Commerce des armes : Un traité pour épargner des milliers de vies

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Des armes dites "classiques" (Ph : lejournalcom.com)

Le 2 juillet prochain, les Etats se réuniront à l’ONU pour négocier et adopter le traité sur le commerce des armes classiques (TCA). Il aura pour but de règlementer de façon stricte et obligatoire le commerce des armes. L’adoption de ce traité marquera l’aboutissement de la campagne enclenchée depuis 2003 par Amnesty international et d’autres ONG. La section du Burkina de l’ONG a donné tout l’enjeu de ce traité lors d’une conférence de presse ce mercredi 27 juin 2012 à Ouagadougou.

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875 millions d’armes légères circulent dans le monde. De 1989 à 2010, elles ont causé 250 000 morts par an dans 128 conflits armés et tué 300 000 par an hors conflit. 60% des violations graves des droits humains sont directement liées à ces armes, selon les recensements d’Amnesty international. Et ces chiffres sont donnés par Christian Ouédraogo, le coordonateur campagnes et actions de la section burkinabè de l’ONG. Ce sont des chiffres,  à son avis, qui expliquent  et confortent l’opportunité de la campagne lancée depuis 2003 par l’ONG et d’autres de ses consœurs afin d’adopter à l’ONU un traité sur le commerce des armes classiques.

De son point de vue, il n’est pas normal que le commerce des bananes soit mieux règlementé que celui des armes. Il ajoute également qu’il est impossible d’empêcher des Etats de se fournir en armes, mais il est inadmissible que ces armes  finissent entre les mains de groupes armés qui les utiliseront dans des conflits où seront tués des enfants et des femmes. 

Christian Ouédraogo (à g.) et Roger Minoungou, deux des coordonnateurs d’Amnesty Burkina (Ph : B24)

La règle d’or du traité

Mais ce traité ne doit pas être une coquille vide qui ornera les beaux classeurs des Nations unies sans pour autant réduire, voire empêcher les armes de circuler et de causer des violations des droits humains. Ce traité doit respecter trois exigences prioritaires : les règles doivent être obligatoires et englober tous les biens d’équipements (armes, munitions, pièces détachées et assistance technique), chaque Etat doit rendre publiques ses exportations et importations d’armes et la certification que les armes de chaque transaction internationale ne seront pas utilisées contre les droits humains.

Mais ce traité a-t-il des chances de passer quand on sait que les pays qui détiennent le veto à l’ONU (Chine, Etats-Unis, Russie, France, Angleterre) sont les plus grands producteurs d’armes ? Christian Ouédraogo et Roger Minoungou (coordonnateur croissance et activisme) disent que l’ONG et ses partenaires en sont conscients. Voilà pourquoi une campagne a été lancée depuis mars 2012, dénommée « 100 jours pour le traité de commerce sur les armes », afin de recueillir 1 million et une signature sur la pétition « Haut les mains pour le contrôle des armes ».

Le Burkina et 3 600 Burkinabè pour le traité

Pendant cette campagne, la Semaine mondiale d’action contre la violence armée  a été initiée pour sensibiliser et mobiliser les populations. Au Burkina, cette activité s’est menée du 11 au 17 juin dans sept localités. Compétions sportives et projections cinématographiques ont été mises  à profit pour sensibiliser la population, notamment les jeunes, sur le traité. A ce jour, Amnesty International Burkina a pu recueillir 3 600 signatures, au-delà des 3000 initialement prévues.

Une pétition pour un traité ferme et utile (ph: B24)

Des actions de plaidoyer « serré » sont en sus menées par Amnesty Burkina et ses partenaires (RALAO, WANEP   à travers le Réseau d’alerte précoce de l’Afrique de l’Ouest  et des associations) auprès des autorités burkinabé, lesquelles autorités ont d’ailleurs voté la résolution A/Res61/89 relative au futur traité. Avec toute cette action de plaidoyer et de pression, Christian et Roger sont convaincus que le traité sera voté. Christian Ouédraogo informe en effet que la France approuve le projet et les Etats-Unis procèdent désormais à l’arrestation des marchands d’armes.

Rendez-vous est donc pris du 2 au 27 juillet à New York où  le message d’Amnesty international et de ses partenaires, et alors du monde, se voudra simple, selon Christian Ouédraogo : « S’il existe un risque substantiel que des armes devant être envoyées vers un autre pays contribuent à  de graves atteintes aux droits humains, ces exportations doivent être interrompues ».

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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Un commentaire

  1. ce trait? ne sera qu’une farce.le commerce des armes est un des march?s noirs des ?tats qui pr?f?rent dilapider des centaines de Milliards pour s’en procurer sous pr?texte qu’ils veulent prot?ger les citoyens alors que c’est pour leur propre vie. si les dirigeants africains surtout s’?ternisent au pouvoir, dans une mauvaise gestion de la chose publique,les remous sociaux ne cesseront jamais. s’ils peuvent se prot?ger en tirant sur leurs propres populations qu’ils sont cens?s eux m?me prot?g?s, d?tenir son propre fusil est le meilleur moyen de se prot?ger. et puis combien de victimes ont caus? ces militaires pro-r?gimes dans les pays instables? plusieurs millions de morts par rapport aux chiffres que vous avez donn?s. les armes l?g?res ont-elles fait plus de morts que les armes lourdes en CI. Et que dire de la Libye et plus encore de la Syrie? qu’ils laissent les gens avec leurs multiples trait?s, accords …. et que sais-je encore qui n’ont jamais ?t? respect?. merci de m’avoir lu

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