Ici Au Faso : Naaba Kiiba à propos de l’origine de Ouahigouya

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Ouahigouya ou encore la Cité de Naaba Kango est non seulement la troisième ville du « Pays des Hommes intègres » mais aussi la capitale de la région du Nord. Que signifie le nom que porte cette ville historique du Burkina ? Le 49e roi du Yatenga, Naaba Kiiba, est revenu sur l’histoire et la signification cachées derrière le nom Ouahigouya. Lisez ! 

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Il est 5h 45 min lorsque nous prenons la route à bord d’un car de transport en commun pour Ouahigouya, la troisième ville du Burkina Faso. Le froid en ces moments d’harmattan, surtout les matins avant que le soleil ne se lève, oblige chaque passager à enfiler un pull pour se protéger. Tout le monde veut bien finir l’année en bonne santé, loin d’un lit d’hôpital !

Nous avons environ 182 kilomètres à parcourir en cette matinée du jeudi 16 décembre 2021 pour rallier la cité de Naaba Kango. Un trajet jalonné de plusieurs escales dues au fait que le car doit s’arrêter dans plusieurs lieux pour prendre quelques passagers en cours de route.

Les passagers embarquent après un arrêt dans un poste de contrôle à l’entrée nord de la capitale

À ce périple, s’ajoutent aussi ces nombreux postes de contrôle de pièces d’identité durant le trajet. La situation sécuritaire actuelle du pays en général et celle de la région du Nord en particulier oblige.

Mais on remarque que très tôt, les matins, il y a moins de postes de contrôle comme le cas au niveau des deux premiers postes situés à la sortie nord de la ville de Ouagadougou. Vers 6 heures du matin alors que nous passons, les passagers n’étaient pas soumis à cette épreuve de contrôle de pièces d’identité.

Ce n’est qu’à Yako, il est presque 7 heures passées, que nous descendons pour le premier contrôle de pièces d’identité. Après ici, c’est à l’entrée de la cité de Naaba Kango que nous passons le dernier contrôle de cartes d’identité. Il est presque 9 heures.

Les passagers à l’épreuve du contrôle de pièces d’identité à Yako

Après environ 4 heures de route, nous voici enfin à Ouahigouya. Pas de temps à perdre. Nous devons être au palais  du roi à 10 heures. L’un des princes, qui doit nous introduire auprès du roi, nous attend déjà à la gare. Dès notre arrivée dans la ville, nous empruntons sa motocyclette : direction palais Yatenga Naaba.

La statue du lion à la place Naaba Kango

En route pour le palais, voici devant nous la statue d’un lion. Un autre monument s’élève un peu devant nous. C’est un lieu mythique et historique de la ville : La place Naaba Kango. Ce dernier fut le fondateur du royaume du Yatenga, nous fait savoir notre accompagnateur.

La place Naaba Kango

Kango signifie « lion » en langue mooré, révèle ce prince. Ce lieu n’est d’ailleurs pas loin du palais royal. Tout autour du monument, les arbres sont plantés et le lieu se transforme en un espace ludique pour les enfants. Après quelques minutes, nous arrivons au palais.

C’est un autre monde ici. Un autre Ouahigouya. Le Ouahigouya coutumier. Devant la porte du palais, nous trouvons un des collaborateurs du roi qui fut médiateur du Faso à son temps. Assis, il attend un groupe d’étudiants qu’il doit introduire auprès de Naaba Kiiba  pour un entretien sur le mariage coutumier.

Une fois que nous franchissons la porte de ce lieu, nous nous dirigeons vers une des cases les plus respectées du palais.  Bien embellie et  disposant de deux ouvertures, c’est ici que le 49e roi du Yatenga reçoit ses invités ordinaires.

La statue de Naaba Tigré dans le palais royal de Yatenga

Par ailleurs, le palais bénéficie d’une salle de conférence où Naaba Kiiba reçoit ses invités de marque. Devant cette case, il y a une longue liste de gens assis sur des nattes et attendent rencontrer le roi. Nous bénéficions de la grâce du roi qui nous reçoit peu avant ses autres hôtes dont les échanges prennent souvent des heures.

Le roi accepte volontiers nous parler de l’histoire de la ville, même s’il ne sera pas long, à cause de son agenda bien chargé.

Naaba Kiiba, le 49e roi du Yatenga

Naaba Kiiba explique qu’un jeune roi et guerrier (Naaba Kango) né dans un village situé à 5 km de Ouahigouya après son intronisation comme roi dans son village où avaient régné son grand père et son père, avait des bisbilles avec des membres de  sa famille.

Ainsi, il va s’exiler au Mali pendant quelques années. À son retour du Mali, raconte le roi du Yatenga, il reprend le pouvoir et décide de quitter le village. Il alla s’installer  à 5 Km du village de ses pères  où il fondera son royaume : Le Yatenga. Dès qu’il établit son royaume, il lance un appel  à tous les chefs coutumiers des environs de venir « se soumettre à lui ». « Ouahigouya signifie ‘’Venez vous soumettre’’ », précise Naaba Kiiba. Et le lieu portera désormais ce nom.

« C’est Naaba Kango qui a fondé Ouahigouya. Il est né à 5 km d’ici. Son père a régné là-bas, son grand-père a régné là-bas. Lui (ndlr Naaba Kango), une fois nommé roi, il ne s’entendait pas avec la famille. Puis, il va partir au Mali faire quelques années là-bas. Il est revenu (du Mali ndlr) ici prendre le pouvoir. Il est venu s’installer ici et dire à tous les autres rois des environs de venir se soumettre à lui », raconte-t-il.

Selon le récit de Naaba Kiiba, Ouahigouya à cette époque n’était pas habitée par un autre peuple. Naaba Kango a été le premier à s’être installé. « Ouahigouya n’était pas un village. C’était la brousse. Personne n’habitait ici. C’est Naaba Kango qui a commencé à habiter ici et a donné le nom ‘’Ouahigouya’’. Et ‘’Ouahigouya’’ veut dire littéralement ‘’venez vous soumettre’’ », ajoute le dima du Yatenga.

Chaque année au mois de décembre, dès que la nouvelle lune est observée, Naaba Kiiba repart en brousse une semaine durant. Une tradition qui a été respectée encore cette année. « Je fais 7 jours en brousse chaque année. C’est pour qu’on puisse fêter le 1er janvier. Si je vois la lune, je pars. Dans tout le Yatenga, il n’y avait pas un musulman, ni catholique, ni protestant. Tout le monde était païen. Chacun préparait pour toute sa famille et ses invités. C’est notre 1er janvier », renseigne-t-il.

Ouahigouya, plusieurs personnalités sont originaires de cette ville, dont feu Kango Ouédraogo dit Gérard Ouédraogo, ancien Premier ministre, et feu Salifou Diallo, le « gorba », celui qu’on appelait aussi le « King master », arraché à l’affection des siens en 2017…

Willy SAGBE

Burkina 24 

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