Circulation des artistes dans les pays du Nord: « L’OIF n’a pas un rôle à jouer»

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« La francophonie ne délivre pas de visa et ne donne pas de passeport », a répondu la directrice de la langue française, culture et diversité à l’OIf, Youma Fall, interrogée le 17 mars 2018 à Abidjan sur l’appel du ministre de la culture ivoirien à « laisser circuler librement les artistes africains » lors de son discours de clôture de la 10 e édition du MASA.

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Lire aussi 👉 Ministre de la culture ivoirien : « Il faut laisser les artistes africains circuler librement »

 « L’OIF n’a pas un rôle à jouer là-dessus. Ce qu’elle peut faire, c’est accompagner  la circulation en termes de financement», dira Youma Fall.

Selon elle, la francophonie est un espace de coopération et de solidarité et les Etats sont autonomes. Il y a des accords de coopération et de solidarité. C’est dans ces accords que les Etats doivent régler leurs histoires.

« Une chose est d’appeler et de sensibiliser les Etats du nord sur la circulation des artistes et une autre chose est de demander à l’OIF de le faire », dit-elle.

Youma Fall, directrice de langue française, culture et diversités à l’OIF

« Notre passeport CEDEAO, en Afrique de l’ouest, rappelle-t-elle, ce n’est pas le président de la CEDEAO qui l’a crée, ce sont les Etats qui en ont décidé ainsi ».

Dans ce sens, elle explique que la présidente de la francophonie n’est pas la présidente des chefs d’Etat francophones. Eu contraire, elle est employée, parce qu’elle est élue par les chefs d’Etats. La secrétaire générale rend compte aux Etats. Ce qu’elle peut faire, c’est peut-être accompagner et faire remonter leurs besoins, accompagner les Etats en mettant les informations à leur disposition, leur dire, il y a une demande pressante, le passeport francophone. Maintenant c’est aux Etats de voir s’ils veulent un passeport francophone ou pas.

 « Les Etats ont leur  autonomie. On ne peut pas faire d’ingérence sinon on (OIF) n’aurait pas de problème de visas pour les jeux de la francophonie », ajoute-t-elle.

« Le passeport francophone n’est-il pas une utopie ? », s‘est-elle interrogée. Avant de répondre :  « C’est comme si on demandait aux Nations unies de faire un passeport pour tous les pays des Nations unies. Imaginez un instant ce que cela allait donner ».

Par ailleurs, elle laisse entendre que rien ne s’oppose à organiser une conférence des ministres francophones de la culture sur la mobilité des artistes et des instances existent à l’OIF pour le faire.

Mais à son avis, le problème ne doit pas être réglé en termes de passeport francophone.Mais plutôt à travers l’exception culturelle, pour dire que la culture n’est pas une marchandise, qu’il faut une taxation spécifique et envisager de poser le débat de la circulation de artistes.

Néanmoins, questionne toujours madame Fall, «le marché est seulement un marché des pays du nord? Est-ce qu’une créativité est rentable seulement parce qu’elle circule dans le nord ? ».

« Je pense qu’on ne peut pas dire que pour circuler, il faut aller vers le nord. On a un espace qui est à nous en Afrique, dans les pays du sud spécifiquement ».

 Pour elle, les Etats de ces pays doivent créer le contexte d’émergence de ces industries culturelles, créer des infrastructures qui permettent aux populations d’accéder à ces créations.

Car les  peuples de ce territoire veulent leurs propres créations, ils ont besoin de leur art, de se réconcilier avec leur propre imagination, de comprendre leur propre imaginaire, de se l’approprier avant d’aller envahir l’imaginaire de l’autre.

Revelyn SOME

Burkina24

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