil, le témoin a indiqué qu’après les évènements du 15 octobre, vers décembre de la même année, il servi de chauffeurs à Charles Taylor alors qu’il était au Burkina. Il a confié que ce dernier se faisait appeler « Jean-Michel Somé ».

La dernière personne à se présenter au juge est « le seul témoin oculaire, rescapé » des évènements du 15 octobre 1987, Alouna Traoré. Selon son récit, ils étaient en réunion avec le président quand ils ont entendu les tirs.

« Asseyez-vous, c’est de moi qu’ils ont besoin », a déclaré le président avant de sortir selon le témoin. « Il est sorti les mains en l’air et a été accueilli à bout portant », a-t-il ajouté. Alouna Traoré a par la suite affirmé qu’il n’a pas vu de véhicule quand il est sorti du bâtiment. 

Sur la qualité des relations entre le Capitaine Thomas Sankara et Blaise Compaoré, le témoin a indiqué que : « l’atmosphère générale était pourrie ». Il a continué en soulignant que c’est la garde rapprochée de Blaise qui a assassiné le président Thomas Sankara. 

Basile SAMA

Burkina 24

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